Je pense qu'il faut mettre à part la question du filtrage actif dans le débat. Certes, il permet de régler certains problèmes liés à l'acoustique, mais il touche surtout à l'enceinte et à sa mise au point. Dans un environnement acoustique dégradé, une enceinte active avec filtrage en FIR ne fera pas beaucoup mieux qu'une enceinte passive. J'ai par exemple été très déçu par une écoute du système Océan que j'ai trouvé beaucoup moins convaincante, particulièrement sur le critère de la précision de l'image sonore, que certaines enceintes passives (dont la Pacific 3, la Baltic, les TAD de la série Référence...) correctement alimentées entendues ici ou là. Evidemment, la raison tenait moins aux caractéristiques des océans qu' à la base : local + configuration d'écoute, qui n'étaient pas au niveau.brett952 a écrit :(...)le filtrage actif numérique comparativement à un filtrage passi ou actif analogique.... Regardez ce qu'un filtre passif, aussi bien conçu soit-il peut apporter comme problèmes (déphasage, effet "bouchon"......). Si ces dernières techno sont utilisées par Cabasse dans son système sphère ou océan, ce n'est pas le hasard....il n'y a que regarder également sur certains systèmes pro que c'est également la tendance.
En l'espèce, je crois que le débat initié par Man porte ici uniquement sur la pratique qui consiste à corriger la réponse en fréquence d'une enceinte déjà mise au point en fonction des caractéristiques du local vs une correction passive du dit local par des moyens mécaniques. Je ne crois pas que ce débat puisse trouver une réponse du type : oui au passif, non à l'actif, ou l'inverse. Je crois qu'il faut utiliser avec discernement l'une et l'autre des approches en fonction des problèmes repérés.
Certains problèmes ne trouveront de solution que dans le passif. C'est le cas pour :
(1) les échos : que l'on supprime aisément à l'aide de tentures, de mobilier, de lambris ou encore en disposant de manière astucieuse le mobilier de la pièce.
(2) La réverbération : que l'on peut réduire (TR cible 0,4 / 0,3 ms) jusqu'à 500Hz à condition d'utiliser des matériaux suffisamment épais et denses. En passif, on peut théoriquement aller au-delà de ce seuil, traiter le bas médium et le grave, mais le volume à mobiliser n’est plus acceptable dans une pièce à vivre. Un calcul simple permet de s'en convaincre. L’efficacité acoustique d’un matériau fibreux est traduite par un coefficient d’absorption, appelé également alpha Sabine (α), compris entre 0 et 1. Si α = 1 alors 100 % de l’énergie qui entre en contact avec la surface du matériau est absorbée. Si α <1, alors seulement une partie de l’énergie sonore est absorbée, l’autre partie étant réfléchie (par ex si α=0,5 alors 50% seulement de l’énergie sera absorbée et 50% sera réfléchie, si α=0 alors 100% de l’énergie sera réfléchie). Ce coefficient varie en fonction des fréquences. Pour déterminer la fréquence (f) à partir de laquelle un panneau sera pleinement efficace, on utilise la formule suivante : f= c/4e où (c) représente la célérité du son (généralement 344 m/s) et (e) l’épaisseur du panneau (celle du matériau absorbant plus éventuellement celle du vide d’air qui le sépare du mur sur lequel il est posé). Ainsi pour absorber pleinement jusqu’à 500Hz, il faut une épaisseur de 17cm. Ce qui est déjà important. Certes, plus un matériau est dense, plus ses capacités d’absorption partielle seront importantes dans le médium, mais dans tous les cas, plus l’on va descendre en fréquence, plus α va se rapprocher de 0.
De ces limites, on comprend que la correction active est indispensable pour gérer les problèmes dans le grave (3) – notamment les ondes stationnaires- qui sont d‘ailleurs souvent les plus gênants (effet de masque sur les autres fréquences, coloration et boursouflure des voix…). Enfin, il y a un dernier point assez délicat pour lequel la correction active me semble plus appropriée que la correction passive. Il s’agit de la correction éventuelle des réflexions précoces (4) bosselant en certains points la réponse en fréquence de l’enceinte dans le médium et l’aigu. Sous 500Hz, théoriquement elles devraient pouvoir être atténuées par des panneaux suffisamment épais et placés aux bons endroits, ce qui demande de la précision dans la lecture de la réponse en impulsion. Toutefois, comme nos installations ne sont pas totalement fixes (à l’image d’une vraie installation HC comme celles que réalisent JPL) et d’autre part, comme l’enceinte est souvent co-responsable de ces bosses (parce que ces HP ne sont pas totalement linéaire), alors j’ai tendance à penser qu’il est plus commode de traiter ces problèmes au moyen de l’égaliseur. De toute façon, si l’enceinte est bonne et la base respectée, les corrections à faire en la matière seront minimes.