Ben moi, j'ai vu ça !

[syber]

Le mystère Picasso (1956) de Henri-Georges Clouzot



Une visite au Musée Picasso à Paris (cette chèvre me fascine, il n'y a pas d'autres mots) me donne envie de revoir ce film. On retient surtout de ce film le dispositif qui permet à Picasso de peindre en transparence pendant que la caméra film le résultat de ce qu'il peint. J'avais oublié la mise en scène, la progression narrative qui nous fait aller du plus simple au plus compliqué, le sens du rythme également ainsi que le suspens qui en découle.

Et puis ce final saisissant où l'on comprend l'expression de Picasso lorsqu'il parle de tableaux sous le tableau et la somme de travail considérable qui engendre ces chefs d’œuvres.

[syber]

Mollenard (1937) de Richard Siodmak et avec Harry Baur.



Film d'aventure qui nous raconte l’histoire d'un capitaine de navire qui profite de son statut pour se livrer à de la contrebande dans les colonies françaises. Il profite également de son éloignement de son port d'origine pour entretenir la haine qu'il éprouve pour son épouse restée à quai. Elle le lui rend au centuple et cela donnera lieu à des scènes d'une rare intensité, une fois que Mollenard sera reviendu en France.

Entre temps, il aura trouvé l'occasion de berner la police locale, de faire le coup de feu avec une bande rivale et de vivre d'autres péripéties. C'est un peu daté dans le rythme mais c'est globalement un bon film avec quelques bonnes scènes marquantes.

[syber]

Girl Shy (1924) de et avec Harold Lloyd



Comédie romantique pleine de rebondissements et de péripéties qui se termine par une course poursuite échevelée.

[syber]

Au revoir là-haut (2017) de et avec Albert Dupontel



Quelques maladresses d'écriture qui nous font tiquer à quelques moments clés de l'histoire sur les actions et décisions de personnages. En dehors de ces réelles faiblesses, le film est un enchantement à regarder, généreux, créatif, interprété avec talent jusqu'au plus petit rôle choisi avec soin, sans temps morts, et remarquablement mis en scène.

[syber]

Le sens de la fête (2017) de Toledano et Nakache et avec Jean-Pierre Bacri. Musique très réussie de Avishai Cohen



J'ai ri et été ému durant toute la projection et la salle avec moi. Une réussite.

[syber]

The French Connection (1971) de William Friedkin et avec Gene Hackman et Roy Scheider



Ca se laisse revoir avec un grand plaisir. C'est incroyablement rythmé et pratiquement un film muet.

"Action !"

[syber]

La mousson (1939) de Clarence Brown et avec Tyrone Power et Myrna Loy



J'ai eu un peu de mal à le terminer. La faute au genre mélodramatique qui provoque chez moi souvent des problèmes de digestion. Néanmoins, le film est remarquable pour plusieurs bonnes raisons.

Inde, 1938, la haute société britannique en exil aux colonies, trompe son ennui en prenant le thé en costume de lin et en fréquentant les soirées du Maharadja en smoking.

Survient la mousson qui vient fouetter les sens de nos expatriés en affolant leurs hormones. Les histoires d'amour se révèlent au grand jour, des plus improbables au plus convenues. Las, la mousson se double cette année-là d'un tremblement de terre qui non content de ravager une partie de la province hindou, fait fissurer un barrage ce qui entraine sa chute et une inondation. Et c'est là la première grande qualité du film : malgré son âge, les effets spéciaux sont tout à fait saisissants de réalisme.

Mousson, chaleur, moiteur, inondation, hygiène contrariée à cause du tremblement de terre, les scénaristes ne reculent devant rien et nous proposent une épidémie de peste pour couronner le tout. Ce qui donnera l'occasion au médecin interprété par Tyrone Power de montrer son dévouement à son peuple et à celui joué par Myrna Loy d'opérer une rédemption en allant soigner les pestiférés après avoir mené une vie dissolue, la gourgandine. Quoi d'autre ? Ah oui, elle tombe amoureuse de Tyrone Power. Et puis elle attrape la peste et meurt. Je vous avait bien dit qu'il s'agissait d'un mélodrame. Mais c'est là la seconde qualité du film, malgré le côté roboratif du scénario, les acteurs font montre d'une sobriété de jeu qui vient en assurer le contrepoint. J'ai été frappé par la manière de mourir de Myrna Loy dans son lit d'hôpital. C'était sobre et juste. Une des plus belles morts de cinéma qui soit. Vraiment ! Marion Cotillard aurait du s'en inspirer pour Batman !

A la fin du film, Tyrone Power devient Maharadja à la place du Maharadja qui est mouru lors des évènements précédents.

Il est pas beau, Tyrone ?

[syber]

Je regardais hier soir quelques numéros de Blow Up, émission fétichiste sur le cinéma, et je réalisais que la Suisse nous avait également donné quelques actrices comme Ursula Andress et Marthe Keller.



Je tente un aphorisme à la Godard, parlant de Godard, et voilà t-il pas que je participe à sa réfutation. C'est malin, tiens !

[syber]

Martin Scorsese a 75 ans ! Happy Birthday !



Le temps d'aller sur Wikipedia consulter sa filmo et constater un peu étonné que j'ai vu pratiquement tous ses films !

[syber]

Les anges aux figures sales (1938) de Michael Curtiz et avec James Cagney, Pat O'brien et ... Huuuuuumphrey Bogart




Un bon film ! Le scénario est solide malgré une articulation un peu mal menée concernant le dernier rebondissement qui mène à la conclusion du film. Néanmoins, les deux personnages principaux sont bien caractérisés et leur relation particulière est bien expliquée ce qui rendra le final à la fois crédible et poignant. En revanche, Humphrey Bogart n'est pas le héro et se fait tuer à la fin. Bon, on ne peut pas voir que des films parfaits !

Deux mômes un peu voyous, des petites frappes, vivent au jour le jour en volant ce qui se trouve à portée de main. Ils cambriolent un wagon de chemin de fer empli de marchandises. Ils se font repérer et sont pris en chasse par la police. Un des deux parvient à s'échapper tandis que l'autre ne le dénonce pas et part en taule. Preuve d'une amitié indéfectible. Quelques années plus tard, celui qui s'était échappé est devenu prêtre de leur ville d'enfance et James Cagney, c'est évidemment lui qui joue ce rôle, est devenu un malfrat. Ils finissent par se retrouver. Le scénario va développer les thèmes du sacrifice, de la rédemption, de la destinée, autour de cet antagonisme joué par ces deux personnages de l'ange et du démon. Le tout en utilisant la forme du film policier noir cher aux années 30 avec son lot de bagarres et de coups de feux.

[syber]

Across the Pacific (1942) de John Huston et avec Humphrey Bogart.



Humphrey joue le rôle d'un militaire qui est viré de l'armée US pour infamie. On tremble ! On blêmit ! Humphrey un traitre, un lâche ? Ce n'est pas possible. Rapidement on comprend, soulagé, qu'il s'agit d'un subterfuge destiné à faciliter son recrutement par un réseau d'espions à la solde des Japonais. On respire !

Humphrey se sort comme un chef de cette mission et rapidement il infiltre le réseau tout en faisant de discrets rapports à ses supérieurs grâce à des moyens tous plus ingénieux les uns que les autres.

Cette bande projette de bombarder par les airs le canal de Panama pour immobiliser les navires US. Heureusement Humphrey veille au grain et au dernier moment, il mitraille l'avion qui porte les bombes juste avant qu'il ne décolle, tue son pilote dans le même mouvement, abat la totalité de la bande qui, les inconscients, tentaient de le tuer, puis capture leur chef félon alors qu'il tentait en vain de se faire harakiri. Il est trop fort Humphrey !

Vous voyez Bruce Willis ? Et bien Humphrey c'est encore mieux.

[syber]

Plus fort que le diable (1953) de John Huston, sur un scénario de Dalton Trumbo et avec, accrochez-vous bien, Huuuumphrey Bogart, Robert Morley (dont le nom nous faisait tant rire lorsque nous fréquentions les cours d'école), Peter Lorre et Gina Lollobrigida (dont le nom nous faisait tant rêver lorsque nous fréquentions les cours d'école).



Ce film me cause bien du tracas. Je viens de le revoir et je n'arrive toujours pas à l'apprécier malgré son évident ton pince-sans-rire et distancié. Tout de même, quel casting est aux commandes ! Et bien malgré cela la sauce ne prends pas. Les acteurs finissent par ne plus y croire eux-même et ne peuvent s'empêcher d'esquisser d'imperceptibles sourires lors de leurs scènes. On se rassure en pensant que l'équipe et les acteurs ont du bien s'amuser pendant les quelques semaines de tournages, en dépensant l'argent de la production.

Une équipe disparate de filous et d'escrocs à la petite semaine se retrouve dans le port d'une ile italienne avant de s'embarquer pour l’Afrique. Ils tiennent sous leur coupe un ancien nabab de l'ile, personnifié par HB et son épouse jouée par Gina. Ils rencontrent un couple d'anglais qui se font passer pour Lords. On ne sait pas trop comment mais un projet d'acquérir des terrains uranifères en Afrique se fait jour. Puis le lord demande à son épouse de séduire Humphrey. Et sans que l'on comprenne pourquoi, Gina Lollobrigida vient apporter son thé au Lord dans son lit. Elle lui présente la plateau et lui demande si il prend du lait avec son thé (représentez-vous la scène). Le film est rempli de ce genre de dialogue plein de sous-entendus. Puis ils prennent le bateau. Qui tombe en panne. Ils se font capturer, etc, etc ... Toutes ces actions n'étant que prétexte pour déconstruire avec humour les films policiers et d'aventure.

Bref, ce qui aurait du ressembler à un Trésor de la Sierra Madre encore plus caustique et cynique ressemble à un raté. Dommage. John Huston maîtrisera bien mieux cette tonalité particulière dans le très bon "L'honneur des Prizzi".

[pleume]

Petite question Syber, où trouves-tu tous tes films anciens? Tu les achètes tous ou tu passes par une médiathèque voire de la VOD?

[syber]

Pas mal d'achats/reventes (avec une copie privée au passage ) sur Amazon et PriceMinister, VOD, et puis le plus gros est disponible sur Youtube US. Il suffit d'ajouter les sous titres dans VLC ; sous titres qui se trouvent quasiment partout (un coup de main à prendre et puis c'est bon). Le dernier Huston/Bogart chroniqué est carrément dans le domaine public ...

[syber]

Parlons peu, parlons bien ! Prenons un exemple.

Imaginons que mes pérégrinations intellectuelles me donnent envie de regarder un Fritz Lang ce soir. Je file sur Wikipedia consulter la filmographie du plus célèbre des réalisateurs à monocle et je constate ce que je sais déjà : j'ai pratiquement tout vu de lui concernant sa période allemande. Je connais déjà le Tombeau hindou et sa suite. Il me reste donc à creuser un peu mieux sa période américaine. Qui est inégale, comme chacun le sait.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fritz_Lan ... 9tats-Unis

Tiens, me dis-je ! Scarlet Street est pas mal je crois et je ne l'ai jamais vu. Je file derechef sur IMDB (IMDB et DVD Classik sont mes sites de chevet) afin de vérifier si ce film est bien noté : http://www.imdb.com/title/tt0038057/combined

Bigre, 7.9/10 est une excellente note. Ça vaut donc le coup de le regarder.

Et là, le dilemme se pose. Le film est avec Edgard G.Robinson et depuis que j'ai vu le film "Trumbo" avec Bryan Cranston, j'ai appris que Edgard G.Robinson s'est montré conciliant avec les comités Maccarthystes afin de sauvegarder ses miches. Je sais bien qu'il faut faire la part des choses entre l'artiste et son œuvre, mais tout de même son aura construite grâce à son rôle dans Les Dix Commandements en a pris un coup dans les gencives. Que faire ? Et c'est là que Humphrey Bogart intervient !

Comme chacun le sait, Humphrey Bogart est grand, il est prescient et omniscient à la fois. Humphrey Bogart a tué Edgard G. Robinson dans Key Largo en 1945 ! Vengeant par anticipation ses victimes du Maccarthysme. Je peux donc sereinement regarder Scarlet Street. Ouf !

Le film est disponible sur Youtube en HD 720p : https://www.youtube.com/watch?v=PHMq4GDk2yA

Utilisant Firefox, j'ai installé une extension me permettant de télécharger les vidéos de Youtube. Ce dont je. Il me reste à trouver les sous titres français du film pendant que le film se télécharge en arrière tâche. Quelques minutes plus tard, je trouve ce fichier : https://ytssubtitles.com/scarlet-street ... 057/500836

Il me reste ensuite à lire la vidéo grâce à VLC ( https://www.videolan.org/vlc/index.fr.html ) et à insérer le fichier des sous titres grâce au menu "Sous Titres -> insérer un fichier". On s'aperçoit alors que les sous titres ne sont pas exactement calés avec les dialogues, mais qu'à cela ne tienne, grâce aux touches G et H du clavier on peut reculer ou avancer le calage temporel des sous titres. En l’occurrence, il faut appuyer plusieurs fois sur la touche H pour avancer ceux-ci de 250 millisecondes par incrément de 50 ms.

Voilà, en 15 minutes, soit moins de temps qu'il ne m'a fallu pour rédiger ce post au style hautement littéraire, nous pouvons regarder en HD 720p un chef d’œuvre de Fritz Lang.

Sauf qu'en vérité, je ne vais pas regarder Scarlet Street ce soir mais plutôt continuer la lecture hautement passionnante de "Où en sommes-nous ?" de Emmanuel Todd, livre que je vous recommande

[BowiePop]

Très instructif, merci Syber de nous partager tes "ficelles"!

[syber]

Scarlet Street (1945) de Fritz Lang

... et bien en fait je l'avais déjà vu ; j'avions oublié. Je crois que j'ai vu trop de films américains. Je m'en vais aller faire un tour du côté Japonais et Russe. Comme un sportif qui travaillerait trop un groupe de muscle à en provoquer un déséquilibre préjudiciable. Il y a des pans entiers que je ne connais pas de ce cinéma. Surtout Russe en fait. Il faut dire que leurs films sont bien mal distribués.

Pour en revenir à Scarlet Street, mon Dieu que j'aimerais être capable d'écrire de pareils scénarios.

[Scytales]

Je m'en vais aller faire un tour du côté Japonais et Russe. Comme un sportif qui travaillerait trop un groupe de muscle à en provoquer un déséquilibre préjudiciable. Il y a des pans entiers que je ne connais pas de ce cinéma. Surtout Russe en fait. Il faut dire que leurs films sont bien mal distribués.

Les studios Mosfilm ont une excellente chaîne Youtube sur laquelle ils diffusent gratuitement les films de l'époque soviétique, des nanars au plus grands chefs-d'oeuvres, et des films plus contemporains, tous numérisés en haute qualité.

Je n'ai pas testé la fonction sous-titre de Youtube, mais il y a des vidéos produites avec des sous-titres en anglais.

Cette chaîne est la porte d'entrée dans le cinéma de l'époque soviétique.

Tout n'y est pas, évidemment (Mosfilm n'était le seul producteur en URSS), mais on peut trouver des pépites sur Youtube si on écorche un peu le russe écrit.

https://www.youtube.com/user/mosfilm/videos

[syber]

C'est une bonne info. Merci Scytales.

Prenons un cas pratique. Après avoir procédé à quelques sondages, afin de jauger ce qui est exploitable ou pas, je tombe sur ce film :

https://www.youtube.com/watch?v=0OXkvpVCZEA

"An unfinished piece for a mechanical piano". Rapidement grâce à Google, je trouve titre français "Partition inachevée pour piano mécanique", et dans le même élan je trouve sa fiche IMDB :

http://www.imdb.com/title/tt0076446/

Sa note de 8/10 est excellente.

Les sous titres ? Une rapide recherche me fait atterrir sur ce site sur lequel on peut télécharger les sous titres du film, mais également d'autres films russes :

http://victoire.b.free.fr/VO.ST.FR./ind ... ortby=date

Ce site risque bien de constituer une source utile si l'on désire se plonger plus en avant dans l'exploration de cette chaine Mosfilms sur Youtube.

Je viens donc d'appliquer ma procédure décrite plus haut et après vérification avant que de vous en parler, en l'espace d'un quart d'heure je peux regarder ce film en VOSTFR et en HD 720p. Les sous titres sont bien calés.

[Scytales]

Partition inachevée pour piano mécanique est un film de Nikita Mikhalkov qui a eu les honneurs d'être présenté dans le ciné-club de France 2 par Frédéric Mitterrand il y a deux décennies. Ce n'est pas ce que je préfère dans le cinéma russo-soviétique.

Un film qui vaut le détour pour découvrir ce que les cinéastes soviétiques (de la période de la Glasnost') pouvaient avoir dans le ventre, c'est Kin Dza Dza! Un film de science-fiction complètement barge mais absolument génial. Une critique acerbe et délirante du système soviétique pleine de symbolisme. Fascinant.