Fredaxis a écrit :Oui, il y a des cas de pistes SACD "Audiophilement encensées" où la piste CD standard à des DR allant jusqu'à 16 et les plages SACD sont ultra compressées et ne dépassent pas 5.
On perd 11dB de dynamique en moyenne (c'est énorme !!!) pourtant la plupart des personnes trouvent que ça sonne mieux, qu'il y a plus d'air, que les médiums sont boisés, que les aigus filent plus haut, qu'un voile se lève, que la scène est plus large ... et toutes ces conneries idiophiles.... Go figure
Toujours cette "Loudness War"
En fait, les chiffres flatteurs de la pochette (genre 24/192) font plus que les oreilles.
C'est simplement humain, et décrit comme "phénomène d'attente" en psychologie. On perçoit ce que l'on attend du produit.
Il y avait récemment une étude à la télé qui comparait les réactions de 3 groupes face à l'alcool.
Chaque groupe avait un breuvage semblant identique à boire mais:
Groupe 1) Ils savaient que le breuvage était alcoolisé, ils étaient saouls et se comportaient comme tels
Groupe 2) Ils croyaient boire de l'alcool mais en fait non, ils se comportaient comme le groupe 1, comme si ils étaient saouls
Groupe 3) Ils savaient que le breuvage n'était pas alcoolisé, ils n'étaient pas saouls et se comportaient comme tels
Ce phénomène est bien connu des services marketing de tous poils et est la base de leur travail.
Donc, bon, Hein... ???
A mon avis, on peut produire une explication alternative et rationnelle à la préférence de certains audiophiles pour les productions discographiques compressées, ensemble dans lequel je range les " supercheries " de mastering sur support numérique et le vinyle en raison de ses limites physiques.
La préférence de ses amateurs, qui est sans doute sincère et fondée sur une expérience d'écoute, peut simplement venir du fait qu'ils n'ont pas l'équipement nécessaire pour reproduire un enregistrement comportant des écarts dynamiques importants. A l'écoute, soit leurs enceintes, soit leur ampli, soit leur pièce, soit les trois limitent gravement la reproduction et la rendent difficilement supportable. Un enregistrement compressé, bien que moins fidèle, sonnera toujours mieux sur une installations incluant un amplificateur de faible puissance, des enceintes au rendement faible ou moyen, dans une pièce au rapport signal bruit défavorable et ou dans des conditions d'écoutes empêchant de dépasser un certain niveau sonore.
Cette incapacité du matériel à retranscrire les qualités de l'enregistrement n'est pas seulement liée à une question de prix, il existe des installations hyper élitistes, extrêmement onéreuses, qui ne font pas mieux coté dynamique, qu'une mini chaine installée dans le salon d'un appartement parisien donnant sur les grands boulevards, ou que l'autoradio de ma vieille 206. Gardons à l'esprit qu'une grande partie des producteurs de matériel de reproduction sonore et de revendeurs n'ont jamais eu le moindre intérêt pour la reproduction de la musique " grandeur nature " et qu'ils préfèrent de fait produire ou vendre chers des appareils très limités.
En amont, les producteurs de disques, du moins ceux qui s'adressent au plus grand nombre, sont donc bien forcés à un moment de s'adapter à la réalité des usages, en arbitrant entre ce que la technologie rend possible, et la capacité objective des installations des amateurs à reproduire la musique.