Qu'on se rassure! les 30M20 sont en pleine forme, je les ai démontés pour les inspecter et pour voir si le filtre n'avait pas été bricolé par un autodidacte génial! Ils sont même branchés comme il se doit.
Avant d'anticiper sur le positionnement, je poursuis mon message précédent pour répondre à Scytales: Non, je ne dois pas recevoir des AM1000, car ils sont déjà arrivés

. L'état est impeccable (et un rendez vous avec Michel alias MickeyCam sur HCFR pour les mesurer sous toutes les coutures: antibes/Nice c'est pas loin!)
Pour les graves, je me réfère à ce que j'entends au concert ou au conservatoire, mais également à mes écoutes au casque (Stax SR007: il descend très bas, aucune frustration sur l'orgue ou un orchestre au grand complet). Et là, clairement, l'écoute des Yawl me révèle un allègement de ce côté. Les voix d'homme manquent d'assise, l'orchestre est castré, et le piano se débine dans les première octaves. Pour en revenir à mes premiers essais avec l'ampli YBA, des sensations contradictoires: sur les voix feminines (arriettes oubliées, Debussy, Dawn Upshaw,/ Levine/Sony), j'entrevois ce dont parle Philippe: les Cabasse sont capables d'ouvrir une fenêtre sur une reproduction à l'echelle 1:1. On écoute à des niveaux réalistes, et ça passe de façon magistrale. Le medium aigu est d'une limpidité à peine croyable avec un respect des textures qui laisse pantois. Mais sur d'autres enregistrements, qui sollicitent plus les graves, ça coince. L'orchestre sonne comme à partir d'une boite, les violons chuintent facilement, et les medium(voix d'hommes) ressemblent à ce qu'on aurait en chantant avec la main en tube autour de la bouche.

Est ce que je vais pouvoir vivre avec ça alors que mes Mulidine passent tout (mais en miniature).
Branchement des AM1000
Il me semble que les graves reviennent! La restitution s'équilibre nettement avec un bas plus ample. Mais ce médium qui suggère que le DOM12 fait le malin... Et les violons à l'unisson qui virent à l'aigre
Il est temps de tester une autre géométrie que le 3,20/4,7.
A l'aide du CD test de Philippe, j'utilise les bruits rose pour éloigner les Yawl des murs latéraux, à équilibrer la distance avec le mur arrière (30 cm) pour obtenir quelque chose d'homogène. J'amortis les murs, qui portent deja les CD thèques, en posant des coussins sur les fauteuils. De 3.20 d'écartement, je passe à 2.80: distance d'écoute environ 4.20m.
Brassens , Barbara: C'est incroyablement bon. La présence de GB est formidable, la voix grasseyante comme il faut, la contrebasse lisible et crédible. Je pense que l'éloignement des murs latéraux est TRES bénéfique au rendu.
Je file en ville acheter des cables à 2 balles pour installer la chaine (qui n'est pas dans la meme piece que les enceintes) sur la table située derrière la zone d'écoute. Objectif: adaptation au caracère de la piece en jouant sur les reglages grave/aigus prévus pour cet usage, avec un bruit rose.
J'ai suivi au mieux les indications de Philippe, mais je dois avouer que c'est éprouvant. Des que je fixe mon attention sur une "bande", elle semble se détacher. Et puis les amplis sont derrière moi, la gymnastique avec les tournevis n'aide pas.....
Enfin, je parviens à quelque chose qui me parait homogène (mais quelle référence?), et proche d'une enceinte à l'autre. Et puis je fatigue. Ou plutôt, nous fatiguons. Ma fille qui est restée à dessiner patiemment à côté de moi, fini par en avoir assez de cette cocotte minute géante. Je regarde le résultat: des graves un peu augmentés, avec des charnières différentes, et des aigus plus franchement diminués. Mais je sais que c'est à reprendre.
Il est temps de passer un CD.
Franz Liszt, Brendel, Philips, 1981. Légende, St François D'assise, prédication aux oiseaux. Que dire. Un piano comme jamais ne n'en ai entendu un dans mon salon. Le touché du pianiste, du grave à l'aigu, c'est merveilleux. Je suis saisi, le couple des Dom est largement au niveau de mon casque Stax, et meme meilleur. Les Dom ont une dynamique plus eclatante, et une sensation de matière plus évidente.
Je passe au co pour violon de Beethoven, H. Hanh, Sony. J'aime cet enregistrement car l'interpretation est superbe et la prise de son me rappelle toujours ce qu'on entend au concert avec un orchestre qui forme une masse, et une soliste bien intégrée, qui joue à la bonne échelle. Sur les Yawl, le réalisme est jouissif. Tout est en palce, et la restitution communique une vie incroyable. Un régal, et je ne suis pas frustré par rapport au concert auquel j'ai assisté jeudi dernier (co pour violoncelle de Haydn, etc...). L'acoustique du lieu est palpable.
Lorsque je déconnecte les reglages, l'écoute s'allège, je ne saurais dire, faute de temps et de références, ce qui est finalement le meilleur.
Beethoven, toujours, co pour piano no 4, Arrau/Solti Philips.
L'orchestre forme un ecrin physique et soyeux. Et lorsque le piano pose ses premières notes, c'est un miracle. Précision et intégration avec l'orchestre. Les notes semblent sculptées dans l'air: matière et aération. On entend distinctement les ongles d'Arrau qui percutent les touches (il n'y a qu'avec lui que l'on entend ce son disque après disque

). C'est beau, et l'écoute est captivante. Ce n'est pas de la sonorisation, mais la reproduction d'un évènement musical. Des membres de ma famille débarquent au milieu de mon écoute. Mon beau père, amoureux de Brassens mais pas plus mélomane que ça, reste interloqué par Beethoven qu'il entend pour la première fois. Il s'assoit à ma place et reste attentif à l'écoute, visiblement étonné par ce qu'il entend. Il décide de mettre en valeur ses enceintes chez lui à son retour, de les poser sur de vrais pieds, hauts (si vous connaissiez la piece merveilleuse dans laquelle sa chaine se trouve

). Il prend les mesures des miens pour les refaire à l'identique, mais un peu plus haut: ses enceintes sont plus petites que les Yawl, se sont des Sloop M4
Des defauts? Oui sans doute: ce n'est pas aussi profond qu'en concert pour l'orchestre, et je peux encore peaufiner la salle.
Je n'ai pas eu le temps de rebrancher la chaine depuis, mais je suis enthousiaste et optimiste pour l'exploitation de ces enceintes en respectant l'esprit qui est à l'origine de leur conception: ça m'aura pris trente ans

. Merci à vous tous pour votre enthousiasme et à Philippe pour les conseils précieux
Voilà, c'est tout pour ce soir!
Olivier