Ben moi, j'ai vu ça !

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionants.
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

syber a écrit :Gabin a déjà un charisme incroyable à l'écran mais il joue comme un pied dans ce film :lol:

C'est d'ailleurs amusant de voir la tonalité des rôles à ses débuts (c'était peut-être l'époque qui voulait ça) : il jouait des loosers ; Pépé le Moko, Gueule d'Amour, La Bête Humaine ...
Exact, et sans oublier les deux premiers films qu'il a tournés avec Marcel Carné : Quai des brumes et Le Jour se se lève, très bons par ailleurs... dans lesquels il incarne des types paumés et affligés par le destin. Le contraste est fort avec ses rôles d'après guerre où il rejouera souvent, de film en film, son rôle de patriarche bourru.
Tarkovski, pas encore osé y goûter. Il m'intimide. :lol:
J'espère que cette timidité te quittera bientôt sinon tu vas passer à coté d'oeuvres magistrales. :wink:

Tarkovski a fait des films plus " accessibles " que d'autres. L'enfance d'Ivan est accessible, Le Miroir l'est moins. Pour moi, cette oeuvre est à la fois abstraite et éminemment réaliste. Contradictoire ? Réfléchissons un instant au projet de ce film, centré sur le souvenir et la remémoration d'un malade alité, et essayons de mettre en correspondance cette situation fictive avec une situation que nous avons vécue. Je ne sais pas pour toi, mais personnellement, lorsque je me remémore des événements lointains, il ne m'arrive pas à l'esprit une histoire linéaire mais plutôt une série d'images désordonnées sur le plan chronologique. Ces images en appellent d'autres, les souvenirs se croisent et s'enchevêtrent, surtout si je suis fiévreux. Bref, pour moi, le projet du film ne pouvait en aucun cas aboutir à un scénario classique - pour autant que l'on puisse en juger, la vie de cet homme n'a rien de véritablement passionnant et ne mérite pas d'être racontée - mais plutôt à un scénario totalement émietté et déstructuré. Doit-on chercher à comprendre quelque chose ? Un petit peu par ci et par là dans les détails, mais globalement non, cela me parait impossible. Il faut accepter de regarder ce film tel qu'il est : incompréhensible de part sa matière mais sublime sur le plan formel, accepter de vivre une expérience étrange en somme.
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Kingsman : Services Secrets (2015) de Matthew Vaughn.

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Par le réalisateur de Kick Ass et de X Men, le commencement, deux autres films que j'ai également vu et apprécié.

Un bon film à la tonalité juste. C'est à la fois un hommage et un pastiche des films d'espionnage des années 70 avec Roger Moore, tout en proposant un scénario original et ancré dans notre actualité.

Un milliardaire démoniaque et mégalomane veut résoudre la crise écologique provoquée par l'homme en supprimant ... la cause du problème : l'homme ! Pour ce faire il va piéger tous les Smartphones de la planète en générant une onde qui altère le fonctionnement du cerveau humain. Cf. La Marque Jaune de Edgar P. Jacobs.

Bien évidemment, son plan machiavélique va être contrecarré par un service secret des plus secrets puisque non officiel, disposant de moyens considérables et de gadgets des plus efficaces comme un parapluie pare-balles. Comme de bien entendu, ce service secret est britannique et ses agents sont d'une élégance irréprochable même au plus fort de la bataille.

Très distrayant, spectaculaire (la scène de la bataille dans l'église est un morceau de bravoure), très bien mis en scène, avec un scénario très fouillé et bien écrit. C'est un cran en dessous de Kick Ass qui était plus iconoclaste et déluré, mais je l'ai vu deux fois, au ciné et chez moi.

Le film se termine par une scène très drôle et pleine d'autodérision, illustrée par Pump and Circumstance de Elgar.
Modifié en dernier par syber le dim. 14 juin 2015 23:34, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Night Call (2014) de Dan Gilroy.

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Polar urbain d'une durée de 1h30. Scénario resserré, sans gras ni fioriture. Interprétations irréprochables et en particulier celle du personnage composé par Jack Gyllenhaal émacié et au regard inquiétant, exorbité.

Le profil psychologique du héros du film est brossé durant les 5 premières minutes du film avec une acuité et une précision qui vont servir de support sans faille à l'enchainement de ses actions durant le film.

L'idée de départ du film ressemble à celle du Gouffre aux Chimères, mais adaptée à l'époque moderne et au monde des chaines de TV locale au US. Un looser carrément psychopathe se découvre une vocation de chasseur de scoop scannant la CB de la police la nuit, afin de filmer les faits divers. Il revend ses images aux TV locales pour qu'elle puissent trouver des sujets pour leurs éditions matinales. Bien rapidement, il comprend qu'un minimum de mise en scène, voire de manipulations lui permet de maximiser ses profits et son influence. Jusqu'où va t-il pousser ses manipulations, tel est l'enjeu du film.

Très bon film.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

Tout à fait, j'ai bien aimé le jeu de l'acteur principal, très convaincant dans son rôle.

Sinon, hier j'ai regardé ce film, tirée d'une histoire vraie sur un héros des services secrets britanniques de la 2nde guerre mondiale au destin tragique.

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Bonne interprétation, l'histoire est bien racontée par le metteur en scène qui mélange trois époques différentes (l'enfance, l'action principale et la fin de vie du protagoniste)

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Onibaba (1964) de Kaneto Shindo

Je copie/colle une critique de ce film que j'avais faite en d'autres temps et d'autres lieux. J'ai envie de vous inciter à le découvrir.

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L'histoire qu'elle est-elle ? Deux femmes, l'une âgée, l'autre sa belle fille. Elles vivent seules dans un marais ou poussent à foison des roseaux. Leur hutte (on doit être au 16° siècle) est cachée parmi ceux-ci. Seules car le fils et les hommes jeunes alentours sont partis guerroyer avec les samouraïs de l'empereur.

Elles vivent en piégeant des samouraïs qui viennent se perdre dans le marais inextricable, les tuent, les dépouillent de leurs habits qu'elles échangent contre de la nourriture auprès d'une sorte de receleur local, puis se débarrassent des corps en les jetant dans un puits naturel dont l'orifice est dissimulé dans les roseaux.

Jusqu'ici rien que de très normal dans une économie libérale qui n'est pas sujette aux contraintes étatiques où il est sain que chacun prenne l'initiative de monter sa petite entreprise.

Bref, je vous passe les détails de l'histoire, si ce n'est en précisant qu'un homme va revenir de la guerre et va prendre sa place entre les deux femmes, pour en venir aux impressions que je retire de la vision de ce film. Comment dire ? Il s'agit d'un film spectaculaire, extrêmement sensuel (nos sens sont mis à contribution), presque magique (sens abusés par moment), âpre, brutal parfois, mais tout à fait économe dans les moyens utilisés pour exprimer ces qualités. Je veux signifier par là que le metteur en scène de ce film mérite son titre et pas qu'un peu ! C'est un artiste talentueux qui est aux manettes.

Deux exemples. Ces femmes vivent seules dans un espace ouvert et pratiquement infini. Et paradoxalement ce marais et ces roseaux qui les protègent, forment une prison sensorielle et intellectuelle en les empêchant de porter leur regard au loin. Cette prison fini par les faire devenir un peu folles en les oppressant. Kaneto Shindo par le soin apporté à ses cadrages, par quelques métaphores bien choisies et répétées régulièrement nous fait comprendre la psychologie particulière que cet environnement imprime sur ces femmes. Car l'histoire et la géographie forgent le caractère des hommes.

Autre exemple. Un masque traditionnel japonais joue un rôle essentiel dans la seconde partie du film. Ce masque est porté par différents protagonistes qui l'utilisent à des fins diverses (affirmation de l'autorité, protection contre les regards, manipulation d'autrui, ...). Un masque par définition a une seule expression. Et bien dans ce film, grâce au jeu des lumières, grâce à la gestuelle des comédiens, on se surprend à voir l'expression du masque changer selon les intentions données par la scène en train d'être jouée ! La première fois, on se dit que l'on a rêvé. Au bout de la 3° fois on réalise en fait que le masque est ainsi conçu pour présenter diverses expressions selon l'angle où on le regarde, face, profil, contre-plongée. Pour prendre un exemple, des sourcils proéminents sculptés dans le masque ne se verront pas de la même manière ni ne seront interprétés de la même façon selon que l'on verra le masque de face ou de profil. L'utilisation de ce masque est faite de manière remarquablement subtile dans ce film.

J'ai encore un peu de temps....

Je reviens deux secondes sur le scénario qui est d'une grande limpidité même si il aborde de nombreux thèmes. Plus nombreux finalement que dans Kuroneko et plus universels, d'une portée plus haute. La religion, la manipulation, la diversité des rapports humains et de leurs modalités d'échange, sexe, argent, protection, et Dieu dans tout ça. C'est en fait un modèle réduit de société que forment ces 4 personnages, vieille femme, jeune femme, homme jeune, commerçant et ce masque qui personnifie tantôt l'autorité de l'Empereur, tantôt un démon, qui est observé et mis en scène par le réalisateur.

Quelques photos ?

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Un climat inquiétant et oppressant.

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Il se passe de drôles de choses sous ces roseaux !

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Et lorsque la nuit est tombée, l'esprit se libère et les corps exultent ...

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Mais les démons veillent ! :shock: :lol:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

J'ai vu cette semaine dans Paris des affiches pour un film dont le titre ne m'est pas inconnu :

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"La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil".

Le dernier film de Joann Sfar (Gainsbourg, Le chat du rabbin).

Il s'agit du remake du film de 1970 de Anatole Litvak, intitulé de la même manière, lui même tiré du roman éponyme de Sebastien Japrisot. L'occasion est saisie pour revoir le film de Litvak que je possède en VHS.

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Le film est un thriller paranoïaque plutôt réussi. L'argument est le suivant :

Une jeune femme, suite à un quiproquo, se trouve descendre sur la route qui va de Paris à Marseille et à bord d'un gros cabriolet américain qu'on lui a prêté. En chemin, au grès de ses arrêts dans différents garages, stations services et bistrots, elle rencontre des gens qui l'ont vue la veille faire le trajet inverse de Marseille vers Paris dans la même voiture, si reconnaissable. Au fur et à mesure de son trajet vers Marseille, elle va être confrontée à divers évènements dont ni elle ni le spectateur ne comprennent la logique, évènements qui font écho à ce qu'on lui raconte de son supposé trajet la veille et qui vont se conclure par : un cadavre et un fusil dans le coffre de l'américaine !

On voit tout de suite que le scénario est remarquablement construit et astucieux. C'est sans doute cette qualité qui a fait que ce film conserve une bonne réputation chez les amateurs bien que le film de Litvak pêche un peu dans le traitement de sa résolution. Le spectateur (et l'héroïne) a tellement été baladé durant tout le film que la fin du film est obligée d'expliquer durant un quart d'heure tout ce qui s'est passé hors champs et la veille du trajet. C'est un peu long à l'écran. Ca passait surement mieux à l'écrit dans le roman. Une fin du film sur le mode du coup de théâtre, plus resserrée, qui reprendrait en quelques flash les indices laissés lors du développement (indices qui n'existent quasiment pas dans le film de Litvak), aurait eu un plus fort impact cinématographique et aurait certainement favorisé le statut culte de ce film.

Tout ça pour vous dire que je suis très curieux de voir ce que Joann Sfar va nous proposer.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le Grand Silence (1968) de Sergio Corbucci.

Massacre et vendetta sous couvert de la loi !

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http://www.dvdclassik.com/critique/le-g ... e-corbucci

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Avec Jean-Louis Trintignant dans le rôle du héros mutique, Klaus Kinski dans le rôle du méchant sadique et manipulateur, puis Frank Wolff dans le rôle du Sheriff loyal mais candide.

Soyons francs, ce Western hivernal qui frôle le genre spaghetti comporte son lot de maladresses scénaristiques. Certains enjeux sont mal expliqués, certains enchainements de scènes sont maladroits. Le cadrage est souvent trop serré et on aimerait que la mise en scène respire un peu plus. Mais au delà de ces défauts, on reste emporté par la qualité de jeu de Trintignant et Kinski.

Et puis on retient également quelques moments de cruauté comme on en voit rarement dans le cinéma, à la limite du tabou franchi. Les femmes sont abattues ! Les enfants sont mutilés. Les hommes sont tués sans motif. Les chairs sont brûlées. Les temps étaient durs en cette année 1898 !

Et puis il y a surtout cette fin inattendue, où la morale n'est pas sauve du tout et où l'on assiste effaré à l'antithèse du western idéalisé et à l'effondrement des mythes que Hollywood nous a présenté. On réalise surpris, que Corbucci vient de nous présenter un film historique et à thèse !
Modifié en dernier par syber le sam. 01 août 2015 15:02, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Très bonne présentation de ce western appocalyptique François :-D . Sans être grandiose, ce film que j'ai vu il y a longtemps, m'a marqué, sans doute en raison de son caractére extrêment pessimiste.

Sergio Corbucci a beaucoup inspiré Quentin Tarantino. Personnellement, je vois dans certaines scènes hivernales de Django Unchained, comme un clin d'oeil à ce Grand Silence.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça ...mais en fait pas vraiment.

Message par syber »

En visitant le Musée des Arts et Métiers, je suis tombé sur une salle qui présentait ce prochain film d'animation.

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http://culturebox.francetvinfo.fr/expos ... ent-222225
http://www.allocine.fr/film/fichefilm_g ... 24355.html

Avril et le monde truqué, d'après un scénario de Jacques Tardi, qui sortira en novembre 2015. La particularité de ce film est que Tardi y a participé et qu'il le cautionne d'après les interviews disponibles sur le net.

On trouve sur le net une bande annonce en anglais et sous titrée en français, émanant d'un site russe !

https://www.youtube.com/watch?v=8jrINriZ8I0

Il s'agirait d'une histoire parallèle du continent européen où les savants du début du vingtième siècle aurait été enlevés pour de mystérieuses raisons et le continent aurait évolué avec la vapeur comme seule source d'énergie. Ca semble alléchant.

Alors bon, voilà, comme j'aime bien Tardi je vous signale ce film :wink:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

syber a écrit :Image
"La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil".

Le dernier film de Joann Sfar (Gainsbourg, Le chat du rabbin).
Les premiers articles sont plus que mitigés. Le Monde titre "un exercice de style" et résume par "on peut éviter". Première se lance dans un article bourré de toutes les références filmiques françaises des années 70 qui ont inspiré Sfar, mais ne donne pas d'avis sur son film.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

El Verdugo (1963), film espagnol de Luis Garcia Berlanga et avec Nino Manfredi (Affreux, sales et méchants).

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Une comédie à l'humour noir parfait qui décrit l'enchainement des mécanismes sociaux qui font que l'Homme perd petit à petit ses rêves de liberté pour se conformer à ce que l'on attend de lui.

L'histoire d'un bourreau âgé et d'un jeune croque mort qui va prendre sa place, contraint et forcé, pour bénéficier d'un appartement et d'un salaire de fonctionnaire. Mais il se jure de démissionner avant que d'être obligé de procéder à sa première exécution.

C'est interprété de manière splendide, avec une précision et une subtilité de hautes volées. La mise en scène n'est pas en reste et fait montre des mêmes qualités.

Un petit bijou de fines observations grinçantes ! Il faut voir la scène du mariage à l'église où le prêtre enchaine un mariage de riches bourgeois par celui de nos héros nettement moins argentés. Le prêtre et ses enfants de chœur expédient le second mariage tout en démontant le décor du précédent, fleurs, guirlandes, candélabres, en interrompant brutalement l'organiste qui n'est payé que pour la première cérémonie, en éteignant une à une les bougies ce qui force le prêtre à se pencher de plus en plus vers les dernières bougies allumées pour lire sa bible, tandis que les mariés se penchent également dans le même sens pour rester faces à lui :-D

Il faut voir le bourreau au début du film, expliquer avec conviction l'humanité de l'exécution espagnole avec un garrot, face à la brutalité de la mort par guillotine ou électrocution :-D

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

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Un homme idéal est très sympa. J'ai bien aimé le montage qui nous laisse imaginer, au début du film, une fin "extrême" pour en fait retourner la situation vers une autre direction.
Ca ma fait penser un peu à "Match point" de Woody Allen, avec un scénario ou le personnage principal du film prend des décisions dramatiques mais ou le réalisateur influence le spectateur pour que ce dernier souhaite que le "héros" s'en sorte, histoire de se laisser surprendre par une idée ingénieuse qui retourne la situation à l'avantage du personnage principal.

Still Alice, je ne l'ai pas encore regardé, probablement ce soir! Il a de bonnes critiques apparemment.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

La vie rêvée de Florence Foster Jenkins. J'apprends avec plaisir que ce personnage hors norme vient d'inspirer deux films coup sur coup.

Il s'agit d'une femme très riche qui était persuadée d'avoir un talent et les compétences d'une très grande cantatrice : https://fr.wikipedia.org/wiki/Florence_Foster_Jenkins

Pour diverses raisons, son cercle proche n'a jamais osé la contredire ! Il y a là matière à une belle comédie humaine, ses enjeux, ses rapports de force et ses sentiments.

Je vous conseille d'écouter ses disques - j'en possède deux, mais un seul suffit amplement pour se faire une idée de l'étendue des dégâts - ou bien de vous faire une idée en allant l'écouter sur Youtube. C'est à la foi effarant et irrésistible de drôlerie. On ne peut réfréner son rire en l'écoutant. C'est d'ailleurs ce qui se passait lors de ses concerts, parait-il.

Le premier film à sortir et s'inspirant de son histoire est Marguerite avec Catherine Frot : https://www.youtube.com/watch?v=1DZLSNMcDdQ

Puis un second interprété par Meryl Streep viendra prochainement.

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Scytales
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par Scytales »

holggerson a écrit :Le premier long métrage d’un cinéaste de génie !

L’enfance d’Ivan
URSS, 1962 - de Andreï Tarkovski

Union Soviétique, seconde guerre mondiale. La nuit, le jeune Ivan rêve de jeux dans une nature ensoleillée et de tendresse maternelle. Le jour, engagé dans l’Armée Rouge pour des opérations de renseignement, il est autoritaire et obstiné. Les soldats qui vivent auprès de lui souhaiteraient le voir intégrer l’école des officiers afin de le préserver de la guerre. Lui refuse catégoriquement cette option qu’il conçoit comme un acte de lâcheté. Il ne souhaite qu’une chose : poursuivre le combat pour contribuer à l’anéantissement des nazis et venger la mort de ses parents.

Voilà un film admirable à tout point de vue. Les plans sont d’une beauté jouissive, la poésie surgit de l’image et des situations dramatiques, les scènes de rêve sont vraiment oniriques, les scènes de la vie réelles sont vraiment réalistes et le jeu des acteurs est de premier plan. J’ai vécu une expérience cinématographique rare et singulière qui m’a procurée une émotion intense.

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Un chef-d’œuvre magnifique filmé dans l'un des plus beaux noirs et blancs que j'ai jamais vu et que l'on doit au grand chef opérateur Vadim Ioussov. Criterion a sorti une édition restaurée en DVD et BR-D que je vous recommande chaudement.

Vadim Ioussov a repris du service avec Tarkovsky pour le second film de ce dernier, un chef d’œuvre encore supérieur : Andreï Roublyov. Tout cinéphile devrait avoir vu ce film, l'un des plus importants de l'histoire du cinéma, longtemps censuré par le pouvoir soviétique.
Modifié en dernier par Scytales le dim. 09 août 2015 20:24, modifié 2 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

L'intégrale Tarkovski chez Potemkine, éditeur à Paris, est également à considérer pour son prix (80 euros les 8 dvd) et la qualité de ses copies.
http://www.potemkine.fr/Potemkine-fiche ... r9249.html

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Un film d'animation à l'imaginaire visuel luxuriant

Brendan et le secret de Kells
Tomm Moore, Irlande, France, Belgique, 2009

Au Moyen Age, Brendan, novice à l'abbaye de Kells en Irlande, vit sous la coupe de son oncle, l'abbé Kellac. Pressé par la menace viking, ce dernier délaisse l’activité monastique traditionnelle, l'enluminure, et entreprend de faire bâtir en urgence une imposante muraille. Il défend formellement à son neveu de s'aventurer hors de l'enceinte de l'abbaye. L'arrivée du frère Aidan, le plus fameux enlumineur de l'époque, va changer le destin de Bredan. Le vieil artiste, qui a survécu à la destruction de son abbaye, estime vaine l'obsession défensive de Kellac. Pour lui, la priorité reste la continuation de son œuvre et la préservation de l'héritage artistique dont il est le dépositaire. Il compte bien employer Brendan pour parvenir à ses fins et trouver un successeur. Commence alors pour le garçonnet plusieurs voyages initiatiques dans la forêt peuplée de créatures mythiques...

Premier long métrage de son auteur, premier coup de maître ! Le scénario est solide et sa morale digne d'être méditée. Mais le plus remarquable est la capacité qu'a eu Tomm Moore de " coller " visuellement à son sujet. Le trait naïf des personnages évoque la statuaire romane. Certains plans du film sont structurés comme des pages enluminées ou des vitraux. L'aspect schématique des décors, l'emploi de motifs symboliques ou décoratifs rappelle l'imagerie médiévale. Cette transposition esthétique fait de ce dessin animé un spectacle merveilleux et original.

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syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ca a l'air très intéressant. Une bouffée de fraicheur graphique. Je vais me le procurer.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le Roi Lear (1971) de Grigori Kozintsev et avec une musique de Dimitri Chostakovitch.

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J'avais déjà vu son Don Quichotte que j'avais apprécié. Cette version du Roi Lear est un cran au dessus. Un lyrisme affirmé mais contenu et sans outrances nous fait ressentir comme rarement les tourments de l'âme humaine.

En un mot, on y croit !

Anecdote personnelle pour signifier mon enthousiasme, le film est en deux parties que j'ai visionné en deux soirées. J'étais impatient de voir la seconde partie !

Il faut dorénavant que je me dégotte son Hamlet.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Pour info, Jüri Järvet, l'acteur qui interprète le Roi Lear dans le film de Kozintsev, a également joué dans Solaris de Tarkovski.

Histoire de tisser un lien entre nos différents messages sur ce topic :wink:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le Fantôme de l'Opéra (1925) dans sa version remontée en 1929, avec l'immensissime Lon Chaney.

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Désuet ! Malgré toute l'admiration que je porte à Lon Chaney (dans The penalty, il est exceptionnel), il est sous-employé dans ce film qui de plus comporte son lot de maladresses scénaristiques. Il reste malgré tout quelques plans intéressants, des décors grandioses de sous-sols, pleins de rebondissement et de passages secrets comme c'était la mode dans les romans du 19° siècle et du début du 20° et surtout une scène visuellement poétique, presque surnaturelle.

Les deux amants sont sur les toits de Paris au pied d'une statue en train de comploter et de se déclarer leurs amour éternel, se croyant seuls. Mais le fantôme de l'opéra personnifié par Lon Chaney est perché dans les bras de la statue et ne perd pas une miette de leur conversation. Il est habillé d'une cape rouge qui vole au vent dans la nuit. Comme sait-on qu'elle est rouge, vous demandez-vous ? Le film est en noir et blanc ! Et bien parce que cette scène en particulier a été peinte à la main image par image ! L'effet est saisissant !

Cette scène fait suite à la scène du carnaval qui se déroule dans le grand escalier de l'Opéra de Paris. Une des première scène filmée dans l'ancêtre du Technicolor.

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Vous pouvez voir cette scène ici : https://www.youtube.com/watch?v=tPV3j3TYLkI

En fait, le film a été tourné en technicolor mais diffusé en noir et blanc. Quelques scènes ont survécu.

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