En fait, tout aussi vide de sens qu'elle soit de prime abord, je pense cette que phrase décrit - maladroitement et malheureusement- la véritable raison d'être de ce modèle en particulier.
Je m'explique; il existe deux modèles de Pacific 3 au catalogue actuellement; un modèle entièrement passif (celui dont il est question ici) et un modèle "semi actif", les Pacific 3 SA, qui embarque une amplification avec un gain réglable pour la section grave. Les sections medium et aigu sont alimentées par un ampli externe et filtrées passivement
A mon avis, la 3 SA est le modèle que le labo de Cabasse voulait vraiment concevoir; c'est dans la logique de ingénieur d'embarquer au maximum les fonctions de base directement au sein du produit qu'il développe (et, du point de vue de l'ingénieur toujours, l'amplification d'un système électroacoustique n'est certainement qu'une fonction de base) plutôt que d'avoir à se fier à une intégration réalisée par un tiers dont il n'a à priori aucune preuve de la compétence.
En d'autre termes,
"j'ai conçu les enceintes, je sais qu'il leur faut une amplification de 6x500W pour fonctionnement idéalement, je préfère donc l'inclure dans la boite pour éviter qu'un incompétent ne vienne y brancher un ampli à tube 2x10W et venir se plaindre que ça ne fonctionne pas bien avant de conclure que l'enceinte est mauvaise".
Seulement voilà, le secteur du marché des enceintes electro-acoustiques dans cette gamme de prix est aujourd'hui presque exclusivement tourné vers un public (les audiophiles) pour qui l’intérêt premier (le seul ?) consiste à construire une chaine en "associant les maillons", des enceintes aux prises électriques, avec la même logique qu'un critique gastronomique conseillerait des accords mets/vins. Dans ce contexte, plus le produit est
"stand alone" (tout-en-un) et moins il a d’intérêt.
J'en veux pour preuve les témoignages nombreux de gens regrettant que les systèmes les plus haut de gammes de Cabasse (la Sphère et l'Océan) n’existent pas en version passive, ou ne proposent pas une amplification à la carte de chez McIntruc ou Accuchose. Pire encore, le débat récurant (et d'une stérilité affligeante) quant aux composants utilisés sur les filtres des modèles passifs de la marque, qui ne seraient pas assez "audiophiles" pour certains...
C'est, à mon avis, cette réalité qui a présidé à la décision de sortir le modèle passif plutôt que de se contenter du modèle semi-actif (qui, toujours à mon avis est probablement déjà le fruit d'un compromis):
"Puisque certains tiennent absolument à dépenser des sommes folles juste pour pouvoir écouter le son de leur ampli, et bien qu'on les laisse faire", en somme.
A partir de là, il semble facilement imaginable que les gens en charge de la communication aient repris ça avec un peu trop de candeur, le résultat étant cette phrase (tout à fait calamiteuse au demeurant, j'en conviens bien).
Alors évidement, on pourrait dire que c'est encore pire, que ce compromis est un signe encore plus flagrant de la trahison de la maison Cabasse actuelle envers son héritage, etc... Peut-être.
Certains seront peut-être tentés de dire que ce genre de compromis n'aurait jamais eu lieu sous la direction de G. Cabasse... Là, je vais être très prudent dans le sens ou je parle de choses à propos desquels je n'ai pas de connaissances de première main, mais d'après ce que j'ai compris les modèles Colonnes 100, 116 et 135, aujourd'hui révérées par beaucoup (
"les enceintes que G. Cabasse avaient dans son salon", etc..) sont eux aussi le fruit d'un compromis aux demandes du marché.
En effet la forme de "boite" classique des modèles de la marque jusqu'alors étaient pourtant plus adaptée au contraintes acoustiques que la forme colonne, mais cette dernière avait alors commencé à totalement coloniser (sans jeu de mots...) le marché, infligeant un terrible "coup de vieux" esthétique aux modèles classique de la marque, et c"est en réponse à cela qu'ont été produit les modèles Colonnes 1xx.