Pourtant les guitaristes solistes ne pouvaient clairement pas se faire entendre, la contrebasse était elle aussi en second plan. L'arrivée du Be Bop va changer la donne avec les petites formations pour des salles plus intimistes.
Au début le banjo et la guitares équipée d'un résonateur étaient préférés pour une meilleur efficacité mais des timbres trop "typés"
L'amplification a été vécu comme une libération par tous ces solistes qui réussissaient enfin à se faire entendre correctement.
Generalement les musiciens avec les instruments acoustiques adaptent leur niveau sonore par rappportà l'acoustique de l'endroit... Du moins au début car ils vont progressivement jouer de plus en plus fort. Au grand désespoir des auditeurs qui auront le courage de resterEt c'est l'objet de ma deuxième remarque : le son d'un instrument de musique ou d'un ensemble musical n'existe pas in abstracto. Un musicien est toujours dépendant du lieu où il se produit. Et d'ailleurs, les auditeurs le remarquent fort bien : on comprend très vite que la musique est jouée en plein air, dans une église ou une cathédrale, dans une cave, dans un salon feutrée... Le son que l'on entend est le produit non seulement de l'instrument, mais aussi de ce que renvoie (ou non : plein air) le lieu où se produisent les musiciens, qui jouent en fonction de ce qu'ils entendent d'eux-même et de leurs collègues qui les accompagnent. Ce qu'une prise de son doit capter, pour être fidèle, ce n'est donc pas le son in abstracto qui est produit par l'instrument (et avec certains instruments, on serait bien en peine de déterminer abstraitement où le capter : faut-il un microphone par bouche de tuyau de grandes orgues ?) mais le son tel que le produisent les musiciens en fonction de ce qu'ils entendent dans la salle où ils se trouvent. Conceptuellement, cela change beaucoup de choses ! En ce moment il y a une discussion sur HCFR qui a rapidement pris appuie sur la difficulté insurmontable de capter et reproduire une batterie comportant un nombre classique de fûts et quelqu'un a affirmé qu'il fallait au minimum huit microphones pour capter une telle batterie, sous-entendu notamment un microphone par instrument sur lequel frappe le batteur, plus d'autres. Conceptuellement, on peut se demander si une telle pratique consiste réellement à enregistrer le son du batteur ou si ce n'est pas plutôt une technique de production de sons dans laquelle le batteur n'est qu'un paramètre parmi d'autres, comme on déplacerait une réglette sur une console pour élever ou baisser le niveau, filtrer une partie de la bande passante enregistrée par un microphone, ajouter de la réverbération, etc ...

