Je rappelle que l'objectif pour moi n'est pas de corriger un défaut redhibitoire, mais de parfaire l'integration des enceintes à mon local en utilisant les reglages semi paramétriques que Cabasse a explicitement intégrés aux ampli dans ce but.
Ma pièce d'écoute fait dans les 37m2. Elle est plutôt "claire" (marbre au sol, murs recouverts de papier de verre gaufré), mais rendue "agréable" par des tapis, tableaux, bibliothèque massive, meubles, fauteuils et canapés, bouquins, coussins disposés ça et là contre les murs, rideaux, et bordel habituel (j'ose à peine mentionner l'accessoire magique auquel je decerne un Diapason d'Or: l'étendoir à linge plein
). Les enceintes sont à 45 cm du sol et le HP grave surplombe les banquettes des canapés (épaisses) de manière à masquer le reflet des enceintes sur le sol depuis la position d'écoute située à 4m-4,20m. Une table basse très lourde, remplie de bouquins et de revues est disposée pas tout à fait au milieu du triangle isocèle.
Correcteurs hors circuits, le bruit rose n'est pas homogène. Je note la présence d'un pshhiiiit "tout en haut", comme détaché du reste. A l'autre extrémité, je n'entends pas de "grondements" à faire trembler les murs, ce qui me surprend car je les entends plus nettement au casque.
Passons aux réglages.
Notez que l'amplitude de réglage peut aller de -3 à +3 si j'incrémente de 1 à chaque GRANDE graduation . Pour la fréquence charnière cela va de 1 à 7 dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (incrément de 1/graduation principale)
Les aigus:
la fréquence charniere est poussée à fond de manière à ce que la correction ne s'applique qu'à l'extremité du spectre. Le réglage au mini de l'amplitude de correction "décapite" nettement le pshhitt aigu. j'entends l'effet de la correction (augmentation du niveau d'aigus) dès que je commence à augmenter. Je m'attendais à ne l'entendre qu'à partir d'un certain seuil. En conséquence, je modifie la stratégie en tentant de faire "rentrer" le pshitt aigu "dans le rang. Meme démarche pour la fréquence charniere jusqu'à obtenir quelque chose d'homogène subjectivement. La déconnexion des réglages fait instantanément réapparaitre un pshhiiiitt très aigu qui se détache; la correction semble "appuyer" dessus pour que tout semble égal sans faire disparaitre pour autant le souffle aigu.
J'obtiens à droite:
amplitude: -1 ; charnière 4
A gauche:
amplitude -0,5 ; charnière 4
Les graves maintenant.
De façon inattendue, l'influence du réglage d'amplitude en partant du réglage de fréquence 7 (cad correction limitée à l'extreme grave) est difficile à percevoir. Il se passe bien quelque chose en faisant rapidement passer le réglage d'amplitude du minimum au maximum, mais il est difficile de percevoir un seuil net. Après plusieurs essais, je passe à la fréquence charnière dont l'effet est plus sensible. Je tente de suivre le conseil de Philippe: des que j'entends une différence j'opère une légère marche arrière pour faire "rentrer dans le rang". Résultats:
A droite:
amplitude: +1 ; Charnière 4,5
A gauche:
Amplitude: +0,5 ; Charnière 4,7
Sont-ce des réglages "plausibles" pour des Yawl? Question ouverte...
Le bruit rose ainsi corrigé me semble plus homogène que sans correction. Les limites de l'exercice sont celles décrites par Philippe: je n'ai aucune "culture" du bruit rose et l'attention est parfois perturbée par le "stress" induit par le bruit conséquent. Un autre stress est venu s'installer puisqu'une sorte de faux contact se manifeste lorsque j’agis sur les potentiomètres de l'un des ampli. Retour à Brest pour révision en perspective....
D'autre part, la difficulté à percevoir les différences dans le grave fragilise potentiellement la précision de mes réglages.
Le temps m'a manqué pour faire des comparaisons sur des extraits musicaux correcteurs en service ou non. J'ai cependant écouté le Sacre du Printemps par Boulez hier midi et Arrau/Debussy aujourd'hui.
Pas de transformation radicale. Tout me semble homogène, sans perte apparente dans les aigus, ni boursoufflure dans le grave. Le piano me semble très réaliste, et le Sacre est d'une homogénéité et d'une présence très physiques. Les cordes sont splendides, l'image large et les percussions très fermes, profondes et sans trainage, très bien définies dans l'espace, c'est surprenant. Les interventions des cuivres semblent provoquer un rapprochement de ces derniers au premier plan. Prise de son multi micros? Le dernier mouvement du Co de Brahms enregistré par Bnl n'appelle que des éloges.
Pour le moment, je ne sais pas dire si c'est vraiment meilleur ou moins bon. C'est excellent, mais ça l'était deja avant!! Des que possible, je comparerai attentivement avec et sans corrections. On atteint ici également la limite induite par l'incertitude concernant la réalité de l'enregistrement. Il faut à tout prix éviter de faire intervenir le gout car on est souvent tenter de faire ressembler sa chaine au son fantasmé (par exemple en lisant les CR de Diapason).
Faut il oublier ces réglages offerts par les ampli Cabasse et ne s'en tenir qu'à l'acoustique? Je n'ai pas actuellement les moyens pour répondre à cette question.
En tout cas Philippe et Bernard Neveu sont les bienvenus pour déguster les petits farcis niçois à la maison ....et donner une note à mes tentatives de réglage!
En ce qui concerne JPL: la norme THX reconnue partout fait force de loi, c'est mal parti pour faire de même pour l'enregistrement musical. Si vous entendiez le disque "audiophile" que le distributeur Stax m'a gentiment offert
A nos micros !!
PS: d'accord avec UBU et Syber (comme d'hab: ils écrivent mieux que moi ce que je pense. Comme le travail tout fait ne m'effraie pas, je me contente d'un +1
)