Qui peut le plus, peut le moins ?

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holggerson
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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par holggerson »

crimson a écrit :@ Mr Muller,

Évidemment, s’il s’agit de reproduire le niveau sonore entendu dans une salle de concert... dans une petite pièce, l’écoute ne sera pas fidèle, à cause des colorations multiples.

Reste l’intérêt, malgré tout, d’une écoute de proximité à niveau réduit, au moins « pas désagréable »... car techniquement de bonne qualité, càd avec une gamme de son étendue, les timbres de voix et d’instruments respectés, et une bonne dynamique; à défaut d’être de la haute fidélité, au niveau réel !
Il faut préciser le lien entre petite pièce et écoute à niveau réduit.

Sur le plan énergétique, il est plus facile et moins couteux d'écouter à niveau réaliste dans une petite pièce que dans une grande, car la distance d'écoute et la distance critique sont moindres et en conséquence le besoin en puissance sera plus modéré.

Si l'écoute est désagréable à niveau réaliste, elle le sera à niveau modéré, car les problèmes viennent d'ailleurs. Très souvent, d'une part, des modes propres à la pièce qui affectent le grave et d'autre part, de la mauvaise gestion des réflexions sur les parois, nécessairement proches.

Face à cela, il y a au moins, me semble-t-il deux pistes à creuser pour obtenir un maximum de réalisme dans une petite pièce.

La première est le filtrage actif dans le grave qui est une solution promue par Cabasse depuis des décennies.

La seconde est le traitement acoustique passif, qui doit être assez lourd, en ce sens qu'il doit protéger efficacement l'auditeur des réflexions destructrices générées par une bonne moitié des parois, au moins. Il ne peut donc se résumer à quelques éléments disparates mais nécessite une approche globale lors de l’aménagement de la salle. Absorption ou diffusion, utilisation massive de mobilier et de décoration courante ou choix de matériaux spécifiques, définition des zones à traiter relèvent bien entendu d'une analyse au cas par cas. C'est surtout à la relation de ces expériences que les forums hifi devraient servir.
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holggerson
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Message par holggerson »

Philippe MULLER a écrit :Disons que le Cabasse d'aujourd'hui suit une tendance qui n'a pas lieu d'être pour un mélomane. Ce dernier choisit sa place en fonction de ses goûts, pas d'une décision arbitraire venue d'on ne sait où. C'est comme au concert.
J'ai du mal à comprendre cette position. Il y a une différence entre être présent dans une salle de concert et reproduire chez-soi un front d'onde capté dans une autre acoustique. Dans le second cas, le point de vue sur l’œuvre est choisi par le preneur de son et implique déjà une certaine distance aux instruments. Avec deux canaux, on a, je crois, pas beaucoup de liberté à prendre avec ce point de vue. Si l'on s'éloigne trop, on va provoquer un mélange trop concentrée au profit de l’acoustique de la pièce d'écoute, qui n'a souvent rien d’agréable. Si l'on s'approche trop, on perdra l'illusion stéréophonique. Aussi, il ne me parait pas saugrenu de penser en terme de distance fixe d'écoute.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par Anthony75 »

holggerson a écrit :Face à cela, il y a au moins, me semble-t-il deux pistes à creuser pour obtenir un maximum de réalisme dans une petite pièce.

La première est le filtrage actif dans le grave qui est une solution promue par Cabasse depuis des décennies.

La seconde est le traitement acoustique passif, qui doit être assez lourd, en ce sens qu'il doit protéger efficacement l'auditeur des réflexions destructrices générées par une bonne moitié des parois, au moins. Il ne peut donc se résumer à quelques éléments disparates mais nécessite une approche globale lors de l’aménagement de la salle. Absorption ou diffusion, utilisation massive de mobilier et de décoration courante ou choix de matériaux spécifiques, définition des zones à traiter relèvent bien entendu d'une analyse au cas par cas. C'est surtout à la relation de ces expériences que les forums hifi devraient servir.
Discussion intéressante.

Concernant le filtrage actif dans le grave, on peut choisir le niveau global du grave et agir sur les fréquences de coupure mais cela reste à mon avis très insuffisant pour pouvoir pallier à des modes propres très localisés. Finalement, réduire le niveau d'un caisson ne revient-il pas à égaliser en négatif le grave d'une enceinte sur la même bande de fréquence ?
Pour ma part le filtrage actif dans le grave ne m'a pas permis de résoudre les problèmes liés à la pièce.

Concernant le traitement acoustique passif, qu'en est-il des cabines de mastering pro ? Comment sont elles traitées et le sont-elles judicieusement ?
Certaines que j'ai pu voir pour des raisons professionnelles étaient petites. Je me souviens bien en particulier d'une des cabine chez TOP MASTER à Paris qui était très petite. Je me souviens que c'était très amorti.

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Message par Philippe MULLER »

holggerson a écrit :
Philippe MULLER a écrit :Disons que le Cabasse d'aujourd'hui suit une tendance qui n'a pas lieu d'être pour un mélomane. Ce dernier choisit sa place en fonction de ses goûts, pas d'une décision arbitraire venue d'on ne sait où. C'est comme au concert.
J'ai du mal à comprendre cette position. Il y a une différence entre être présent dans une salle de concert et reproduire chez-soi un front d'onde capté dans une autre acoustique. Dans le second cas, le point de vue sur l’œuvre est choisi par le preneur de son et implique déjà une certaine distance aux instruments. Avec deux canaux, on a, je crois, pas beaucoup de liberté à prendre avec ce point de vue. Si l'on s'éloigne trop, on va provoquer un mélange trop concentrée au profit de l’acoustique de la pièce d'écoute, qui n'a souvent rien d’agréable. Si l'on s'approche trop, on perdra l'illusion stéréophonique. Aussi, il ne me parait pas saugrenu de penser en terme de distance fixe d'écoute.
Décidément le rapport à la prise de son est bien compliqué !
La distance fixe d'écoute est imposée quand l'enregistrement est réalisé à l'aide d'un couple peu écarté ou d'un ensemble de micros mélangés. On détermine une image depuis un point d'écoute et cette image ne se reformera que lorsque les conditions de diffusion seront identiques à celles du contrôle.

Dans le cas de la stéréo inspirée du principe de Huygens, on considère le couple d'une autre façon, non pas comme une paire d'oreilles déléguée mais comme les enceintes à l'envers. En respectant l'homothétie entre la paire de micros et la paire d'enceintes, on ne fait que prendre le relai du front d'onde initial.

Cela étant dit, ce n'est pas aussi simple parce que le système est limité à deux points. On doit composer avec cela et une recherche de compromis s'impose. Avec cette méthode, on s'aperçoit qu'un nombre plus élevé de points se traduit par un réalisme de plus en plus grand, allant jusqu'à la liberté de se positionner de plus en plus librement et pas seulement en profondeur.

oso a entendu le système six canaux de Bernard Neveu et là, un mur tombe.

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Anthony75 a écrit :
holggerson a écrit :Face à cela, il y a au moins, me semble-t-il deux pistes à creuser pour obtenir un maximum de réalisme dans une petite pièce.

La première est le filtrage actif dans le grave qui est une solution promue par Cabasse depuis des décennies.

La seconde est le traitement acoustique passif, qui doit être assez lourd, en ce sens qu'il doit protéger efficacement l'auditeur des réflexions destructrices générées par une bonne moitié des parois, au moins. Il ne peut donc se résumer à quelques éléments disparates mais nécessite une approche globale lors de l’aménagement de la salle. Absorption ou diffusion, utilisation massive de mobilier et de décoration courante ou choix de matériaux spécifiques, définition des zones à traiter relèvent bien entendu d'une analyse au cas par cas. C'est surtout à la relation de ces expériences que les forums hifi devraient servir.
Discussion intéressante.

Concernant le filtrage actif dans le grave, on peut choisir le niveau global du grave et agir sur les fréquences de coupure mais cela reste à mon avis très insuffisant pour pouvoir pallier à des modes propres très localisés. Finalement, réduire le niveau d'un caisson ne revient-il pas à égaliser en négatif le grave d'une enceinte sur la même bande de fréquence ?
Pour ma part le filtrage actif dans le grave ne m'a pas permis de résoudre les problèmes liés à la pièce.

Concernant le traitement acoustique passif, qu'en est-il des cabines de mastering pro ? Comment sont elles traitées et le sont-elles judicieusement ?
Certaines que j'ai pu voir pour des raisons professionnelles étaient petites. Je me souviens bien en particulier d'une des cabine chez TOP MASTER à Paris qui était très petite. Je me souviens que c'était très amorti.
Il faut revenir aux bases et cesser de vouloir réinventer l'eau chaude (je ne le dis pas pour vous, Anthony). Les modes propres et les réflexions sur les murs se traitent de façon distincte.
Sachant que les modes propres sont générés par le ping-pong incessant entre deux parois qui se font face, il suffit d'éviter cela pour être à-peu-près tranquille. Les anciens ne traitaient qu'un seul mur car cela suffit. Si un retour n'est pas possible, les allers et retours ne le seront pas davantage. Mieux vaut placer 80cm d'absorbant d'un seul côté que 2x40.

La symétrie du traitement n'est pas toujours souhaitable et elle est même souvent très agaçante. Les réflexions ne sont pas toujours dérangeantes mais elles peuvent l'être. Je ne vous aide pas mais si on n'identifie pas un phénomène, on aura beaucoup de difficultés à juger s'il est bon ou mauvais. Les appareils de mesure ne montrent jamais l'aspect qualitatif d'un phénomène acoustique; l'oreille, si ! Il faut apprendre à écouter sa pièce. C'est une question de patience.
Modifié en dernier par Philippe MULLER le mar. 17 oct. 2017 13:54, modifié 1 fois.

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Message par holggerson »

Anthony75 a écrit : Concernant le filtrage actif dans le grave, on peut choisir le niveau global du grave et agir sur les fréquences de coupure mais cela reste à mon avis très insuffisant pour pouvoir pallier à des modes propres très localisés. Finalement, réduire le niveau d'un caisson ne revient-il pas à égaliser en négatif le grave d'une enceinte sur la même bande de fréquence ?
Pour ma part le filtrage actif dans le grave ne m'a pas permis de résoudre les problèmes liés à la pièce.
Il existe des satellites plus souples que la Baltic 1, car cette enceinte contraint fortement le choix de la coupure basse de l'enceinte et laisse peu de latitude au régleur. Baisser, relevé le niveau d'un caisson ne produit pas tout à fait le même résultat ni les mêmes effets sur le HP qu'un point d'égalisation localisé sur une enceinte. Maintenant, si les problèmes dans le grave sont très gênants, je ne vois pas ce qui doit nous empêcher d'avoir recours à l'égalisation dans le grave, sous la fréquence de Schroeder, par exemple sur la base d'une série de mesure multipoint, dans une zone assez large, afin de limiter les corrections en amplitudes et d'élargir la zone où la correction sera efficace.
Concernant le traitement acoustique passif, qu'en est-il des cabines de mastering pro ? Comment sont elles traitées et le sont-elles judicieusement ?
Certaines que j'ai pu voir pour des raisons professionnelles étaient petites. Je me souviens bien en particulier d'une des cabine chez TOP MASTER à Paris qui était très petite. Je me souviens que c'était très amorti.
L'un des usages en vigueur semble être la cabine dite polarisée (ou LEDE : live end-dead end) avec une moitié des surfaces amorties et l'autre moitié réfléchissante. Deux solutions possibles selon cette ligne, soit la partie amorti se situe derrière et autour l'auditeur, soit elle se situe derrière et autour des enceintes. Selon Antonio Fischetti (Initiation à l'acoustique, Belin, p.149) : " les deux méthodes présentent des avantages et des inconvénients. Dans le premier cas, les réflexions arrivent plus tôt, et le mixeur entend moins bien la réverbération précoce du studio (ou de l’enregistrement). Mais comme l'énergie émise par les enceintes frappe directement les parties absorbantes, au total, il y a moins d'énergie réverbérée : le mixeur entend bien rapport Dir/rev du studio (lieu de la prise de son). Dans le second cas, il y a plus d'énergie réverbérée, puisque l'énergie émise frappe la partie réverbérante : le mixeur entend moins bien le rapport Dir/rev du studio. Mais la réverbération de cabine arrive après la réverbération précoce de studio. Comme c'est surtout la réverbération précoce qui intervient dans la sensation de réverbération, le mixeur entend donc bien la réverbération du studio (ce qui est important puisque c'est ce que l'auditeur entendra dans son studio) ".
Modifié en dernier par holggerson le mar. 17 oct. 2017 17:37, modifié 4 fois.

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Message par Philippe MULLER »

Les cabine LEDE n'ont plus tellement la côte et c'est effroyablement compliqué à réaliser.
La SFP en avait fait installer une quand ses locaux se trouvaient à Issy les Moulineaux; elle n'a duré que quelques mois. C'est l'exemple d'une étude purement théorique que la pratique n'a pas généralisée.

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Message par holggerson »

Dans quel sens LEDE cette cabine était-elle réalisée ?

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Message par Philippe MULLER »

Une bonne façon pas chère de détecter les modes gênants dans le grave est de s'offrir un générateur BF et de balayer le spectre à l'aide d'un sinus pur, que l'on écoutera attentivement avec ses enceintes. Soyez certains qu'une résonance désagréable s'entend très bien; les autres passent comme une lettre à la poste.

L'avantage pratique est que vous entendrez parfaitement s'il s'agit de vibrations parasites; il suffira de les neutraliser (une porte de placard mal fermée, par exemple). L'analyseur peut vous faire croire qu'une égalisation compensera le tour de clé dans la serrure que vous n'avez pas donné parce qu'il ne précise pas la nature du problème; un générateur et une paire d'oreilles si !

Une grosse résonance perceptible méritera une correction passive ou active, c'est selon.
Modifié en dernier par Philippe MULLER le mar. 17 oct. 2017 22:31, modifié 2 fois.

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Message par Philippe MULLER »

holggerson a écrit :Dans quel sens LEDE cette cabine était-elle réalisée ?
Dead en face et Live dans la moitié arrière.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par oso »

Philippe MULLER a écrit :Une bonne façon pas chère de détecter les modes gênants dans le grave est de s'offrir un générateur BF et de balayer le spectre à l'aide d'un sinus pur, que l'on écoutera attentivement avec ses enceintes. Soyez certains qu'une résonance désagréable s'entend très bien; les autres passent comme une lettre à la poste.

L'avantage pratique est que vous entendrez parfaitement s'il s'agit de vibrations parasites qu'il suffira de neutraliser (une porte de placard mal fermée, par exemple). L'analyseur ne vous le dira jamais et pourtant, qui ira affirmer qu'une égalisation fera mieux qu'un tour de clé dans la serrure ?

Une grosse résonance perceptible méritera une correction, c'est sûr.
Cette technique m'a permis de rectifier des tas de choses chez moi: une porte qui vibrait...fermée, un buffet rempli d'objets qui tintaient à certaines fréquences, l ajout du socle en bois sous les enceintes pour reduire des phénomènes gênants dans le grave etc...
Modifié en dernier par oso le mar. 17 oct. 2017 19:02, modifié 1 fois.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par Anthony75 »

Oui c'est très utile en effet, j'ai fait de même.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par holggerson »

Philippe MULLER a écrit :
holggerson a écrit :Dans quel sens LEDE cette cabine était-elle réalisée ?
Dead en face et Live dans la moitié arrière.
J'aurais plutôt tendance à plaider pour le positionnement inverse, surtout si l'auditeur, du fait de la taille de la pièce se situe près de l'auditeur. Ce qui est souvent le cas dans les petits locaux. C'était d'ailleurs la préconisation principale d'un petit guide écrit par Pierre CHAUVIGNY en 1977 intitulé Comment aménager son local d’écoute hi-fi ? paru au Éditions Radio (Un livre unique en son genre, du moins en langue française).
J'ajouterai, que la partie réverbérante ne veut pas dire lisse. Il n'est pas idiot d'introduire de la diffusion ou tout au moins de la diffraction à l'arrière et autour des enceintes. Ainsi, nous ne sommes plus très loin des conseils donnés par JPL pour l'aménagement de l'auditorium hifi (même si l'on comprend, dans le fil qu'il a ouvert à ce sujet sur Cinétips, que cette solution semble d'avantage orientée par ce qu'il sait des préférences des mélomanes, plutôt que par les siennes).
Modifié en dernier par holggerson le mar. 17 oct. 2017 17:34, modifié 1 fois.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par pascalg62 »

les vibrations en basse fréquence, et je croyais être le seul chez qui ça arrive :oops:
très nette amélioration depuis quelles sont supprimées :-D

sport02
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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par sport02 »

quand ce sont les carreaux des fenêtres simple vitrage qui vibrent , il n ' y a plus qu' a changer les fenêtres :mrgreen:

non blague a part , çà c' est quand je fais joujou avec les caissons .

Philippe MULLER
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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par Philippe MULLER »

holggerson a écrit :
Philippe MULLER a écrit :
holggerson a écrit :Dans quel sens LEDE cette cabine était-elle réalisée ?
Dead en face et Live dans la moitié arrière.
J'aurais plutôt tendance à plaider pour le positionnement inverse, surtout si l'auditeur, du fait de la taille de la pièce se situe près de l'auditeur. Ce qui est souvent le cas dans les petits locaux. C'était d'ailleurs la préconisation principale d'un petit guide écrit par Pierre CHAUVIGNY en 1977 intitulé Comment aménager son local d’écoute hi-fi ? paru au Éditions Radio (Un livre unique en son genre, du moins en langue française).
J'ajouterai, que la partie réverbérante ne veut pas dire lisse. Il n'est pas idiot d'introduire de la diffusion ou tout au moins de la diffraction à l'arrière et autour des enceintes. Ainsi, nous ne sommes plus très loin des conseils donnés par JPL pour l'aménagement de l'auditorium hifi (même si l'on comprend, dans le fil qu'il a ouvert à ce sujet sur Cinétips, que cette solution semble d'avantage orientée par ce qu'il sait des préférences des mélomanes, plutôt que par les siennes).
Ce genre d'acoustique est très spécial et non naturel. La lecture des bouquins fait oublier l'essentiel: la Vie ! Une bonne acoustique invite à rester dans la pièce pour s'y détendre. Un local mort est un local dans lequel on ne sent pas bien. Une cabine LEDE à l'endroit n'est pas très agréable et à l'envers c'est insupportable ! Comment peut-on vivre dans des espaces aussi peu accueillants ? Il suffit de parler dans une telle cabine pour s'apercevoir que quelque-chose ne va pas.
Les salles de concert ne se comportent jamais de cette façon, heureusement ! La salle d'écoute doit apporter ce qui manque à la reproduction bicanale et une loge remplit assez parfaitement ce rôle.

De toutes les façons le traitement LEDE est irréalisable dans une pièce d'habitation et encore moins dans une petite pièce, une part considérable du volume étant perdue pour le traitement et il faut penser à acquérir l'appartement du dessus pour casser le plafond sinon ça ne marchera pas non plus. Du LEDE avec 40 ou 80cm de laine de roche c'est de la foutaise. Soit on respecte les règles, soit on passe à autre-chose. Peu de studios disposent de l'espace nécessaire.

Après avoir passé plus de dix ans à changer constamment l'acoustique de ma régie pour la rendre conforme à je ne sais quoi mais conforme à ce que les autres font, j'ai fini par tout bazarder au grenier, traceurs et analyseurs, pour m'acheter des cotons-tiges afin d'apprendre à écouter et régler l'acoustique à l'oreille, comme un luthier fabrique son violon. Depuis cinq ans je n'ai touché à rien et je n'ai pas envie de le faire. Par contre, c'est intraitable avec les prises de son.

Quand je me rends dans une salle que je trouve bien, j'observe et je vois que ça tourne autour d'une seule règle: le bien-être.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par holggerson »

Existe-t-il des règles précisent qui définissent la LEDE appliquée à la hifi ? Où sont-elles disponibles ?

La " théorie " ne va pas jusqu'à définir l'épaisseur des matériaux absorbants. Son but est de traiter des phénomènes en général, pas de certaines applications en particulier. Seule ces dernières peuvent éventuellement être normées.

La " théorie " ne méconnais pas les contraintes d'espace qui rendent impossible l’absorption sur toute la bande des fréquences audibles dans les locaux domestiques comme dans dans les locaux professionnels. Elle n'impose donc pas de fixer 80 cm ou plus d'absorbant aux parois. Elle sait qu'il faut trouver des objectifs plus modestes et encourage à employer d'autres moyens pour le grave.

La " théorie " n'est pas une recette. Seul le conformisme explique qu'une solution efficace dans un contexte donné soit reproduite par d'autres dans un contexte différent.
Modifié en dernier par holggerson le mer. 18 oct. 2017 07:46, modifié 1 fois.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par Philippe MULLER »

Les vraies cabines LEDE répondent à des concepts bien précis qui ne sont pas applicables dans un salon. Il y a des tonnes de bouquins sur le sujet. J'en avais un de Ph. Newell que j'ai perdu depuis (probablement prêté).

De toutes façons, faire une cabine LEDE de misère c'est jeter son argent par les fenêtres parce que ce qui reste comme défauts est tout simplement insupportable et ça ne ressemble à rien.

François Bellec, qui était avec moi lors de ma première visite à la SFP partageait l'idée que ce n'était pas une bonne acoustique pour l'écoute haute-fidélité. Les sensations sont trop éloignées de celles du concert. L'idée n'est pas nécessairement mauvaise mais elle est trop contraignante et les diffuseurs de Schroeder absorbent également, ils ne font pas que diffuser.

Les salles décrites par J-P Lafont ne sont pas des cabines LEDE, ce sont des salles de home-cinéma. Cela peut y ressembler mais placer 80cm de laine de verre devant et des diffuseurs sur l'autre moitié de la pièce ne fait pas une vraie cabine LEDE, à moins qu'il y ait eu du relâchement.

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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par Philippe MULLER »

J'ai recopié ceci sur cinetips, j'espère que ce n'est pas hors-charte. Puisque ce forum était évoqué, j'y suis allé faire mes petites courses et voilà ce que j'ai trouvé: http://www.cinetips.com/viewtopic.php?t=125

Re: Live-End/Dead-End? Pour ou contre?

Messagepar Jean-Pierre Lafont » 14 Avr 2011, 16:30
Et bien le Live end-Dead end s'applique aussi aux salles de cinéma.
Aujourd'hui, de nombreuses réalisations s'inspirent du LEDE, même si le nom, n'est plus cité. Cette méthode est entrée dans les habitudes. La quasi totalité des studios que j'ai construit répond au principe du LEDE.
Initialement créé pour l'écoute musicale le principe convient aussi très bien pour le cinéma. La littérature n'en parle pas car à l'époque le HC n'existait pas et les grandes salles n'en ont pas besoin.

Mais attention, on est loin du LEDE original des constructions de Chip Davis (1) à la fin des années 70, qui a mon sens n'ont jamais vraiment fonctionné.
(1) Don Davis l'a inventé, Chip Davis l'a mis en oeuvre. Il n'y a pas de lien familial entre les deux homonymes.

Quels sont les avantages et les inconvénients:
L'intérêt du LEDE est d'offrir une façade exempte de réflexions précoces. La scène sonore devient très nette, presque analytique. C'est bien en cinéma, c'est correct en musique rock, c'est inutilisable en musique symphonique.

A l'inverse, le principal inconvénient du LEDE est de renvoyer vers l'auditeur le son de la façade réfléchi par le mur arrière.
Avant l'arrivée de LEDE, le mur arrière était très absorbant. Les auditeurs surtout ceux qui avaient la mauvaise idée de s'installer dans le canapé adossé au mur, n'entendaient plus que les basses. D'une part, parce que la faible épaisseur du traitement n'absorbait que les aigus mais aussi par ce qu'ils étaient dans une zone de pression où les basses sont fortement amplifiées. Combien de fois ai-je entendu: "derrière, y' les basses qui tournent".
Rappelons qu'à l'époque, les diffuseurs étaient peu employés (à part les polycylindres dans les cinémas), le QRD de Schroeder n'existait pas.

L'arrivée du LEDE, a changé les sensations de manière radicale. Si bien que, portés par l'enthousiasme, beaucoup ne se sont pas rendu compte qu'un nouveau problème venait de remplacer le précédent.
Les salles de Chip Davis était extrêmes. Ultra absorbant à l'avant, chapelle à l'arrière. C'était là l'erreur.

Bien maîtrisé, le LEDE apporte une solution intéressante pour le home-cinéma. La façade est propre. La moitié arrière est une zone plus réverbérante propice à l'enveloppement sonore que doit fournir le champ surround.
Mais il faut modérer le principe du LEDE et ne pas absorber ou réfléchir les sons n'importe comment.
Les principales difficultés sont:
- le champ surround doit être diffus (il suffit d'installer des diffuseurs aux bons endroits).
- Le mur arrière ne doit pas réfléchir les sons de la façade, y compris et surtout les basses (là c'est plus difficile).

Conclusion: le LEDE pour le cinéma. Oui, certainement, mais.... attention quand même.


Ces problèmes sont malheureusement peu compatibles avec les contraintes d'une pièce exiguë et puisque cela va de juste correct à carrément mauvais pour la musique, il n'est pas utile de trop perdre de temps avec ça.

pleume
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Re: Qui peut le plus, peut le moins ?

Message par pleume »

Philippe MULLER a écrit :
Après avoir passé plus de dix ans à changer constamment l'acoustique de ma régie pour la rendre conforme à je ne sais quoi mais conforme à ce que les autres font, j'ai fini par tout bazarder au grenier, traceurs et analyseurs, pour m'acheter des cotons-tiges afin d'apprendre à écouter et régler l'acoustique à l'oreille, comme un luthier fabrique son violon. Depuis cinq ans je n'ai touché à rien et je n'ai pas envie de le faire. Par contre, c'est intraitable avec les prises de son.

Quand je me rends dans une salle que je trouve bien, j'observe et je vois que ça tourne autour d'une seule règle: le bien-être.
Intéressant ce constat. On peut avoir travaillé des années chez Cabasse, avoir été consultant chez B&W, preneur de son, on peut se tromper sur ce qu'il faut faire sur sa propre acoustique pendant 10 ans! Ça rend humble. Comment espérer en tant qu'amateur complet de ne pas se tromper?

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