Kenshin Trilogie (Film) de Keishi Otomo et avec Takeru Satô, Emi Takei, Tatsuya Fujiwara, Yû Aoi, Teruyuki Kagawa
Trilogie constituée des films de sabre suivants :
- Kenshin, le vagabond
- Kyoto inferno
- la fin de la légende
C'est très éloigné de ma culture, mais j'ai un neveu absolument fada de mangas, donc nous avons regardé cette trilogie sortie en DTV en France ; ce qui est surprenant car cela m'a semblé être des films de qualité.
Au chapitre des griefs, je note des personnages très caricaturaux dans leurs caractères et qui n'évoluent quasiment pas durant les trois films. On a une oie blanche qui débite des propos mièvres à chaque réplique, le bagarreur fidèle ami du héro et qui tape d'abord avant de ne pas réfléchir ensuite, le samouraï taciturne, la gamine secrètement amoureuse du héros, lequel héros s'est fixé une ligne de conduite et n'en démordra pas durant les 3 fois 2h20 de chaque film. Les politiques sont sournois, les paysans ont le cœur sur la main et les vieillards sont sages : notre sens moral ne sera pas perturbé par cette enfilade lénifiante de clichés. Le seul qui évolue, c'est un samouraï qui voulait tuer Kenshin, se prend une rouste par lui et bascule alors dans son camp. Voyez ! Pas compliqué, le gars !
Évidemment, comme c'est souvent le cas dans les films asiatiques, nos goûts occidentaux nous ferons parfois trouver surjoué les émotions interprétées par les acteurs. De même que les scénaristes surlignent l'action par de longs dialogues. Mais ces défauts seront mineurs si on est déjà habitué au rythme et au jeu du cinéma asiatique.
Hormis ces points, on a une trilogie à grand spectacle, magnifiquement filmée et mise en scène. Une mise en scène classique, insufflant un subtil mouvement permanent même lors des scènes de dialogues, et parfaitement lisible lors des spectaculaire combats au sabre, parfaitement chorégraphiés et donnant une impression de relative crédibilité. Pour clarifier cette dernière phrase, on n'a pas lors des combats à 1 contre 100, 99 ennemis qui donnent l'impression d'attendre que le héros en finisse avec son adversaire du moment avant que d'attaquer à leur tour.
Les amateurs de Kenshi, le manga, retrouvent dans le film ses techniques de combat particulières avec plaisir.
Un anachronisme finalement bienvenu. L'historie se déroule à la fin du 19° siècle. Les décors sont richement reconstitués dans l'idée que l'on se fait de cette époque mais les personnages du film sont ... des personnages de mangas ! Avec des coiffures hérissées et de couleur, des mèches qui leur tombe savamment devant les yeux, avec des poses de personnages de manga. On commence par être surpris et puis on s'y fait finalement ! C'est assez frais en fin de compte.
L'histoire ? Un ex-samouraï devenu vagabond et ayant fait le serment de ne plus tuer, se retrouve à travailler pour le gouvernement pour contrer divers complots et diverses organisations mafieuses qui visent à sa déstabilisation. Classique. On y retrouve des éléments des histoires de Robin des Bois, de Star Wars (le méchant des films 2 et 3 est un avatar de Darth Vador et du côté obscur de la force), d'Indiana Jones, de James Bond. Tout ceci fait que malgré le côté dépaysant et surprenant concernant la forme du film, on retrouve ses marques en ce qui concerne le fond. Ça reste un divertissement. Plutôt réussi.