Exact, et sans oublier les deux premiers films qu'il a tournés avec Marcel Carné : Quai des brumes et Le Jour se se lève, très bons par ailleurs... dans lesquels il incarne des types paumés et affligés par le destin. Le contraste est fort avec ses rôles d'après guerre où il rejouera souvent, de film en film, son rôle de patriarche bourru.syber a écrit :Gabin a déjà un charisme incroyable à l'écran mais il joue comme un pied dans ce film![]()
C'est d'ailleurs amusant de voir la tonalité des rôles à ses débuts (c'était peut-être l'époque qui voulait ça) : il jouait des loosers ; Pépé le Moko, Gueule d'Amour, La Bête Humaine ...
J'espère que cette timidité te quittera bientôt sinon tu vas passer à coté d'oeuvres magistrales.Tarkovski, pas encore osé y goûter. Il m'intimide.

Tarkovski a fait des films plus " accessibles " que d'autres. L'enfance d'Ivan est accessible, Le Miroir l'est moins. Pour moi, cette oeuvre est à la fois abstraite et éminemment réaliste. Contradictoire ? Réfléchissons un instant au projet de ce film, centré sur le souvenir et la remémoration d'un malade alité, et essayons de mettre en correspondance cette situation fictive avec une situation que nous avons vécue. Je ne sais pas pour toi, mais personnellement, lorsque je me remémore des événements lointains, il ne m'arrive pas à l'esprit une histoire linéaire mais plutôt une série d'images désordonnées sur le plan chronologique. Ces images en appellent d'autres, les souvenirs se croisent et s'enchevêtrent, surtout si je suis fiévreux. Bref, pour moi, le projet du film ne pouvait en aucun cas aboutir à un scénario classique - pour autant que l'on puisse en juger, la vie de cet homme n'a rien de véritablement passionnant et ne mérite pas d'être racontée - mais plutôt à un scénario totalement émietté et déstructuré. Doit-on chercher à comprendre quelque chose ? Un petit peu par ci et par là dans les détails, mais globalement non, cela me parait impossible. Il faut accepter de regarder ce film tel qu'il est : incompréhensible de part sa matière mais sublime sur le plan formel, accepter de vivre une expérience étrange en somme.
