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Walt Distrait a écrit : Pour le jazz, voici mon point de vue.
J'ai baigné dedans depuis ma plus tendre enfance, et comme si ça ne suffisait pas, j'ai été entouré d'amis musiciens, donc j'ai écouté ce qu'ils écoutaient, été dans les mêmes clubs, etc. Je pense donc avoir une certaine habitude du jazz et des concerts.
Le jazz est typiquement une musique à laquelle on accede par "palliers", certains artistes servant de pont entre deux autres. C'est le cas dans d'autres domaines (classique, litérature, cinéma).
Je pense que le public se divise en deux parties : les musiciens (même amateurs) et les autres. Je fais partie de la seconde catégorie.
Ma préférence va vers le jazz big band, celui qui etait festif et dont le but etait de faire danser. Il me semble que le Jazz s'est depuis un peu perdu en route.
Le jazz a developpé son propre language, ses regles, etc, mais le résultat n'est pas toujours à la hauteur pour le public.
Malgré mes années d'experience, je suis toujours aussi gonflé de cette succéssion de solos, la regle voulant qu'ils soient applaudis à chaque fois (soit facile 3 ou 4 par morceau). D'ailleurs, je n'applaudis plus qu'a la fin du morceau, ou lorsque les solos sont exceptionels.
Cette intelectualisation de ce mouvement le dessert et lui nuit, auprés des profanes.
Auparavant, les musiciens jouaient le théme, et c'etait lui la vedette. Maintenant, ils tirent tous la couverture à eux. Et ça, ça change la nature même du spectacle.
Syber a raison d'insister sur le fait que le jazz soit avant tout un état d'esprit, une vision. Ce n'est pas pour rien, par exemple, que "les feuilles mortes" soit devenu un standard. Il y a cette volonté appréciable de faire "feu de tout bois", et de repousser les limites.
Mais je l'ai dis, il y a une distinction entre les musiciens qui vont interpreter, pousser le raisonement dans leur tete, et les spectateurs qui vont rester frustrés. Pas plus tard que samedi, j'étais dans un club de jazz, avec mes amis, et face à un bon trio. Ben, ça n'a pas loupé, les phrases sorties d'on ne sait ou, le flot de notes jettées en vrac (debrouillez-vous), etc.
Deuc reflexions.
Un ami m'avait sorti un jour, à propos de musiciens (plutot rock) l'expression "show off". Qu'on peut traduire par frime. Un guitariste qui joue comme un fou pour montrer qu'il sait jouer, mais qui ne veut "rien dire".
L'autre point, c'est une regle pleine de bon sens dans le millieu des musiques éléctronique (il y aurait la aussi beaucoup à redire) ou des boites de nuit. Un bon DJ n'est pas celui qui passe de bons morceaux, ou qui fait les meilleurs enchainements. Un bon DJ est celui qui fait danser les gens. Si les gens quittent le dancefloor, il doit s'adapter et les faire revenir. Sinon, il est mauvais et ne joue que pour lui.
Voici, selon moi, l'un des grand danger du jazz, devenir une musique d'autistes.
Le pire, c'est que j'aime les morceaux compliqués, je ne me satisfais pas d'une certaine simplicité !
Bien entendu, je ne condamne pas le jazz dans son ensemble, tout est bien loin d'etre noir. Et puis les gouts et les couleurs ...