Je n'ai pas remarqué une plus grande mise en avant des médiums-graves sur Carmignola, mais il est vrai que je ne peux pas pour l'instant comparer.
J'ai deux versions des 4 saisons, l'une dont j'ai déjà parlé et l'autre par Fabio BIONDI, diapason d'or en son temps.
Fabio Biondi, de mémoire est de la période du renouveau de la musique baroque et l'engouement du moment donne une version "enthousiasme à tout crin" un peu hors sujet et "forcée". Je l'ai apprécié longtemps puis plus tard donc (depuis 99/2000) Ma version actuelle. Je verrais pour Chang, je ne suis pas très pressé pour la bonne raison que j'applique fréquement, plus ou moins consciement une règle pour choisir des interprètes, 1) ou au dessus de tout soupçons 2) de la nationalité du compositeur, parce que je crois, à tort ou à raison que cela peut changer un peu l'interprétation...ce n'est pas toujours vrai !
Mais Chopin/Rubinstein ; Beethoven/Furtwangler/Kleiber/Karajan ; Stravinsky/Gergiev ; Dvorak/Sawalich etc...etc...
Volià, cependant ton analyse du placement préférentiel dans ces deux interprétations ne parlent que de technique accentuée sur les basses -médiums-aigus ? non, tu parles de fragilité aussi, pour Chang, est-ce bien un qualificatif qui parle de l'interprétation ou du jeu ?... Enfin, le plaisir de la musique est là, c'est le principal.
Tu n'as rien dit de ma "période Wagner" pourtant je crois que tu y a passé du temps aussi ?
C'est pour moi un grand virtuose, mais il y a des passages que j'ai du mal à qualifier.
Primo, parce que je n'ai pas les compétences pour.
Secundo, car les libertés qu'il se permet avec l'œuvre me trouble.
Il joue un peu en Rock star en se permettant des solos "hors du propos".
Maintenant, il est clair que je n'ai pas le recul suffisant pour apprécier (ou pas) ce fait.
La rigueur dont font souvent preuve les orchestres pour jouer X ou Y œuvres me semble mis à mal par Nigel.
Est-ce un mal ? Bouscule-t-il nos petites habitudes ? Nous oblige-t-il à sortir d'un rôle passif pour nous forcer à réagir ?
Il a le mérite de générer de l'émotion dans et en dehors de ses interprétations.
Enfin moi, perso, j'aime beaucoup... Et ça me suffit !
J'ignorais par contre qu'il l'avait exécuté à deux reprises...
Tu me laisses la main, certes mais je n'ai pas grands commentaires a faire en complément, je trouve que Nigel Kennedy est un grand virtuose mais pas plus que ses concurents et sa volonté affichée de se démarquer n'apporte jamais rien "de plus", de différent oui et largement mais comme tu le sais je suis "de la vieille école" et l'on doit jouer le texte, rien d'autre et dans l'esprit qui plus est, ce qui n'est pas le cas.
Voila pourquoi je n'ai aucun CD de cet artiste, méritant sans aucun doute mais pas dans ma conception...
Pour conclure, je préfère Milstein même si c'est un ancien disparu depuis quelques temps plutot qu'un jeune dont le talent n'a pas révolutionné les interprétations du répertoire.
helvet a écrit :...Jacques LOUSSIER "Play BACH aux champs élysées" ... Je ne sais pas si Monsieur SYBER-Jazz le possède ...
Bonsoir Helvet,
Et non, je ne possède pas ce Jacques Loussier.
L'explication tient au fait (d'abord que je ne possède pas tout en Jazz, très loin s'en faut, malheureusement) que les rares incartades du Jazz vers le Classique que j'ai entendu à l'époque où je me suis intéressé à ce rapprochement, ne m'ont pas convaincu (voir mon opinion déjà exprimée sur le Concerto de Aranjuez par Miles Davis).
J'avais l'impression, à tort ou à raison car j'ai rapidement arrêté mes explorations, que les Jazzmen qui se lancaient sur ce territoire y cherchaient, au mieux une reconnaissance, sans doute à masquer un manque d'inspiration et au pire à p.... plus Ô que leur c..
Et je suis passé à d'autres choses.
Donc j'avoue ne pas avoir exploré plus que ça le répertoire de Loussier. L'impression que je garde de sa musique et de lui, c'est que c'est un sacré filou qui a su exploiter un bon filon !
Il y a toutefois dans ce genre des albums qui me plaisent, comme :
Sinon, pour Nigel Kennedy, j'ai écouté des extraits de son album de reprises de Jazz qu'il a réalisé pour BlueNote - à sa décharge, sans doute dans de mauvaises conditions car sur une borne de la FNAC. Le casque m'en est tombé des oreilles tellement il m'a saoulé. Il crie pour masquer la vacuité de son propos. Ou alors il a du mal à structurer sa pensée.
Voilà, voilà ! Je crois que ce post restera dans les annales - mais pouvait-il en être autrement pour qualifer des artistes dont la musique et/ou la démarche ne me plait pas - comme une belle preuve de mon intolérance et de mon côté péremptoire .
On peut aussi appeler celà : affirmer et assumer ses choix. ... si tenté que celà ait la moindre importance.
helvet a écrit :Pour conclure, je préfère Milstein même si c'est un ancien disparu depuis quelques temps plutot qu'un jeune dont le talent n'a pas révolutionné les interprétations du répertoire.
Milstein se contentait rarement de juste jouer le texte
Oui oui je sais mais c'est pour moi une autre pointure...
Milstein jouait les "émotions" en plus du texte ?
Je ne récuse pas le fait non plus d'un parti pris sans vrai fondement mais ce que j'ai entendu de lui ne m'a pas amené à le sélectionner dans mes interprètes préférés...
C'est rien de plus, il n'a non plus pas fait grand chose d'autre que ces 4 saisons, a vrai dire je n'en sais rien...
Ce soir, écoute des 4 saisons de Vivaldi par Giuliano CARMIGNOLA.
Je vais essayer d'être juste descriptif, un comparatif avec la version de Sarah Chang viendra plus tard.
Tout d'abord, le son est assez claire, limite froid, plutôt réverbérant. Les différents instruments sont très distincts, et tout particulièrement le soliste. La prise de son semble être de très bonne qualité. Le soliste est situé sur la gauche.
Le rythme est rapide, tranché, les attaques sont toutes nettes, le son du soliste est brillant, celui de l'orchestre encore plus, un peu comme si tout le monde avait accordé son instrument un peu plus haut, donnant au son une tendance parfois un peu métallique.
L'interprétation est d'une manière générale très vive. Les variations de tempo sont assez brutales, et plutôt peu nombreuses. Pas de surprise à ce niveau. Il n'y a pratiquement pas de vibrato, et quand celui-ci est utilisé, c'est avec beaucoup de modération (c'est le style baroque ? je ne suis pas bien habitué à ce style de jeu). Les différents mouvements s'enchainent facilement, et le soliste maitrise parfaitement son instrument, y compris dans les mouvements les plus rapides (qui peuvent être vraiment très rapides).
Le comparatif avec Sarah Chang viendra quand j'aurai écouté plusieurs fois la version Giuliano CARMIGNOLA, histoire de bien l'avoir en tête
Fichtre, je n'ai pas bronché à l'écoute (peut-être y suis-je habitué ?) sur les éléments d'appréciation que tu mentionnes.
J'y ai trouvé une belle fluidité, froid dis-tu ? réverbérant, mais bonne prise de son au final ? c'est enregistré dans une chapelle italienne, d'où la réverbération ?
J'ai ressenti un bel équilibre !
Bon l'important c'est que l'on trouve une très bonne qualité d'enregistrement, je suis bien d'accord.
D'accord aussi pour le controle du vibrato, pour les tempos, Fabio Biondi est encore plus musclé alors....
Pour revenir sur le commentaire de SERGAIL, précisant que Sarah Chang est plus vers les aigus et celui-ci vers les médiums ? Est-ce bien le même diapason utilisé ? là on ne le sait pas !!!
helvet a écrit :J'y ai trouvé une belle fluidité, froid dis-tu ?
C'est juste une légère tendance. Peut-être est-ce du en effet à la salle d'enregistrement. Et c'est en effet particulièrement fluide.
helvet a écrit :Pour revenir sur le commentaire de SERGAIL, précisant que Sarah Chang est plus vers les aigus et celui-ci vers les médiums ? Est-ce bien le même diapason utilisé ? là on ne le sait pas !!!
J'avoue qu'après écoute de Giuliano CARMIGNOLA, je ne partage son avis. Cette remarque m'avait d'ailleurs étonné.
helvet a écrit :On continue avec les écoutes dans quelques temps.
Le son de Carmignola m'a semblé plus "chaud". J'ai mis cela sur le compte des médium/graves.
Par contre, j'ai eu une oreille beaucoup plus attentives au jeu de Chang que de Carmignola.
Je n'avais pas fait attention au lieu d'enregistrement. Si c'est dans une église pour Carmignola, cela pourrait expliquer mon impression de "magnificence".
Dialogue amoureux à l'échelle d'une vie, bataille amoureuse (?) entre deux pianistes puissants et expressifs sur des thèmes d'un grand compositeur romantique.
La première suite, oeuvre écrite avant ses 20 ans évoque le sentiment amoureux empreint de retenue, de légèreté et de mélancolie. Toutefois, le 4° et dernier mouvement, comme une montée de sang à la tête, nous exalte par l'évocation d'un carillon de clocher sonnant à plein régime.
Bien plus d'énergie, de maturité, d'assurance et d'esprit de conquête réciproque des deux instrumentistes dans la deuxième suite écrite 10 ans plus tard. Le développement du discours est bien plus sophistiqué, ornementé et coloré.
Pour finir une orchestration, pour deux pianos toujours, des Danses Symphoniques, écrite à la fin de sa vie (et plus facile d'accès que la version pour orchestre). Composition lugubre illustrant la vision pessimiste de la vie qu'avait l'auteur.
Ajoutez à celà une prise de son très réussie (timbres et étendue des registres des pianos) avec une belle dynamique des deux pianos et vous aurez là un excellent disque, qui s'écoute d'une traite avec grand plaisir et vous fera faire le plein d'émotion !
Maintenant que Crao va cuver tranquillement les souhaits qu'il vient de recevoir, retournons au violon
Alors, pour récapituler, nous avons en présence :
- Sarah Chang (2007)
- Fabio Biondi (1991)
- Giuliano Carmignola (1999)
- Giuliano Carmignola (1994) ressorti en 2007 cd/sacd. (aimablement prété par mon voisin amateur d'Audiomat et Tanoy, et la meilleure version de tous les temps pour lui !)
J'ai écouté les 3 premiers et demain je recommence avec le 4ème en plus. Ensuite, Messieurs Crao et Sergail voudront bien vouloir débattre de la version qu'ils préfèrent.
Un duel à l'archet, faut-il faire une recherche sur les violons utilisés ? moi je dis OUI, ce serait une difficulté de plus.
Monsieur CRAO est, à l'unanimité désigné d'office pour faire cette recherche ?
La liste des participants reste ouverte ! parlez nous de la version que vous possédez ?!
Pour continuer dans le droit fil du post d'hier mentionnant les 4 versions je vous donne mes impressions d'écoute, sans être capable de juger de la pertinence d'une version plus que d'une autre, tout simplement parce la musique baroque ne se "mesure" pas tout a fait comme la musique romantique.
Les préoccupations expressives sont un peu différentes. Enfin, pour moi ! bien que je n'en sois pas si sur.
Donc, je m'en tiens, sans connaitre les partitions, ni vraiment les codes d'interprétation de cette musique, uniquement les oreilles devant les Kara.
Version CARMIGNOLA 1994 et 1999, avec un petit plus mais léger, probablement du à la qualité d'enregistrement, pour la 1994 mais alors, exhubérance, folie sonore et perfection des traits de viortuosités des fougueux allegros aux émouvants largos.
C'est joué avec verve et dramatisme. C'est baroque dans son essence, italien dans l'expression.
Pour interpréter la musique baroque, Giuliano Carmignola joue un violon italien du XVIIe siècle dans son état original. Pour interpréter la musique classique et romantique, il joue un Pietro Guarneri datant de 1733.
Dans les 2 cas 1994 et 1999 il use et abuse de sa virtuosité absolument exceptionnelle ainsi que d'une sonorité puissante et incisive, ses attaques d'archets sont tranchantes, effrayantes, son poignet sans faiblesse !!! Dans les 2 cas aussi, quels orchestres autour de lui.
Les Kara et les Mogami n'ont rien laissé échapper, pas une seule triple croche ne manque, pourtant cela va très vite !!!!
Sarah Chang nécessite plusieurs écoutes avant que de percevoir, d'abord où elle est, parce qu'elle se fond dans son orchestre, c'est une version complètement différente, très intimiste, plutot discrète.
Et puis en approchant doucement, on s'apperçoit qu'elle est là et bien là, avec une technique superbe même s'il lui manque encore l'exhubérance de la show girl sur une estrade... à dire vrai, elle est née en 1980, tandis que Carmignola en 1951, il a eut 30 ans d'entrainement en plus...mais cela est-il vraiment nécessaire dans ces oeuvres baroques ?
C'est exactement ce que j'ignore !!!
En tout cas la version CHANG est intimiste avec une inclination vers le romantisme, la présence est discrète mais incontournable, les attaques d'archets claires et nettes, tout est joué admirablement, mais elle est un peu en retrait comme si ses origines coréenne l'inhibaient légèrement !
Encore une fois, je connais mieux les caractéristiques de la musique " d'expression", lisez "romantique", je ne connais pas bien l'interprétation de la musique baroque.
Pour conclure, je vais vous dire qu'il faut les deux ?, du coup je laisse Fabio BIONDI de coté (version 1991), trop rapide, virtuose, moins habitée que nos deux compères.
La première pleine de lumière aveuglante, et de chaleur, tandis que la seconde, à pas menus et feutrés avec avec un petit parasol....
Oui, donc les deux, mais moi j'écouterais volontiers un peu plus CARMIGNOLA que CHANG.
Je m'arrète là, parce que dans deux minutes je vais dire le contraire !
Tu ne nous dis pas grand chose sur la version Chang helvet
Quelles sont les émotions ressenties sur l'un et sur l'autre ? Y a-t-il des différences dans les intentions, dans les rythmes, dans l'interaction avec l'orchertre ? Quels avantages vois-tu à jouer sur des instruments d'époque par rapport à leur version plus évolué ? Nous restons sur notre faim
"Sarah Chang nécessite plusieurs écoutes avant que de percevoir, d'abord où elle est, parce qu'elle se fond dans son orchestre, c'est une version complètement différente, très intimiste, plutot discrète.
Et puis en approchant doucement, on s'apperçoit qu'elle est là et bien là, avec une technique superbe même s'il lui manque encore l'exhubérance de la show girl sur une estrade... à dire vrai, elle est née en 1980, tandis que Carmignola en 1951, il a eut 30 ans d'entrainement en plus...mais cela est-il vraiment nécessaire dans ces oeuvres baroques ?
C'est exactement ce que j'ignore !!!
En tout cas la version CHANG est intimiste avec une inclination vers le romantisme, la présence est discrète mais incontournable, les attaques d'archets claires et nettes, tout est joué admirablement, mais elle est un peu en retrait comme si ses origines coréenne l'inhibaient légèrement !
Encore une fois, je connais mieux les caractéristiques de la musique " d'expression", lisez "romantique", je ne connais pas bien l'interprétation de la musique baroque.
Pour conclure, je vais vous dire qu'il faut les deux ?, du coup je laisse Fabio BIONDI de coté (version 1991), trop rapide, virtuose, moins habitée que nos deux compères.
La première pleine de lumière aveuglante, et de chaleur, tandis que la seconde, à pas menus et feutrés avec avec un petit parasol....
Oui, donc les deux, mais moi j'écouterais volontiers un peu plus CARMIGNOLA que CHANG.
Je m'arrète là, parce que dans deux minutes je vais dire le contraire !
EDIT : je donne quelques précisions sur la Version SARAH CHANG pour compléter et préciser que son interprétation pour satisfaisante qu'elle soit ne répond pas aux mêmes critères que les autres.
Je la trouve "intimiste" et retenue, discrète, pour tout dire "féminine" ? Ses mouvements lents pour rentrer plus dans le détail sont vraiment très beaux et habités, d'une émotion présente, c'est pourquoi je dis qu'elle incline vers le romantisme.
Ses mouvements rapides sont rapides (hum) et sa technique passe toute entière, mais son archet n'a pas une voix de stentor, ce qui fait qu'elle ne nous interpelle pas à ce moment là. Il faut plusieurs écoutes pour bien la cerner.
Elle est, vu les nombreuses nuances, certainement très proche du texte, j'attends de voir aussi ce qui en sera dit sur Diapason, paerce qu'il n'a pas encore été critiqué (sauf erreur)
Pour l'avoir entendu en concert (et Syber pourra confirmer mes dires), je peux te dire qu'elle n'est pas du tout intimiste, au contraire elle donne. Ce qui se passe, c'est que lors des prises de son on met un micro près du soliste comme ça on l'entend bien sur le disque. Sauf que ça ne correspond pas au concert. Et Sarah Chang que tu trouves discrète, a en fait un niveau cohérent par rapport à son orchestre. Car quand tout l'orchestre joue en fortissimo, il est strictement impossible d'entendre distinctement le soliste... à moins de mettre un micro à côté, mais bon, ça c'est triché