Etrangement, pour ma part, lorsque je pense réflexions primaires - après avoir découvert leur existence - je pense avant tout aux murs de ma pièce. Probablement car ils sont dans mon champs de vision. Hors, si l'on y songe, la hauteur de nos pièces d'écoute est toutjours plus faible que leur longueur et largeur. Donc, potentiellement, les réflexions sol/plafond sont plus fortes que celles sur les murs.
Je copie/colle quelques interventions issues d'une autre filière afin d'alimenter notre conversation.
syber a écrit :Les choses étant ce qu'elle sont, Cabasse est parfaitement au courant de ce que les Baltic requièrent une acoustique différente de leurs enceintes à HP étalés. J'en ai été le témoin sur un salon où Christophe Cabasse avait évoqué ce point sans plus entrer dans les détails.Philippe MULLER a écrit :C'est tout à fait exact, enfin un qui lit dans le détail !holggerson a écrit : Philippe, vous écrivez que la ponctualité et la quasi coïncidence des hauts parleurs concentriques est un problème dans une petite salle d'écoute, car les réflexions sur les parois du front d'onde primaire, émis par ce type de HP, sont renvoyées vers l'auditeur avec plus d'intensité que si celui-ci avait été émis par une enceinte dont les hp ne sont ni ponctuels, ni coïncidents. Selon vous, le second type d'enceinte a pour intérêt de favoriser la diffusion de l'onde réfléchie, autrement sa décomposition et la décorrélation de ses fragments, à l'inverse des sources concentriques. Ai-je bien compris votre propos ?
Votre point de vue est intéressant. Pour autant, l'auditeur n'écoute pas que du son réfléchi, mais aussi un peu de son direct et l'on est bien forcé, il me semble, de s'intéresser un minimum aux conditions d'émission de ce dernier. Sur ce plan, la concentricité présente quelques avantages intéressants De mon point de vue, votre analyse renvoi surtout à la question majeure de l'aménagement du local d'écoute. J'en tire la conclusion suivante : pour apprécier les qualités des HP concentrique, il faut en effet tenir compte de leur particularité dans l'organisation du traitement du local, en apportant, notamment, un maximum de diffusion aux points de reflexions primaires.
La reproduction en milieu domestique exige des compromis spécifiques. Une source presque parfaite, dirons-nous, requiert un milieu adapté. En d'autres termes, à un défaut, il faut répondre par son contraire. C'est au niveau de la conception de l'enceinte et de la pièce qu'il faut travailler. L'égalisation n'agit que sur le son direct et n'est pas sélective en terme de directivité.
Oui une source dite étalée (ce n'est jamais très fortement étalé en réalité puisque cet étalement est limité à quelques centimètres là où l'oreille est sensible) est un peu moins précise. Disons que le point devient une tâche mais ce phénomène diminue évidemment avec la distance.
C'est pour nous consommateurs, une impasse que ce couplage enceinte/local. Nous sommes démunis. Je fais partie avec d'autres d'une minorité qui a une conscience aigüe de son importance et je passe une grande partie de mon temps à le répéter sur les forums en me cantonnant à expliquer comment régler le triangle d'écoute. Je remarque que d'autres forumeurs le répètent à l'envie sans en comprendre véritablement les causes et les effets et expliquent par une sorte de réponse automatique qu'il faut traiter leurs locaux à ceux qui se plaignent de leur mauvaise écoute. Bien, mais comment traite t-on un local ? On vient d'avoir la preuve par l'exemple sur cette discussion que le traitement acoustique est variable non seulement en fonction des locaux mais également des enceintes et de leurs directivités ! Ca se complique !
L'immense majorité des acheteurs d'enceintes les achètent comme des voitures. Ils montent en gamme en fonction de leur âge et des moyens qui vont avec. Jusqu'au moment où ils se retrouvent avec une paire de colonne 135 dans 16 m² et se disent qu'il y a un problème de son car les Goélette fonctionnaient mieux !![]()
Je veux signifier par là qu'il peut être contre productif pour un fabricant d'enceinte de clarifier cette question du couplage enceinte/local de leurs produits au risque de manquer de nombreuses ventes en introduisant de la confusion dans l'esprit de leurs clients.
Philippe MULLER a écrit :Pour ce qui me concerne, j'ai travaillé l'acoustique de ma régie en fonction des enceintes qui sont dedans car c'est inévitable, tant la directivité joue un rôle. Donc acoustique domestique différente recommandée pour le SCS et les autres.
Philippe MULLER a écrit :Le traitement spécifique que je verrais au niveau des SCS concernerait d'abord le sol et le plafond, qui génèrent des réflexion puissantes car très peu atténuées (différence de parcours assez faible en réalité) et de même angle latéral que la source principale. Ce décalage fournit deux images très fortes de l'enceinte et crée une pseudo source étalée composée de trois Baltic par exemple (une immense triple Baltic). Les réflexions latérales seront sans doute mieux acceptées et contribueront à l'amélioration du "spaciousness".
Ce phénomène sol/plafond existe pour les autres technologies mais c'est plus diffus puisque la réflexion se passe à des endroits différents pour chaque haut-parleur. En plus la directivité verticale très prononcée des enceintes standards garantit une courbe différente de celle du son direct dans la zone sensible de l'oreille. C'est un avantage puisque la définition de la réverb est d'être du son diffus. Un tapis suffit le plus souvent.