Anthony75 a écrit :Pour fournir une intensité sonore supplémentaire de 3db, il faut doubler la puissance en Watt.
Donc afin de tenter de relever un creu de 6 db, tu multiplies par 4 la puissance demandée à l'ampli.
Un système passe donc par exemple de 2 fois 100W à 2 fois 25W quand on veut relever un creux locaisé de 6 db.
Si je puis me permettre, je pense qu'en fait le problème n'est pas une diminution de la puissance de l'amplificateur (laquelle est fixe) mais une perte de dynamique.
Comme tu l'expliques fort bien, un gain en tension de 6 dB correspond à un quadruplement de la puissance ou un doublement de la tension, si on raisonne en tension de sortie d'un amplificateur. Le problème est qu'un amplificateur de puissance est limité par la tension d'alimentation de son étage de sortie : le signal ne peut pas aller au-delà de cette tension. En appliquant un gain de 6 dB à une bande de fréquences, la tension de sortie dans cette bande sera plus élevée de 6 dB que sur le reste de la bande passante. La bande de fréquences corrigées va donc saturer en premier l'amplificateur, puisqu'à mesure de l'augmentation du volume, elle va se rapprocher de la tension d'alimentation avant le reste de la bande.
Ainsi, soit un amplificateur fictif ayant une tension d'alimentation de +/-30 V (alimentations symétriques) autorisant une puissance 50 W/ohms sur signal sinusoïdal, ce qui correspond à une tension RMS de sortie de 20 V et une tension crête du signal de sortie de 28,28 V. Si on raisonne sur signaux sinusoïdaux purs, à partir d'un niveau de référence par exemple 1 V RMS ou 1,41 V crête à 1 kHz (ce qui correspond à 125 mW sur 8 ohms), la dynamique disponible (écart entre la puissance sur 8 ohms à 1 V RMS et la puissance à 20 V RMS) est de 26 dB (10 log [50/0,125]). Si on applique une correction de +6dB au signal de référence de 1 V sur une bande de fréquences, par exemple dans le grave, le niveau RMS dans cette bande ne sera plus de 1 V, mais de 2 V, ce qui correspond à 2,83 V crête (et une puissance de 500 mW sur 8 ohms). Mais dans le reste de la bande, le signal non corrigé sera toujours d'1 V RMS. La dynamique est donc limitée par le niveau de la bande de fréquences corrigées, qui atteindra la tension d'alimentation de l'amplificateur avant le reste de la bande. Si à 1 k Hz, on reproduisait un signal qui atteint en sortie 10,6 V RMS, soit 15 V crête, dans le grave, avec une correction de +6 dB, le niveau du signal serait déjà de 21,2 V RMS, soit 30 V crête : la tension d'alimentation y serait déjà atteinte. Toute tentative d'aller au-delà de 10,6 V RMS à 1 kHz se solderait impitoyablement par l'écrêtage du signal dans le grave et en conséquence la production d'une importante distorsion. La dynamique de l'amplificateur par rapport à 1 V RMS à 1 kHz n'est donc plus que de 20 dB (10 log [50/0,5]).
En d'autres termes, il sera toujours possible d'atteindre une puissance de 50 W/8 ohms, mais uniquement dans la bande de fréquences corrigées. Une fois que cette puissance sera atteinte dans la bande corrigée, on ne pourra plus augmenter le niveau, puisque le grave aura déjà fait saturer l'amplificateur. Partout ailleurs dans la bande, la puissance sera donc limitée à celle qui correspond à un niveau de -6 dB par rapport à 50 W, soit environ 12,5 W sur 8 ohms.
Cette compression de la dynamique des amplificateurs est l'une des raisons pour lesquelles les corrections à la hausse doivent être appliquées avec dextérité et avec un matériel adapté sous peine de limiter la dynamique du système de reproduction.
Cela est d'autant plus vrai qu'en régime de reproduction d'un signal musical, la situation se complique et peut empirer dans des proportions plus ou moins importantes. En effet, un signal électrique à l'image de la musique contient un mélange de fréquences pures. Selon la phase de ces signaux de fréquences pures, le niveau de crête du signal électrique qui contient, à un instant donné, le mélange de toutes ces fréquences, peut être substantiellement plus élevé que ce que l'analyse et la mesure une à une de chacune de ces fréquences pures permettrait d'observer.