L'âme de Cabasse : la Live Music

De Forum Cabasse
Révision datée du 3 novembre 2019 à 22:20 par Scytales (discussion | contributions) (Présentation de la démonstration)
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"... la seule méthode, la moins subjective possible : comparer instantanément la musique et sa reproduction. Ce concept, je l'ai ensuite inculqué à mes techniciens et ingénieurs. On n'en a jamais dévié..." (Georges Cabasse, extrait de son interview publiée dans L'Audiophile n°11, juillet 1990, page 152).

Présentation de la Live Music

Historique

La Live-Music, encore appelée parfois "test de musique comparée" ou "essai-vérité" par Cabasse, consiste à comparer en alternance un objet sonore quelconque avec son enregistrement, au moyen d'une méthode de prise de son normalisée, reproduit sur place par des enceintes.

La méthode de prise de son retenue par Cabasse a été déterminée au moyen d'essais menés en direct pour comparer le fameux orchestre de jazz de Claude Bolling et la reproduction de l'enregistrement de cet orchestre capté en stéréophonie sur deux canaux. Cette expérience a été menée dans les années 50 à l'aide d'un enregistreur Ampex à huit pistes magnétiques. Georges Cabasse a pu disposer gracieusement de cet appareil, très rare et inabordable à l'époque, grâce à son amitié avec Niels Grǿn, l'importateur en France des microphones Schoeps et des magnétophones Ampex. Cabasse s'était en effet vu confier le soin de régler les magnétophones Ampex et pouvait en disposer comme bon lui semblait. Ce matériel a permis de procéder à l'enregistrement simultané de quatre prises stéréophoniques réalisées avec quatre méthodes de prise de son différant notamment par la position des microphones, tous pris dans la gamme de Schoeps.

Jusqu'à la retraite de Georges Cabasse, son fondateur, l'entreprise a toujours insisté sur le caractère indispensable de cette méthode d'évaluation pour juger de la fidélité d'un dispositif de reproduction, comme en témoigne la réponse à la dernière des 20 questions pour une enceinte Haute Fidélité (1994). Cette méthode d'évaluation a également été utilisée par Cabasse dans ses premières expérimentations de prise de son multicanale à la fin des années 50, puis à l'époque de la quadriphonie dans les années 70 et enfin pour la mise au point de la pentaphonie dans les années 90.

Cabasse n'a pas été le seul à s'intéresser à cette méthode d'évaluation. Le terme "essai-vérité" semble emprunté à Eric de Lamare, chef de laboratoire de l'O.R.T.F. (Office de Radiodiffusion-Télévision Française) dans les années 60 et 70, puis ingénieur en chef à TéléDiffusion de France (aujourd'hui TDF) et chef du département Image et son à l'Ecole nationale supérieure des télécommunications (aujourd'hui Télécom Paris), auteur de l'article sous l'entrée "Electro-acoustique" dans l'Encyclopaedia Universalis. E. de Lamare a forgé ce terme d'essai-vérité dans un article intitulé Infidélité et haute fidélité des haut-parleurs paru en 1967 dans la Revue technique de radiodiffusion et de télévision (volume 2, n° 2) et le texte d'une conférence prononcée aux Journées d'études du Xème Festival international du son et publié aux éditions Chiron sous le titre Essais subjectifs et mesures objectives sur les haut-parleurs. Une version remaniée et complétée du texte de cette conférence a été publiée en trois parties dans l'édition Haute-Fidélité de la revue Le Haut-Parleur en 1973 et en 1974. Dans ces articles, E. de Lamare expose en détail la méthodologie de cet "essai-vérité" et les défis à surmonter pour y procéder, ainsi que les obstacles techniques à la mise en oeuvre de ces tests (obstacles largement contingents aux techniques disponibles à l'époque, mais aussi aux caractéristiques des sources sonores auxquelles les haut-parleurs sont confrontés).

Grand merci à M. Philippe Muller, ancien chef de produits Cabasse de 1982 à 1997, pour ses renseignements.

Plaquette de présentation par Cabasse

Grand merci à frederic75

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La Live Music en "live"

La Live Music au Salon du Son de 1994

Présentation de la démonstration

Les photographies ci-dessous ont été prises lors du Salon Hifi 94 Son & Image Home Theater au Palais des Congrès de Paris. La démonstration de Cabasse a pris place dans l'amphithéâtre Havane, d'une jauge de 373 places.

L'ensemble musical est formé du compositeur Thierry Machuel (pensionnaire de la Villa Medicis puis de la Casa Velazquez) au piano (Fazioli), de Pascal Lelièvre au hautbois et de Sébastien Quezada aux percussions.

Cette formation a été enregistrée sur place au moyen de deux microphones omnidirectionnels Schoeps. Le préamplificateur de microphone a été conçu en interne par François Bellec, chef du laboratoire Cabasse, et François Foricher, son bras droit. Les liaisons microphones sont totalement asymétriques malgré la longueur des câbles (50 mètres).

Les enceintes acoustiques en démonstration sont des Farella 400 alimentées par des amplificateurs monoraux AM1000 Série C.

Illustration extraite de l'article intitulé Cabasse, le savoir-faire acoustique made in France, Philippe Viboud, Diapason, hors série n° 14 :

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Grand merci à M. Philippe Muller, ancien chef de produits Cabasse de 1982 à 1997, et à Alpes94 pour leurs renseignements.

Programme officiel

Grand merci à frederic75

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Témoignages et anecdotes

M. Bernard Neveu nous a aimablement fait part de ses souvenirs à propos de la Live Music. Bernard Neveu est preneur de son et compagnon de route de G. Cabasse depuis la fin des années 50. Il est le réalisateur des prises de son utilisées lors des démonstrations Cabasse aux différents Salons du Son auxquels il a participé jusqu'en 1995. Il a fondé les labels BNL et Syrius.

"Quant aux comparaisons avec le direct, j’en ai une bien bonne : milieu des années 50, Maison de la Chimie à Paris, salle comble ; sur la scène un orchestre big band (Claude Bolling je crois). Le concert se déroule, les musiciens jouent plusieurs pièces puis tout d’un coup, en plein milieu de l’une d’entre elles, les musiciens posent leurs instruments et lisent le journal. Quelques «oh» et «ah» mais aucun commentaire ni aucune explication. Dans les jours suivants, la presse fait l’éloge de la démonstration non sans faire gentiment remarquer qu’effectivement on avait noté quelques différences de son lorsque l’orchestre avait fait place aux haut-parleurs... : l’orchestre n’avait jamais joué mais seulement fait semblant !!! Sortez les mouchoirs.

Je me souviens d’une démo dans une grande salle de concert de Brest où j’ai été moi-même pris à mon propre piège ; ayant quitté un moment la partition des yeux, j’étais complètement paumé. Georges se tordait de rire. Non, ces démonstrations ne sont pas des séances d’illusionnistes." (Bernard Neveu, lors d'une discussion au sujet des séances de Live Music, Juillet 2017).

Source : oso

Voir également : le témoignage de Bernard Neveu sur les expériences de Georges Cabasse sur la prise de son multicanale.

La Live Music dans le matériel promotionnel de Cabasse

Cabasse a mis en avant la méthode d'évaluation par musique comparée dans certaines de ses publicités, comme on peut en juger ci-dessous.

  • Publicité de janvier 1974 parue dans l'édition haute fidélité de la revue le Haut-Parleur (n° 1 398) :

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  • Publicité de 1975 :

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  • Publicité de 1977 :

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  • Publicité des années 80 :

La "Chronique d'une vérité" :

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Enceintes et digital :

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  • Publicité des années 90 :

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