Ben moi, j'ai vu ça !

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionants.
pascalg62
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par pascalg62 »

pas de super héros, pas de baston :shock:

c'est pas pour moi :boulet:

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

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C'est tout chaud, ça vient de tomber. Kingsman 2 jouera du ressort entre les tempéraments UK vs US.

Julianne Moore sera la méchante qui a un plan de domination du monde en trois étapes. Il y aura également Channing Tatum, décidément spécialisé dans les rôles d'auto dérision après sa prestation dans le dernier film des frères Coen. Et, ah ben tiens quel hasard, Jeff Bridges sera du casting.

Sortie le 11 octobre.

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Opération jupons (1959) de Blake Edwards et avec Cary Grant et Tony Curtis

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J'éprouve une forme de tendresse pour ce film vu et revu. Les gags sont archiconnus mais il reste à apprécier à chaque vision une forme d'élégance, une absence de vulgarité et une humanité qui me plaisent énormément.

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syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

L'abominable Dr Phibes (1971) de Robert Fuest et avec Vincent Price, Joseph Cotten et Terry-Thomas (les dents du bonheur les plus célèbres d'Angleterre).

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J'ai éclaté de rire en revoyant ce film délicieux. En allant faire un tour sur le net afin de chercher quoi vous raconter à son sujet, j'ai appris que le réalisateur avait travaillé à la conception de la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir, ce qui explique le côté à la fois décalé, très travaillé et délicieusement non-sensique de ce film.

Bien entendu, comma la plupart des films avec Vincent Price, l'horreur est surtout dans les intentions et sur l'affiche. Dans les faits elle n'est qu'esquissée, suggérée. L'histoire est un prétexte à nous montrer des meurtres tous plus invraisemblables et raffinés les uns que les autres.

Un musicien organiste vit reclus car défiguré suite à un accident de voiture - un avatar du Fantôme de l'Opéra.

Son épouse est morte quelques années plus tôt sur une table d'opération. L'équipe de neuf médecins qui l'opérait n'a pas pu la sauver. Pendant ce temps, le musicien fonçait en voiture pour la rejoindre à l'hôpital ; d'où son accident.

Le musicien interprété par Vincent Price tient les neuf médecins pour coupables de la mort de son épouse et va s'acharner à les punir en les tuant en prenant comme fil directeur de sa vengeance, les 10 plaies d’Égypte (pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué).

Il y a des perles comme ce médecin qui se voit offrir un masque de grenouille à un bal costumé. Le masque comporte un mécanisme qui serre le cou du pauvre type jusqu'à ce qu'il meurt étouffé. Ca fait penser à Blofeld ne pouvant se résoudre à tuer James Bond d'une balle dans la tête comme toute personne raisonnable ferait, mais s'ingénie à inventer des morts les plus compliquées possibles.

Un autre médecin est empalé sur une porte dans son club de gentlemen par une tête de licorne projetée par une catapulte. La corne torsadée de la licorne traverse le malheureux, le transformant en papillon épinglé. La police arrivée sur les lieux n'arrive pas à le détacher. Un des policiers suggère en regardant la torsade de la corne qu'il s'agit d'un "pas à gauche". Et voilà que nos deux policiers dévissent littéralement la victime empalée sur sa corne. Dans la pièce à côté, on voit ses pieds tourner lentement de bas en haut dans l'encadrement de la porte pendant qu'un Lord Anglais lit silencieusement son journal et réprimande les policiers en leur demandant de faire moins de bruit ! :lol:


J'ai trouvé un site avec une photo du meurtre à "la grenouille" :

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

La planète des singes : suprématie (2017) de Matt Reeves avec Andy Serkis (in motion capture) et Woody Harrelson.

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Troisième volet de la série qui raconte les évènements d'avant les célèbres films avec Charlton Heston.

Je crois que comme beaucoup j'avais aimé le premier épisode au scénario intelligent et sensible. Le second épisode était plus binaire dans son approche. L'épisode qui clôt (sans doute provisoirement) cette série de film confirme la bonne impression que nous avons du travail réalisé par les équipes. Le scénario est dans l'ensemble prévisible, mais raconté de manière assez solide, excepté l'évasion finale qui semble d'une facilité déconcertante. L'histoire aborde et traite différents thèmes qui enrichissent l'intrigue principale, chaque thème faisant écho à des problématiques contemporaine ce qui facilite notre immersion dans l'histoire. Ce n'est pas réellement un film d'anticipation, vous pourriez remplacer les singes par les Indiens et les militaires par les Cowboys et tourné par John Ford, cela donnerait un très bon western sans changer le scénario ou très peu.

Un mot des effets spéciaux numériques et de l'animation des singes pour redire ce que tout le monde sait déjà : c'est très abouti et le spectateur s'identifie très facilement à César et ses acolytes. Quelques rares intégrations sont perfectibles et nous font très provisoirement sortir de notre suspension d'incrédulité (j'adore ce concept :-D ) pour y replonger aussitôt.

Une belle série de film. Vraiment.
Modifié en dernier par syber le mar. 15 août 2017 00:00, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Je signale pour ceux qui seraient passés à côté, que l'excellent reportage de Pop Culture diffusé sur ARTE, "Montée et déclin du studio Hammer", est disponible sur Youtube.

https://www.youtube.com/watch?v=8CYHC3tuFcI

Téléchargez-le avant qu'il ne soit effacé. La durée de diffusion est de l'ordre de 15 jours.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par brett952 »

Merci Syber, je vais regarder ce soir :wink:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

L'association CIP des Cinémas Indépendants de Paris regroupe 32 salles. Il s'agit d'un réseau qui privilégie les films d'auteurs, les reprises de classiques, la découverte du cinéma japonais des années 60, les cycles Pierre Fresnay, etc... En gros, tout ce qui est à côté des Avengers pour schématiser :wink:


Elle lance une carte prépayée que je trouve ma foi fort avantageuse : https://cinecartecip.com/2017/06/06/con ... -en-avant/

* 30 euros les 5 places, valable 6 mois, ce qui nous fait - je sais que vous l'avez déjà calculé de tête - 6 euros la place, ce qui est peu cher.

* 48 euros les 9 places, valable 9 mois, - et là on fait moins les malins et on est bien content que j'ai calculé à votre place - ce qui nous fait 5,33 euros la place soit, je n'hésite pas à le dire, pas loin de 50% de réduction sur le tarif plein pot.

On peut prendre deux places pour chaque séance avec ces cartes. La carte est valable à toutes les séances pour tous les films.

Avouez que ce serait ballot de s'en priver si on aime les plans fixes en cinémascope ou une geisha souffre en silence sur sa condition de femme dans le Japon de la période Edo. Où bien que l'on se régale de voir Michel Simon à l'écran. Où encore que l'on adore voir Buster Keaton se casser la figure, l'air imperturbable.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Smith le taciturne (1948) de Leslie Fenton et avec Alan Ladd

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Un pur plaisir de cinéphile car ce western est à la fois méconnu et ... bon. Tomber dessus nous donne l'impression d'avoir trouvé un petit trésor après de longues recherches :-D

Smith est un flic privé employé par une compagnie de chemins de fer, chargé de protéger les convois en ces temps dangereux où le colt faisait la loi. De nombreux trains sont attaqués. De fil en aiguille, Smith va se retrouver hébergé dans un petit ville chez un ami d'enfance qui a épousé sa chérie de l'époque (la chérie de Smith, donc). Vous voyez arriver le hiatus : l'ami en question ne serait-il pas accoquiné avec les pilleurs de trains ? Et puis Smith et sa chérie ne ressentent-ils pas toujours un peu plus que de l'amitié l'un pour l'autre ?

Scénario classique.Sauf que l'histoire est parfaitement racontée, que la direction et le jeu des acteur est réussi, chaque acteur à le temps de caractériser et de défendre son personnage, et enfin que la mise en scène est très soignée, alternant les scènes intimistes et les scènes d'action.

Petit à petit le drame se met en place jusqu'à l'affrontement final, le tout sans pathos et avec sincérité. Du bon boulot, quoi !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Dunkerque (2017) de Christopher Nolan et avec Fionn Whitehead, Mark Rylance et ses acteurs habituels.

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Le film débute par un plan de quelques soldats britanniques qui marchent dans une rue de Dunkerque. Et à la première seconde, je dis bien la première seconde, on est instantanément transporté dans les années 40. Pourtant, aucune reconstitution minutieuse, pas de Traction Avant comme c'est devenu un cliché des films de guerre de cette période, pas de panneaux publicitaires d'époque du genre Castrol, Bibendum Michelin ou Byrrh au quinquina. Non, rien de tout cela, rien de toc, de forcé et d’artificiel, simplement une colorimétrie de l'image qui vise juste et nous rappelle les photos et les films de cette époque. Bravo !

Je préfère vous prévenir que le film est partisan du point de vue historique. C'est l'opinion des Britanniques qui est exposé ici et je pense que les acteurs Français et Belges de cette bataille ont sans aucun doute un point de vue différent de celui de Nolan. De même, le rôle des petits bateaux traversant la Manche pour aller sauver les soldats anglais est largement surestimé. Un tour sur Wikipédia nous apprend qu'ils n'auront sauvé que 10% des effectifs en réalité. Mais la dimension patriotique que cet acte représente est tellement cinégénique !

Une fois cette réserve faite, il faut reconnaître les qualités du film. Commençons par une particularité étonnante qui ferait presque passer ce film pour fauché tant les effets spéciaux des films de ces dernières années nous ont habitué à des reconstitutions historiques avec un trop plein de figurants, du matériel militaire en veux-tu en voilà et des explosions à qui mieux-mieux. Sauf qu'à l'écran, lorsque tout devient possible grâce au numérique, plus rien n'étonne car il n’y a plus d’enjeux et on se met à revoir les films de Buster Keaton où lorsque qu'il reçoit une façade de maison sur la tête, on tremble pour lui car on sait que c'est "vrai". Eh bien voilà le parti pris de Nolan dans ce film. Les bâtiments construits sur la plage de Dunkerque datent des années 2000 et il ne cherche même pas à les effacer numériquement. Pourquoi faire finalement ? C'est une vraie question et il nous propose sa réponse. Sera-t-on plus immergé dans l'histoire et impliqué par ce qui arrive aux personnages s’il ne manque pas un bouton de guêtre au front de mer (l’image est hardie) afin qu'il soit semblable en tout point à celui de 1940 ?

Des navires de guerre ? Je crois que l'on doit en voir seulement 2 ou 3 à l'écran. Un navire coule sous les bombes allemandes. Celui-ci se couche lentement sur le flanc. Sur les plans larges, on voit clairement la chaine de son ancre afin que le bateau soit stable durant le tournage. Là encore, ils n'ont pas cherché à l'effacer.

Des avions ? Je crois que l'on en voit plus sur l'affiche du film qu'à l'écran !

Des soldats ? Peut-être quelques milliers dispersés sur la plage alors que 400000 soldats étaient présents. Les photos disponibles sur le net sont plus spectaculaires.

En vérité, la force du film ne vient pas du nombre, ce sont avant tout les images créées et la musique qui les accompagne qui suscitent chez le spectateur une charge émotionnelle bouleversante. Ca et le destin des personnages qui nous concerne. Je crois avoir vu tous les films de Nolan et cette approche est nouvelle chez lui, qui jusqu'à présent racontait des histoires où la démonstration méticuleuse constituait un ressort essentiel de la progression narrative. J'ai adoré ce type de cinéma, même si toutefois la démarche avait trouvé ses limites avec Interstellar où à force de vouloir démontrer l'impossible, l'ensemble était devenu un peu amphigourique.

Donc, voilà. Dans ce film, Nolan donne dans l'émotion est c'est plutôt réussi.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le chouchou du professeur (1958) de George Seaton et avec Doris Day et Clark Gable

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Si le film sortait de nos jours, devrait-on écrire "Le chouchou de la professeure" ?

Une très jolie et bonne comédie basée sur une série de quiproquos entre les personnages interprétés par Doris Day et Clark Gable. Comme de bien entendu, ils finiront par tomber amoureux à la fin du film, ce qui ravira les hommes quinquagénaires qui trouveront normal qu'une femme de 36 ans tomba amoureuse d'un homme de 57 ans encore bel homme mais le visage bien buriné ... par les cuites à répétition. Bref, néanmoins le duo fonctionne parfaitement et s'entend merveilleusement à l'écran et c'est bien là ce que les spectateurs viennent chercher.

Doris Day est professeur dans une école de journalisme. Clark Gable est rédacteur en chef d'un grand journal. Idéalisme contre pragmatisme, formation universitaire contre apprentissage sur le terrain. Voici les ressorts qui font avancer cette comédie en enrichissant son scénario grâce à ses réflexions plutôt approfondies sur ces sujets.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Alice Cooper passe à la Salle Pleyel à Paris. J'avoue que cela m'a fait en choc en passant devant :lol:

Pour mémoire, il s'agit de ce que l'on appelle du Hard Rock théâtral avec des simulacres de poulets égorgés et de pendaison ou d'électrocution sur une chaise, je ne sais plus trop.

C'est amusant de songer que ce show était destiné aux adolescents des années 60 afin que leurs parents soient choqués et que cela serve ainsi de marqueur générationnel, et 50 ans plus tard cela ne choque plus personne et Alice Cooper exhibera à Pleyel son dentier tout neuf et sa teinture dernier cri en égorgeant (peut-être) des poulets devant un parterre de spectateurs probablement chauves et cellulités.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

J'ai pris son dernier album, mais je ne suis pas encore chauve! :-D Je suis un adolescent des années 80, d'ailleurs Alice, c'est plus fin 60 les débuts.

Alice, c'est aussi des morceaux rocks d'anthologie comme School's out. Les albums Killer et Love it to death, sont pour moi des "must have" dans le style!

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Deadline USA (1952) de Richard Brooks et avec Humphrey Bogart

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(hem, hem ... cette affiche est immonde.)

Un film avec un acteur dont je ne vous ai pas encore parlé, je crois bien : Humphey Bogart ! :wink:

Alors, dans ce film il incarne un rédacteur en chef d'un journal papier qui est sur le point d'être vendu. Humphrey va se battre contre cette vente au nom de ses idéaux de liberté de la presse. Une affaire lui tombe entre les mains qu'il va pouvoir tirer à son avantage : un politique véreux avec du sang sur les mains vient de commettre une faute et il est enfin possible de resserrer l'étau judiciaire sur lui. Pour cela, Humphrey va lancer ses journalistes sur l'enquête, accumuler les preuves, résister aux pressions puis aux menaces. En chemin, il convaincra une des propriétaires du journal de se désister pour conserver le journal. Puis dans une scène finale interprétée avec une rare intensité, Humphrey au téléphone depuis la salle des rotatives avec le politique véreux, l'enverra sur les roses une dernière fois et donnera l'ordre au machiniste de lancer l'impression du journal avec l'article et les charges contre celui-ci. "Lorsque la Presse est lancé, plus rien ne peut l'ârréter.", dira Humphrey au gars décomposé à l'autre bout du film.

Il est trop fort, Humphrey ! :-D

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Confidences sur l'oreiller (1959) de Michael Gordon et avec Doris Day et Rock Hudson

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Comédie romantique sur base de quiproquo. C'est délicieusement daté dans les rapports entre homme et femme, mais pas nunuche pour autant. Doris Day sait introduire ce qu'il faut pour pimenter de manière subliminale les relations avec le personnage joué par Rock Hudson.

"Rex, vous êtes un parfait gentleman et c'est très agréable. Mais vous l'êtes peut-être un peu trop. Une femme pourrait finalement s'en trouver vexée."

De quoi contrebalancer la mise en scène surréaliste où les deux protagonistes ne sont jamais dans un même lit. C'était l'époque. Les américains faisaient des bébés d'une manière inconnue. Ceci étant, à la réflexion, est-ce que les choses ont vraiment changé dans leur cinéma ?

Mais venons en à ce qui m'a amusé dans ce film. Son côté crypto-gay (involontaire ?). Rock Hudson était présenté par son studio comme une incarnation du mâle américain dans toute sa splendeur, capable de fertiliser une femme en la regardant et faisant triompher ses idées en posant simplement la main sur l'épaule de son contradicteur. Le Story Telling bâtait son plein alors qu'en fait il était homosexuel et qu'il fallait absolument le cacher à l'opinion qui ne lui aurait pas pardonné. Ce qui est amusant dans ce film, c'est que le personnage de Rock Hudson joue un double jeu avec Doris Day en jouant un personnage dont il est dit à un moment qu'il pourrait être équivoque sexuellement, puis un second quiproquo fait qu'un gynécologue croit que Rock Hudson est "enceinte", puis enfin doris Day redécore l'appartement de Rock Hudson dans un style dégoulinant de dorures, de stuc, de cariatides et de froufrous qui là aussi entretient l'équivoque. Un petit côté cage aux folles. Il est très probable que le public de l'époque qui avait fait un triomphe à ce film, l'avait vu au premier degré car il ignorait tout de la vie privée de Rock Hudson.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Hello,

Je ne vais pas vous casser les pieds avec les autres films de Doris Day que j'ai vu. Pajama Game, une comédie musicale moyennement réussie sur le milieu ouvrier (sa vision par Holywood, bien sûr) mais agréable à regarder tout de même. Puis Un Pyjama pour deux avec de nouveau Rock Hudson, sur le milieu publicitaire.

En fait, ce qui est amusant c'est de réaliser qu'après avoir vu ces films, j'ai une furieuse envie de revoir l'excellente comédie noire Serial Mother avec Kathleen Turner qui prend le contre-pied de cette vision de la femme parfaite incarnée par Doris Day dans les années 60, en montrant les failles derrière la façade.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

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Harry Dean Stanton, inoubliable interprète de Travis Hendersen dans Paris Texas de Wim Wenders (1984) et figure de la filmographie lynchienne, nous a quitté.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par Scytales »

Et moi, j'ai vu ça :

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Alexandre Nevsky (1938), premier film parlant du grand réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein. Le film glorifie la bataille livrée par les Russes sous le commandement du prince Alexandre Nevsky contre les chevaliers de l'ordre teutonique pour préparer le public soviétique à l'idée de devoir combattre les Allemands, ce qui arrivera en 1941. D’ailleurs, rétrospectivement, ce film contient des scènes dont le caractère prémonitoire est assez troublant.

La raison pour laquelle je poste ce message est que la couverture ci-dessus est celle d'une édition très spéciale du film. Pendant des décennies, les cinéphiles ont été condamnés à regarder Alexandre Nevsky avec sa bande son originale qui, malheureusement, est un massacre de l'extraordinaire musique que Prokoviev a composée et que l'on connaît grâce à la cantate de concert qu'il a tirée de la musique de film. Mais en 1993, Alexandre Nevsky a été restauré, la partition d’orchestre de la bande-son reconstituée et la musique originale réenregistrée par l'orchestre philharmonique de Saint-Petersbourg sous la direction de Youri Temirkanov. Il s'agit bien de la musique de film et non du placage de la cantate sur les images du film, ce qui a été tenté au moins à une reprise sans que ce soit probant, car action du fllm et musique de la cantate ne sont pas synchrones.

Le résultat dépasse mes espérances. Ce n'est pas parfait (les dialogues originaux sont légèrement saturés et bruités comparés à la qualité cristalline de la musique), mais quel bonheur de pouvoir regarder les scènes de la prise de Pskov par les Teutoniques ou de la bataille sur la glace avec la grandiose musique de Prokoviev enregistrée dans de très bonnes conditions ! J'attendais ce moment depuis des décennies !

Un bémol : cette version d'Alexandre Nevsky n'existe que sur laserdisc pour d'obscures raisons de droit. Mais c'est un motif suffisant pour tout cinéphile qui se respecte de chercher à se procurer un lecteur de laserdisc ou de soigner celui qu'il a déjà !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

N'y allons pas par quatre chemins, Scytales. Je suis un petit peu envieux sur les bords. Tu viens de vivre un vrai plaisir d'esthète.

Je suis allé faire un tour sur Youtube où j'ai trouvé le début de "La Bataille sur la glace" dans la version Temirkanov.

La comparaison avec la version que je connais est cruelle pour Prokofiev et pour le film dont la tonalité et j'oserais presque dire le sens, changent profondément. Par exemple, supprimer les chœurs sur les plans où le clergé bénit l'armée et l'image perd son sens !!

Les plus curieux pourront comparer les deux versions de "La bataille sur la glace" car elles se trouvent sur Youtube.

Nous n'avons pas vu le même film ! :(

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par Scytales »

Pourrais-tu poster les liens vers Youtube ?

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