helio a écrit : ↑dim. 28 janv. 2018 15:02
Oui j'ai quand même un peu une idée du rendu du piano par rapport à ces instruments qui accompagnent le piano. Ils ont besoin d'être amplifiés quand ils sont peu nombreux.
J'aurais tendance à supposer que ce sont les autres instruments qui ne "sonnent" pas naturel quand ils sont avec le piano.
Maintenant c'est certain la prise de son d'une façon équilibrée d'un grand piano doit être assez compliquée vu la taille.
Le pianiste de son côté n'a probablement pas la même facilité à réduire le niveau sonore de son instrument.
J'aimerais faire deux remarques.
La première sur l'amplification des instruments qui accompagnent le piano. Ce n'est nullement une nécessité. Il existe d'ailleurs une abondante production de partitions de musique pour piano et d'autres instruments qui ont été écrites bien avant que l'électricité n'entre dans les lieux de spectacles, puis dans les foyers. Point d'amplification donc, ce qui n'a jamais empêché les compositeurs d'écrire des pièces pour
piano et... et les musiciens de les interpréter. On peut étendre cette illustration aux premiers ensembles de jazz qui se produisirent aux Etats-Unis ou en Europe au début du siècle passé, sans amplification. L’équilibre, c'est d'abord l'affaire des musiciens, à la condition qu'ils puissent s'entendre jouer (sinon, il leur faut un chef qui leur indique quelle nuance adopter, faute de quoi, ils courent à la catastrophe).
Et c'est l'objet de ma deuxième remarque : le son d'un instrument de musique ou d'un ensemble musical n'existe pas
in abstracto. Un musicien est toujours dépendant du lieu où il se produit. Et d'ailleurs, les auditeurs le remarquent fort bien : on comprend très vite que la musique est jouée en plein air, dans une église ou une cathédrale, dans une cave, dans un salon feutrée... Le son que l'on entend est le produit non seulement de l'instrument, mais aussi de ce que renvoie (ou non : plein air) le lieu où se produisent les musiciens, qui jouent en fonction de ce qu'ils entendent d'eux-même et de leurs collègues qui les accompagnent. Ce qu'une prise de son doit capter, pour être fidèle, ce n'est donc pas le son
in abstracto qui est produit par l'instrument (et avec certains instruments, on serait bien en peine de déterminer abstraitement où le capter : faut-il un microphone par bouche de tuyau de grandes orgues ?) mais le son tel que le produisent les musiciens en fonction de ce qu'ils entendent dans la salle où ils se trouvent. Conceptuellement, cela change beaucoup de choses ! En ce moment il y a une discussion sur HCFR qui a rapidement pris appuie sur la difficulté insurmontable de capter et reproduire une batterie comportant un nombre classique de fûts et quelqu'un a affirmé qu'il fallait au minimum huit microphones pour capter une telle batterie, sous-entendu notamment un microphone par instrument sur lequel frappe le batteur, plus d'autres. Conceptuellement, on peut se demander si une telle pratique consiste réellement à enregistrer le son du batteur ou si ce n'est pas plutôt une technique de production de sons dans laquelle le batteur n'est qu'un paramètre parmi d'autres, comme on déplacerait une réglette sur une console pour élever ou baisser le niveau, filtrer une partie de la bande passante enregistrée par un microphone, ajouter de la réverbération, etc ...