Le théâtrophone
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Le théâtrophone
Clément Ader, avant d'être un pionnier de l'aviation, avait créé à Paris en 1879 une compagnie du téléphone.
Il avait imaginé une évolution de ce procédé téléphonique en plaçant dans certains Opéra et Théâtres, deux micros de part et d'autre de leur scène.
Les particuliers (très riches), les cafés, les restaurants, louaient sous forme d'abonnement mensuel, un récepteur équipé de trois paires d'écouteurs qui permettaient d'écouter en direct et à distance la représentation qui se jouait. On pouvait même passer d'un direct à l'autre, d'une représentation à l'autre.
Marcel Proust, Victor Hugo furent clients.
Il avait imaginé une évolution de ce procédé téléphonique en plaçant dans certains Opéra et Théâtres, deux micros de part et d'autre de leur scène.
Les particuliers (très riches), les cafés, les restaurants, louaient sous forme d'abonnement mensuel, un récepteur équipé de trois paires d'écouteurs qui permettaient d'écouter en direct et à distance la représentation qui se jouait. On pouvait même passer d'un direct à l'autre, d'une représentation à l'autre.
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Re: Le théâtrophone
Un texte issu de ce lien : http://collectionhistorique.orange.com/ ... eatrophone
La première compagnie exploitant le téléphone en France date de 1879. C'est donc très rapidement que le Théâtrophone a été inventé. Le besoin de divertissement de masse était donc bien identifié.
Je suis évidemment amusé par la réaction des journalistes qui décrivent « l’excellence des démonstrations téléphoniques ». Ceux qui ont connu le téléphone fixe des années 1970 s'imaginent bien la qualité sonore qui devait être disponible en 1890 ! Cela m'a rappelé les démos rapportées par Floyd Toole concernant les gramophones vs chanteur.
Quelques repères monétaires afin de faciliter la comparaison avec notre époque (d'après le convertisseur de l'Insee) :
- Pour un particulier, l'abonnement mensuel au Théâtrophone était de 60 francs de l'époque, ce qui correspond à environ 240 euros actuels. Cet abonnement permettait à trois personnes de bénéficier des retransmissions. Ce n'était donc pas à proprement parlé un divertissement familial.
- Pour les Théâtrophones proposés dans les lieux publics, le coût était de 0,50 francs les dix minutes, soit l'équivalent actuel de 2 euros.
Un abonnement Spotify ou Netflix est à 10 euros par mois de nos jours.
Lors de la première Exposition internationale d’électricité qui se tient à Paris en 1881, le théâtrophone obtient un grand succès. Grâce à lui, il sera bientôt possible d’écouter des pièces de théâtre, des concerts ou l’opéra chez soi.
C’est Clément Ader qui en fait la démonstration devant les visiteurs médusés, il relie deux salles du palais de l’industrie équipées d’écouteurs à l’opéra et à la Comédie-Française. Les journalistes de la presse nationale et internationale sont unanimes pour souligner « l’excellence des démonstrations téléphoniques ». Le succès de ces auditions est tel que l’expérience est rééditée lors de l’Exposition universelle de 1889, au pied de la tour Eiffel.
Les démonstrations de théâtrophone lors des expositions de 1881 et 1889 contribuent, en France, à donner une image de luxe et de futilité au téléphone. Cependant, industriels et hommes d’affaires en voient vite l’utilité et ne tardent pas à l’adopter.
Fondée par messieurs Marinovitch et Szarvady, la compagnie dite « du théâtrophone » voit le jour en 1889. Elle perpétue cet engouement en permettant à quelques centaines d’abonnés d’écouter à distance les spectacles. Elle installe des récepteurs publics à encaissement automatique dans les cafés, les cercles et les hôtels. Reliés aux différents théâtres parisiens, ceux-ci permettent d’écouter des spectacles programmés dans les salles de la capitale pour un coût de 50 centimes pour 10 minutes.
Ces transmissions théâtrophoniques connaissent un certain succès. Pourtant, la compagnie disparaît à l’horizon des années 20, étouffée par les droits d'auteur, lourdement taxée par l’administration et menacée par l’arrivée de la radiodiffusion. Le théâtrophone a été l’une des premières applications du téléphone connues du grand public en France.
La première compagnie exploitant le téléphone en France date de 1879. C'est donc très rapidement que le Théâtrophone a été inventé. Le besoin de divertissement de masse était donc bien identifié.
Je suis évidemment amusé par la réaction des journalistes qui décrivent « l’excellence des démonstrations téléphoniques ». Ceux qui ont connu le téléphone fixe des années 1970 s'imaginent bien la qualité sonore qui devait être disponible en 1890 ! Cela m'a rappelé les démos rapportées par Floyd Toole concernant les gramophones vs chanteur.
Quelques repères monétaires afin de faciliter la comparaison avec notre époque (d'après le convertisseur de l'Insee) :
- Pour un particulier, l'abonnement mensuel au Théâtrophone était de 60 francs de l'époque, ce qui correspond à environ 240 euros actuels. Cet abonnement permettait à trois personnes de bénéficier des retransmissions. Ce n'était donc pas à proprement parlé un divertissement familial.
- Pour les Théâtrophones proposés dans les lieux publics, le coût était de 0,50 francs les dix minutes, soit l'équivalent actuel de 2 euros.
Un abonnement Spotify ou Netflix est à 10 euros par mois de nos jours.
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Re: Le théâtrophone
Syber, êtes-vous certain que les sons étaient transportés par ligne téléphonique ? Je vois deux écouteurs par personne et l'on parle d'une prise de son utilisant plusieurs capteurs. Sait-on comment tout cela fonctionnait ?
Pour avoir un gros phonographe à aiguille à la maison, je constate que, si le spectre est étroit et nasal, la présence est fascinante; on a l'impression que ce que nous écoutons se trouve de l'autre côté du pavillon. Tous les petits enfants qui découvrent cet appareil en fonctionnement cherchent instinctivement à entrer dans le pavillon. Bernard Neveu était également très surpris.
N'oubliez-pas que ces gens découvraient la reproduction sonore et s'émerveillaient de pouvoir entendre ces choses. Depuis, plus de 100 années se sont passées et le public est blasé. La vraie performance, aujourd'hui, est de pouvoir émerveiller des gens que plus rien ne surprend. Cabasse y parvenait alors qu'une partie non négligeable du public venait pour assister à un crash.
Pour avoir un gros phonographe à aiguille à la maison, je constate que, si le spectre est étroit et nasal, la présence est fascinante; on a l'impression que ce que nous écoutons se trouve de l'autre côté du pavillon. Tous les petits enfants qui découvrent cet appareil en fonctionnement cherchent instinctivement à entrer dans le pavillon. Bernard Neveu était également très surpris.
N'oubliez-pas que ces gens découvraient la reproduction sonore et s'émerveillaient de pouvoir entendre ces choses. Depuis, plus de 100 années se sont passées et le public est blasé. La vraie performance, aujourd'hui, est de pouvoir émerveiller des gens que plus rien ne surprend. Cabasse y parvenait alors qu'une partie non négligeable du public venait pour assister à un crash.
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Re: Le théâtrophone
Oui, il s'agissait bien d'une retransmission transitant par les lignes téléphoniques.
Voici le schéma de principe d'époque :
Le schéma est un peu petit mais on voit deux capteurs placés de part et d'autre du trou du souffleur en haut du schéma.
Voici le schéma de principe d'époque :
Le schéma est un peu petit mais on voit deux capteurs placés de part et d'autre du trou du souffleur en haut du schéma.
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Re: Le théâtrophone
Une explication d'époque qui sont les prémisses de la stéréophonie d'intensité, si je ne m'abuse :
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Re: Le théâtrophone
Un commentaire de Marcel Proust :
Quelques jours auparavant, il concédait cependant une certaine déception auprès d’un autre de ses correspondants, Georges de Lauris : « Je suis abonné au Théâtrophone dont j’use rarement, où on entend très mal. Mais enfin pour les opéras de Wagner que je connais presque par cœur, je supplée aux insuffisances de l’acoustique.
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Re: Le théâtrophone
Stéréo de phase et d'intensité.
On peut leur pardonner parce que c'est déjà merveilleux d'avoir imaginé tout cela avec les moyens disponibles à l'époque. Que ce ne soit pas bon n'aura rien d'étonnant mais cette image stéréo n'a guère progressé depuis et même régressé dans certains cas
.
Tout ce que l'on a gagné c'est de la bande passante et moins de distorsions. C'est peu en près de 130 ans !
On peut leur pardonner parce que c'est déjà merveilleux d'avoir imaginé tout cela avec les moyens disponibles à l'époque. Que ce ne soit pas bon n'aura rien d'étonnant mais cette image stéréo n'a guère progressé depuis et même régressé dans certains cas
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Tout ce que l'on a gagné c'est de la bande passante et moins de distorsions. C'est peu en près de 130 ans !
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Re: Le théâtrophone
J'ai un doute concernant la stéréo de phase. Pour des raisons non expliquées - j'imagine liées aux piètres performances des capteurs de cette époque - il y avait une série de microphones placés à D et à g de la cage du souffleur. Chaque série de microphone D et G était associé pour ne former qu'un seul canal D ou G.
La relation de phase devait être "relative".
La relation de phase devait être "relative".
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Re: Le théâtrophone
Salle de réception du Théâtrophone à l'exposition internationale de 1891.
Je viens de trouver un projet de thèse post Doctorat dont l'objet est de le Théâtrophone - décidément un précurseur d'autant plus intrigant que j'en ignorais l'existence - et dont le sujet est l'analyse de l'évolution de l'espace scénique de la représentation artistique et en conséquence l'évolution sociologique du spectateur ( http://labexcap.fr/wp-content/uploads/2 ... andrie.pdf ).
Effectivement, l'image illustrant une assemblée d'auditeur face au mur est amusante et on est tenté de la mettre en regard avec celle-ci :
Ceci étant, il faut également voir les avantages en terme de massification de la culture. Ce que l'on perd en communion, on le gagne en diffusion.
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Re: Le théâtrophone
je n'avais pas vu ce sujet. C'est pour le moins impressionant.