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Un jour de 1983, Cabasse a été cambriolé. Le lendemain, dans un avion pour Tokyo, un Français comprenant le japonais entend ses voisins parler de Cabasse en se montrant des disquettes informatiques. Saisi d''un doute en lisant l''entrefilet sur le cam briolage cambriolage dans le journal, il prévient le commandant de bord. Les deux Nippons sont arrêtés et avouent. Le larcin traduisait en fait l''admiration des ingénieurs japonais pour les haut-parleurs français. Aujourd''hui, mais en toute légalité cette fois, ce sont encore des Japonais, ceux de Canon, qui ont pris le contrôle de cette maison de prestige de la hi-fi française. Celle qui équipe, entre autres, en enceintes et en amplificateurs les cinémas La Géode et Le Grand Rex à Paris, et le porte-avions Charles-de-Gaulle . Le numéro un mondial de l''image est ravi. Son patron pour l''Europe, Hajime Tsuruoka, explique combien il est « heureux d''accueillir Cabasse au sein du groupe Canon, car c''est un des leaders innovants sur ce marché de niche, qui accorde une importance particulière à la recherche et au développement de ses produits » .

Si l''aventure s''est interrompue, elle a montré toutefois l''intérêt de Canon pour le monde du son. Canon produisait déjà en Bretagne - terre d''élection des Cabasse depuis 1959 - des éléments de minichaîne home-cinéma pour la PME française, puis il a progressivement intégré la production de l''essentiel de la gamme au sein de l''Acous tic Acoustic Valley de l''arrière-pays brestois. Et c''est tout naturellement Kazuhiro Otsubo, le patron du site de Canon Bretagne, qui sera bientôt nommé président de Cabasse. Drôle de destin pour cette entreprise fondée en 1950 par Georges et Elisabeth Cabasse. Les coûts de production deviennent tels qu''en 1999 leurs enfants ne savent comment se dépêtrer de l''affaire, qui frôle la faillite.

Le coup de génie du repreneur est de profiter de l''expérience de Cabasse dans l''équipement des salles obscures pour accompagner les débuts du home-cinéma - qui permet de vendre six enceintes au lieu de deux en stéréo. Un prix d''entrée à 1 300 euros est proposé, mais le très, très haut de gamme, à 120 000 euros, continue de faire valoir l''excellence du son Cabasse. Pour parfaire le système, Jean-François Gautier, lui-même breton, négocie un partenariat avec Renault pour équiper les voitures haut de gamme. Résultat : le chiffre d''affaires annuel frise aujourd''hui les 10 millions d''euros. Cabasse, qui a ramené d''une centaine à trente et un le nombre de ses salariés, a réussi, en six ans, à faire passer de 6 à 15 % sa part du marché français, reprenant sa place dans le tiercé de tête à côté de Triangle et de JM Lab. Jean-François Gautier a toutefois revendu sa majorité sans avoir eu le temps de gagner son pari qui était de pousser le chiffre d''affaires à 20 millions d''euros.

*'''2006''' Achat dela sociétépar de la société par Canon.

La Sphère, de Cabasse. Cette enceinte très haut de gamme, présentée au Salon du son, à Paris, mi-octobre, sera vendue 120 000 euros la paire (avec l''amplification).