Forum Cabasse

Topic cinéma !

Avec du suspens, de l'aventure, de l'émotion, des cowboys, des intellos chétifs, des super-héros, des films d'art et d'essais qui n'intéressent que 3 personnes, des films bulgares que personne n'a vu, des films en noir et blanc et en 4/3 son mono, en couleur en Imax et en DTS HD, des films caméra à l'épaule avec le caméraman qui est atteint de parkinson, des films aux plans séquence subjuguants de beauté virtuose, des actrices belles comme une journée de printemps et des héros virils qui gagnent à la fin.

De Méliès à Fincher.

De Max Linder à Daniel Craig.

Je suis un évadé (1932) de Mervyn LeRoy et avec Paul Muni.

http://www.dvdclassik.com/critique/je-s ... vade-leroy

Paul Muni de Scarface



Un excellent film qui raconte un destin implacable comme celui de Jean Valjean/Monsieur Madeleine dans Les Misérables. Mais les bonnes histoires sont universelles et ce qui compte c'est la manière de les raconter. Et là, nous sommes gâtés car le traitement est réellement original. Pas de temps mort. Un style journalistique. Des faits, rien que des faits. Des actions qui s'enchainent avec une fluidité remarquable pour raconter en 1h30 les 10 années du héros à son retour de la guerre. Tout y passe, hold-up, bagne, chaines, évasions. On est emporté jusqu'à la fin, jusqu'au plan final parfaitement maîtrisé !

Un plan qui reste en mémoire !

The Imitation Game (2014) de Morten Tyldum et avec Benedict Cumberbatch.



La vie d'Alan Turing, l'homme qui a cassé le code de la machin Enigma durant le seconde guerre mondiale.

Ma foi, un film fort bien fait et distrayant qui respecte les codes et les clichés du genre biopic. Les idées de mise en scène sont rares mais l'ensemble est solide et bien monté et se laisse voir avec plaisir. Pour autant il ne s'agit pas d'un film que l'on cherchera forcément à revoir. On en épuise la substance à la première vision.

Et également un film qui prend quelques libertés avec la réalité historique...

Ça ne m'étonnerait pas en effet. Par moment en regardant le film, je tiquais sur certains passages qui me semblaient peu crédibles (par ex. la manière dont il obtient le soutien de Churchill).

Je vous invite à apprécier une œuvre (un peu) à part dans la filmographie d’Akira KUROSAWA, qui délaissa pour l’occasion le Japon médiéval et contemporain, théâtre habituel de ses productions les plus connues, pour filmer avec maestria les espaces sauvages de la Sibérie orientale :

Dersou Ouzala
URSS, 1975 - avec Maxime Mounzouk et Youri Solomine

Au début du 20ème siècle, Vladimir Arseniev, officier topographe de l’armée impériale, parcourt la vallée de l’Oussouri. Il y fait la rencontre d’un chasseur nomade, Dersou Ouzala, qui l’accompagnera dans ses pérégrinations et avec qui il liera une profonde amitié.

Ce film d’aventure à la progression lente met en scène quelques tableaux d’un récit autobiographique publié par Vladimir Arseniev dans les années 1920 (1). Dersou Ouzala, emprunt d’une profonde sagesse, héritage d’une vie de confrontation avec la forêt, exerce une véritable fascination sur l’officier. Ce dernier, bien qu’habitué à la vie rude de l’explorateur, apprend à mieux comprendre cette nature sauvage dans laquelle l'homme n'est qu'un être parmi d'autres.

Ce film est d’une grande beauté visuelle. On appréciera - et on repassera attentivement - la scène de la tempête dans la Toundra. Ce film est aussi une ode à la tolérance, une pédagogie de la rencontre avec l’être lointain et finalement si proche, une œuvre humaniste en somme, qui transcenda à l'époque les clivages politiques puisqu'elle fut honorée par l’oscar du meilleur film étranger.

Le DVD du film n’est actuellement plus distribué en France. J’espère que Potemkine, le dernier éditeur, proposera bientôt une version restaurée de ce chef d’œuvre : il en a besoin et le mérite !




(1)La Taïga de l'Oussouri - Mes expéditions avec le chasseur gold Derzou. Traduit du russe par le prince Pierre P. Wolkonsky. Payot, Paris, 1939. Réédition moderne : Dersou Ouzala, Petite bibliothèque Payot, 2007.

Ahhh ! Je savais bien que tu finirais par venir nous en parler !

Effectivement, le film aurait besoin et mériterait amplement une restauration.

Il fallait même que je commence par celui-là !

Il s'agit en effet d'un film placé très haut dans mon panthéon cinématographique personnel.

syber a écrit :
Effectivement, le film aurait besoin et mériterait amplement une restauration.

Et si possible une version BR : les rééditions actuelles de films anciens sur ce support, du moins celles que j'ai à la maison, sont de mon point de vue très convaincantes !

Concernant Dersou, il existe une édition N&b russe en DVD de meilleure qualité... Mais faut-il encore la trouver... J'en ai loupé une, il y a peu sur Ebay

Après le Eastern Dersou Ousala, pourquoi pas un western, un vrai, ou presque, en tout cas une histoire d'américains ? Bien que récent, celui-ci a moins fait parler de lui que True Grit des frères Cohen, ou Django de Quentin Tarantino. Il est l’oeuvre d'un outsider dans le domaine de la réalisation : l’acteur Ed Harris !

Appaloosa
USA, 2008 - De et avec Ed Harris, Vigo Mortensen, Renée Zellweger et Jeremy Irons.



Virgil Cole (E. Harris) et son adjoint Everett Hitch (V. Mortensen) sont engagés comme marshals, par les notables de la petite ville d'Appaloosa, pour y rétablir l'ordre public mis à mal par Randall Brag (J. Irons), un riche propriétaire, et sa bande de cow-boys patibulaires. Courageux et habiles, Cole et Hitch parviennent à faire condamner Brag pour meurtre, mais le bandit n’a pas dit son dernier mot ! Ce serait sans compter sur son influence, la faille sentimentale d'Allie French (R. Zellweger), la toute nouvelle fiancée de Cole, et les interventions de deux fines gâchettes et d’une tribu indienne.

Si le scénario reprend à son compte certains thèmes classiques, ils sont hybridés avec d’autres qui rapprochent ce western de la parodie et du vaudeville. Les personnages sont croustillants, les dialogues d’une grande finesse et souvent très drôles, les scènes d’actions sont traitées avec beaucoup de rythmes pour laisser plus d’espace aux intrigues parallèles. Un divertissement de grande qualité !

Mad Max Fury Road (2015) de George Miller



Le plaisir que l'on a de revoir enfin au cinéma des cascades réelles et non pas des compositions virtuelles, n'obère pas le fait que l'on est content quand le film se termine.

Le film est une resucée de Mad Max 2 que j'avais tellement adoré à sa sortie ; comme beaucoup ! Cette fois l'enjeu n'est pas le pétrole, mais l'eau.

M'enfin tout de même, une petite histoire, un peu de suspens, un soupçon d'humour n'auraient pas été de trop pour faire contrepoint aux spectaculaires mais un peu répétitives cascades.

+1

Pour faire écho à Holggerson et le film Dersou Ouzala, je vous propose également un magnifique film où la nature impose aux hommes leur caractère.

Bandits à Orgosolo (1961) de Vittorio de Seta.



L'action se passe en Sardaigne parmi un peuple de bergers vivant chichement de leurs petits troupeaux de brebis et du fromage qu'ils en tirent. Le paysage est âpre, aride et minéral et l'âme des Sardes s'en ressent. L'histoire est celle d'un berger qui se retrouve embringué dans un quiproquo concernant un vol de troupeau. La police le pourchasse à tort et il s'enfuie dans les montagnes avec son troupeau, sa seule richesse dont il lui reste des traites à payer et qui font l'objet d'hypothèque sur la maison où habite sa mère. Fierté, orgueil, instinct de survie, famille, valeurs propres qui sont différentes de celles du monde de la ville et de sa loi, tout est planté pour que le drame se noue entre le berger et la police.

La photo est très belle. Le noir et blanc sied parfaitement à cet environnement et ces décors. La mise en scène est réussie et les cadrages souvent forts beaux. On a là affaire à un film dans la mouvance du néo-réalisme italien, mais parfaitement moderne et non maniéré.

Et la fin est parfaitement imprévisible ! J'en suis encore baba !

Whiplash (2014)



L'affiche du film use des mêmes ressorts publicitaires que celle de The Imitation Game ... et dans les deux cas, c'est largement exagéré !

L'histoire d'un jeune qui intègre une prestigieuse école de musique avec de hautes ambitions : devenir le meilleur batteur de jazz de sa génération. Il est repéré par le meilleur prof qui l'intègre dans son orchestre. Les méthodes du prof consistent à alterner réconfort et humiliation. Et c'est là une des faiblesses du film qui répète inlassablement ce motif pendant deux heures ! L'autre faiblesse du film tient à l'argumentation développée par le prof qui cherche à faire éclore le nouveau Charlie Parker, alors que la musique jouée n'est que du mainstream de luxe. Je cherche encore le plaisir de jeu, la fantaisie, la moindre originalité du discours dans les morceaux joués.

A part ça, l'interprétation du prof est excellente même si son personnage est un peu outrancier. Quand au gamin, ses motivations et ses réactions sont plutôt justes pour un personnage de son âge. Ajouté à cela une fin bien menée et on a globalement un bon film, divertissant mais finalement peu émouvant. Mérite t-il tous les éloges que l'on lui fait ?

Question émotion, j'ai bien aimé celui ci, que j'ai regardé ce week end.



C'est une histoire sur une personne "frappée" par un miracle génétique qui lui donne la jeunesse éternelle. Sujet classique, mais plutôt bien interprétée par cette jeune et charmante actrice que je ne connaissais pas.

BowiePop a écrit :Question émotion, j'ai bien aimé celui ci, que j'ai regardé ce week end.



C'est une histoire sur une personne "frappée" par un miracle génétique qui lui donne la jeunesse éternelle. Sujet classique, mais plutôt bien interprétée par cette jeune et charmante actrice que je ne connaissais pas.

C'est marrant, on l'a vu ce week-end aussi, et on a adoré, de la même veine que "benjamin Burton"

Une Partie de Campagne (1936) de Jean Renoir.



Ne vous y trompez pas en considérant que ce court film de 40 mn est tiré d'une nouvelle de Maupassant. L'histoire décrite, cette comédie de mœurs, cette satyre sociale où les caractères sont dépeints avec une acuité d'autant plus impressionnante que le film est court et qu'il faut faire vite pour installer un personnage et une situation, cette histoire disais-je est universelle et intemporelle et séduira autant le lecteur du 19° siècle que le spectateur du 21° siècle.

Disons-le de suite, il s'agit d'une perle qui comporte parmi les plus beaux plans sentimentaux qu'il m'ait été donné de voir au cinéma. C'est bien simple, par moment on croirait voir des peintures de ... Renoir !

Une famille de commerçants parisiens passe un dimanche au bord de la Seine, dans une guinguette. Ils vont y faire des rencontres qui vont les mettre en émoi, loin de leur cadre de vie habituel.

Le premier long métrage d’un cinéaste de génie !

L’enfance d’Ivan
URSS, 1962 - de Andreï Tarkovski

Union Soviétique, seconde guerre mondiale. La nuit, le jeune Ivan rêve de jeux dans une nature ensoleillée et de tendresse maternelle. Le jour, engagé dans l’Armée Rouge pour des opérations de renseignement, il est autoritaire et obstiné. Les soldats qui vivent auprès de lui souhaiteraient le voir intégrer l’école des officiers afin de le préserver de la guerre. Lui refuse catégoriquement cette option qu’il conçoit comme un acte de lâcheté. Il ne souhaite qu’une chose : poursuivre le combat pour contribuer à l’anéantissement des nazis et venger la mort de ses parents.

Voilà un film admirable à tout point de vue. Les plans sont d’une beauté jouissive, la poésie surgit de l’image et des situations dramatiques, les scènes de rêve sont vraiment oniriques, les scènes de la vie réelles sont vraiment réalistes et le jeu des acteurs est de premier plan. J’ai vécu une expérience cinématographique rare et singulière qui m’a procurée une émotion intense.

syber a écrit : Bandits à Orgosolo (1961) de Vittorio de Seta.

Je veux voir ça !
J'ai vaguement entendu parlé de ce film mais je n'ai jamais eu l'occasion de le visionner. Spontanément, il me rappelle Padre Padrone des frères Taviani et Le christ s'est arrêté à Eboli de Francesco Rossi, deux films qui m'avaient marqué et que je souhaiterais revoir.

syber a écrit :Une Partie de Campagne (1936) de Jean Renoir.

Idem !

Dernièrement, de Jean Renoir, j'ai regardé Le crime de Monsieur Lange et La Bête Humaine. Le premier m'a intéressé. Le scénario est co-signé par Jacques Prévert, dans la veine du réalisme poétique. Le second m'a un peu em.merdé, peut-être à cause du jeune Gabin qui, de mon point de vue, ne mérite pas tous les éloges qu'on lui adresse généralement.

Il y a peu, j'ai acquis une copie BR de ce qui est a priori le chef d'oeuvre de Jean Renoir : La règle du jeu. J'en dirais peut-être davantage prochainement.

La règle du Jeu est le chef d'œuvre de de Jean Renoir. Le crime de Monsieur Lange, je ne l'ai pas vu. La Bête Humaine, j'ai le même avis que toi. Gabin a déjà un charisme incroyable à l'écran mais il joue comme un pied dans ce film

C'est d'ailleurs amusant de voir la tonalité des rôles à ses débuts (c'était peut-être l'époque qui voulait ça) : il jouait des loosers ; Pépé le Moko, Gueule d'Amour, La Bête Humaine ...

Tarkovski, pas encore osé y goûter. Il m'intimide.