Sur le DEQ 2496, lorsque l'on veut faire une EQ automatique, ou une correction de pièce; on installe le micro au point d'écoute (voir plusieurs points de la pièce que l'on voudrait mesurer successivement), puis on choisi la plage de fréquences cible, le pas, ainsi que l'amplitude max des corrections en dB (D'après la notice, la correction automatique jusque dans le grave n'est pas conseillée, car la précision n'est alors pas garantie. Il n'est aussi pas conseillé de choisir une amplitude de correction trop élevée...)oso a écrit :D'après ce que j'ai compris, les systèmes de correction automatiques utilisant un micro pour effectuer le réglage à partir de la position d'écoute utilisent des impulsions très courtes de bruit rose pour effectuer les réglages. On ne peut donc pas "contrôler" à l'oreille ce qu'ils corrigent. Or, l'experience BW/Cabasse à la Maison de la Radio démontre bien les limites d'une telle mesure: une courbe cible n'est pas garante d'un résultat optimal!
Une analogie (qui vaut ce qu'elle vaut) me vient de la pratique de mon métier: on s'interesse à l'activité électrique de cellules vivantes au moyens d'appareils assez pointus qui ressemblent à une chaine hifi (en tout cas c'est le même "travail" d'enregistrement, de conversion A/D, d'amplification, de stockage, etc...).
L'une des difficultés est d'analyser le circuit électrique formé par la cellule "connectée" à notre installation, afin d'apporter les corrections nécessaires avant de stimuler et d'enregistrer les réponses électriques: ceci a pour but d'éliminer les artéfacts. On ajuste pour cela le signal visionné sur un oscillo (ecran de PC) à l'aide de 7 réglages qui agissent les uns sur les autres.
Nous avons au labo plusieurs installations: certaines avec des ampli equipés de bon vieux potards, et d'autres, plus modernes, sans boutons, avec les lequels on clique avec la souris sur "ajust cell params" pour que des routines numériques se chargent automatiquement des réglages. Avec le "vieux système", ça me prend 10s à régler car j'ai eu le temps d'intégrer ce que je dois faire, même sans y réfléchir, rien qu'en voyant la forme du signal (23 ans de pratique...déjà).
Les étudiants et pas mal de collègues préfèrent, vous vous en doutez, le système automatique. Même pas besoin de comprendre à quoi servent les potards. Le problème, c'est que les routines utilisent seulement certains paramètres pour effectuer les réglages, mais ne "voient" pas le signal intégral avec des yeux et le cerveau qui va avec: lorsqu'il y a quelque chose qui cloche dans la réponse, elle tournent bêtement, produisent des réglages inadaptés sans se rendre compte de rien. Cependant, la courbe "cible" est atteinte...en dépis du bon sens![]()
Avec un peu d'expérience, on les "déplante" vite à la volée, mais le newbye, voire le faignant (poussons jusqu'à l'inculte du domaine) n'y voit que du feu...et fait n'importe quoi.
Les fabriquants connaissent bien les limites , mais nous répondent que c'est "marketing" et que les gens demandent les automatismes...pour pouvoir plus rapidement mettre des jeunes dessus sans les effrayer par les réglages manuels![]()
Et bien j'ai le sentiment qu'avec les procédures de réglage automatiques des systèmes acoustiques, c'est un peu pareil...
On lance alors la procédure de mesure : L'appareil balance le bruit rose en continu, et vérifie d'abord le niveau (si le volume est trop faible, un message en averti l'utilisateur). Puis, lorsque le niveau est suffisant, le DEQ 2496 lance une série de mesures à différentes fréquences (qui parraissent se succéder dans un ordre aléatoire); ce cycle de mesures "à toutes les fréquences, successivement" continu sans fin... jusqu'à que l'utilisateur choisisse de l'interrompe lui-même !
Au début du processus, le bruit rose entendu évolu assez rapidement vers un "adoucissement général" (moins agressif). Et l'afficheur du DEQ 2496 trace sa courbe de corrections (en partant d'une courbe plate si l'on veut, ou de la courbe de correction actuelle), qui progressivement s'affine et se modifie de moins en moins. Il peut par exemple, typiquement baisser une fréquence particulière et augmenter les fréquences proches en compensation : Je ne sais pas si c'est pertinent dans un cadre Hi-Fi (avec des enceintes haut de gamme), sauf à avoir une pièce d'écoute à l'accoustique vraiment problématique !
Au final on enregistre la nouvelle courbe afin de pouvoir la réutiliser plus tard, parmis d'autres effectuées avec d'autres enceintes ou amplis, ou dans une autre configuration de pièce...
Après ça, rien n'interdit de retravailler manuellement la courbe obtenu. C'est même conseillé par la notice !
Quant à la pertinence des mesures automatiques et des corrections qui en découlent... c'est une autre histoire.

Comme le dit oso pour son propre métier... je pense que les personnes qui pratiquent régulièrement à titre professionnel, savent éviter les pièges de l'automatisme de mesure, et arrivent à s'en servir comme une première approche pour dégrossir le travail de correction, dans une salle dont l'accoustique leur est encore inconnue. Personnellement, je n'ai pas cette expérience.
J'arriverai plus à travailler par comparaison avec la mémoire de comment doit sonner pour tel ou tel instrument... Ou par rapport à une écoute au casque. Et alors je me dis souvent que les corrections effectuées d'après les mesures sont finalement plus des pertes du son vrai naturel de mes Caravelles... qu'autre chose.

Autrement, rien n'empêcherait de simplement activer le bruit rose du DEQ 2496, et de monter manuellement le niveau de correction des fréquences basses (en partant d'une courbe plate sur l'afficheur), jusqu'à "entendre l'infra-grave", et revenir légèrement avant. Puisque telle est LA méthode préconisée par Philippe Muller pour les enceintes Cabasse !
