Ben moi, j'ai vu ça !

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionants.
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Hier soir, je regarde un film appelé La Bandera de 1936.

Une histoire de Légion avec Jean Gabin, qui reprend la trame des Misérables avec un inspecteur Javert qui poursuit un suspect qui s'est engagé à la Légion pour se refaire une identité, en s'y engageant lui aussi pour le pourchasser. La Légion était la mode à l'époque. Plutôt un bon film, excepté une fin un peu précipitée.

Bref. Le plan d'introduction du film représente un travelling sur une vue stylisée des toits de Paris, suivi d'un zoom sur une rue avec un traitement de la profondeur de champs très spécifique puisque la mise au point de la rue est nette sur plusieurs centaines de mètre. Cela nécessite un trucage reconnaisable.

Et immédiatement, je me dis que cela me rappelle le premier plan du film La Charrette Fantôme de Julien Duvivier. Un très beau plan qui m'avait marqué lorsque je l'avais découvert.

J'en reste là et lors du générique de fin de La Bandera, je réalise que le film est ... également de Julien Duvivier.

Je n'étais pas peu fier de moi ! 8) :lol:

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Message par syber »

L'occasion est saisie de revoir Panique (1946) du même Julien Duviviver, qui décidément présente une filmographie de fort belle allure !

Un authentique chef d'œuvre dans la mouvance des films américains sur les erreurs judiciaires, les processus de manipulations des foules et les faux témoignages.

Ici, pas de happy end comme c'est souvent la règle chez nos amis américains (qui ont l'air de bien souffrir en ce moment), mais au contraire une vision pessimiste et noire qui impose une fin tragique. Fin pessimiste que l'on retrouvait également dans "La Belle équipe", mais qui était cette fois censurée par le producteur qui demandait à ce que l'on tourna une fin alternative joyeuse.

Michel Simon est excellent comme d'habitude. Viviane Romance ne mérite des éloges. Tous les seconds rôle sont à l'avenant. Un beau et bon film sur le thème des apparences, des conventions, de nos perceptions et de notre capacité d'imagination individuelle et collective.

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Message par syber »

La main du diable (1942) de Maurice tourneur et avec Pierre Fresnay

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Revu et c'est toujours aussi bien. Ce n'est pas un classique pour rien. L'histoire ressemble à celle de Les Mains d'Orlac avec Peter Lorre mais avec cette fois-ci une dimension méphistophélesque puisque la main est celle du diable et se transmet de génération en génération comme le mistigri. Le dernier en date est un peintre sans grand talent qui achète la main à un restaurateur pour 1 sou. De la même manière que le restaurateur était devenu un grand cuisinier grâce à sa main d'or, le peintre va devenir célèbre et ses toiles vont s'arracher. Evidemment toute médaille à son revers et les bénéficiaires font au bout de quelques années tout pour revendre la main du diable. Le peintre interprété par Pierre Fresnay ne pouvant pas revendre sa main car une règle dit qu'elle doit être revendue pour la moitié de son prix d'achat (et il l'a payé 1 sous que l'on ne peut plus diviser), celui-ci doit alors jouer d'astuce pour parvenir à remonter la lignée des propriétaires de la main. On en arrive ainsi à la scène la plus célèbre et le plus onirique du film lors de laquelle sont réunis les propriétaires de la main au fil des âges et ils se la repassent symboliquement jusqu'à son premier propriétaire, le Diable. Très réussi !

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Message par syber »

Les Nibelungen : La vengeance de Kriemhild (1924) par Fritz Lang

Second volet du diptyque consacré à la légende allemande "Les Nibelungen", il suit La Mort de Siegfried chroniqué un peu plus haut dans ce topic. Autant la première partie exaltait des vertus positives, aventureuses et romanesques, autant c'est le versant noir de l'âme allemande - puisque ces deux films sont dédiés à ce peuple - qui est décrit là. La logique de la parole donnée, de l'ordre reçu, du jusqu'auboutisme quelles qu'en soient les conséquences est ici décrite, détaillée jusqu'à provoquer un certain malaise chez le spectateur qui sera obligé de faire un parallèle entre le désastre décrit dans ce film de 1924 et l'histoire allemande qui suit directement cette période. Si le premier volet pouvait être récupéré par les nationalistes, le second volet leur met un bel uppercut à la face. On sort de la vision du film un peu terrassé par la force de l'œuvre de Lang. Tout est grandiose dans ce film, les décors, les personnages, leurs destins, leur sacrifice.

A voir et pas qu'un peu.

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Message par syber »

Tempête à Washington (1962) de Otto Preminger et avec Charles Laughton, Henry Fonda, Walter Pidgeon, Gene Tierney et tant d'autres.

Redécouvrons la filmographie distanciée, ironique, élégante sans ostentation de Otto Preminger. On connait Laura et Autopsie d'un meurtre et sa bande son bien connue des mélomanes. Mais il y a aussi ce Tempête à Washington qui décrit précisément le jeu politique et ses motivations contradictoires tant individuelles que collectives qui prévalent à l'approbation par le sénat d'une nomination d'un secrétaire d'état (l'équivalent d'un ministre chez nous) par le Président des USA.

La personnalité du nominé est sujette à caution et présente son lot d'opposants et d'approbateurs dans chacun des deux camps du Sénat. C'est d'ailleurs l'occasion pour nous de comprendre la procédure d'approbation des secrétaires d'états aux US qui est bien différente de celle des ministres chez nous. Le nominé passe un véritable entretien d'embauche où il doit démontrer ses motivations, sa vision du poste et ses capacités à l'assumer ; sa vie est passée également au crible. Cela fait écho à ce que l'administration US est en train de vivre actuellement et dont la Presse nous relate les évènements.

Dans le film, chaque camp va aller jusqu'à employer les moyens de pression les plus détestables afin d'emporter le vote final. Les alliances vont se faire et se défaire. Les négociations vont se faire. Jusqu'au drame. Qui finalement sera vite oublié car malgré la situation de blocage qui se présentera, les évènements feront que la démocratie l'emportera. Happy end ? Pas tant que ça. Plutôt un constat distancié sur la marche du monde.

Pour reprendre la phrase de Churchill : La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes.

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Message par syber »

holggerson a écrit :Un nouveau chef d'oeuvre visuel !

Kubo et l'armure magique
Travis Knight (Studio Laika), USA, 2016


Dans le japon médiéval, Kubo vit auprès de sa mère, affaiblie et mélancolique. Il exerce la profession de conteur dans un village des environs. Lorsque qu'il frappe les cordes de son koto, tout un monde de papier s'anime, plongeant les spectateurs au coeur des combats de samouraï légendaires. Un soir, kubo outrepasse les recommandations de sa mère, et s'attarde jusqu'à la nuit hors de son abris. Ses tantes, deux créature célestes qui le pourchassent depuis 11 ans, menacent de lui voler son deuxième oeil. Dans un ultime combat, la mère de Kubo lui permet d'échapper aux griffes de ses soeurs et le projette loin de là, sur des terres inhospitalières. La-bas, il fait la connaissance de madame singe, sa protectrice, et d'un étrange scarabé. La compagnie se met en quête d'une armure magique afin de protéger définitivement l'enfant du courroux de sa famille maternelle. Ce voyage sera aussi pour Kubo l'occasion de remonter le fil de son histoire.

Voilà pour l'argument. Il attirera les spectateurs, petits et grands, intéressés par le merveilleux et ou l'imaginaire du japon médiéval. Mais si l'un et l'autre vous laissent froid, sachez que ce film mérite d'être vue pour une autre raison : sa splendeur visuelle. Celui-ci a été tourné avec maestria selon la technique du stop motion. Autrement dit, les sujets et les décors en volume sont filmés image par image. Il s'agit d'un prodige en soi lorsque l'on pense à leur complexité. Visuellement, cette technique apporte des textures inconnues du dessin animé : l'eau, le tissu, le papier, les cheveux, le métal, la fumée sont bien réels. Ainsi, la magie, omniprésente dans l'histoire parait imprégner l'image. Un ravissement de bout en bout.

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Vu hier soir. C'est ravissant et prenant de bout en bout. Excellent film :wink:

Il y manque peut-être l'indéfinissable poésie des grands Ghibli. On sent pour cette raison que ce n'est pas un film réalisé par des Japonais. Il faut bien critiquer un peu.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Black Book (2006) de Paul Verhoeven et avec Carice van Houten (Mélisandre dans Game of Thrones) et Sebastien Koch.

Un film moins connu de Paul Verhoeven que ceux de sa période américaine, films d’anticipation réputés pour leur ironie subversive.

Retour en Hollande où Verhoeven réalise un film de forme classique. A partir de l'inspiration d’une histoire vraie, il use des ressorts des films de romance, films de guerre et films historique pour proposer une fresque de la Hollande occupée par les nazis à la toute fin de la seconde guerre mondiale.

C’est haletant du début jusqu’à la fin ! L’histoire est celle d’une jeune femme juive qui au gré des circonstances se retrouve dans la résistance hollandaise, est séduite par un de ses capitaines mais doit séduire dans le même temps un gradé nazi afin d’en profiter pour placer un micro dans la kommandantur. Les évènements s’enchainent sur fond de passion amoureuse, d’évasion de prisonniers, de scènes d’espionnage, de tortures, de chausse-trappes, de massacres, de retournements de situations et d’alliances. La mise en scène de Paul Verhoeven est parfaite. Rien ne sera épargné à la belle Candice van Houten.

Et puis il y a la fin qui sidère. Verhoeven retrouve son ironie mordante et nous brosse un panorama des comportements humains des plus nobles aux plus vils, trouvant dans la période trouble décrite un terrain d’expression paroxystique. Les masques finissent par tomber. Qui est qui ?

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Modifié en dernier par syber le dim. 05 mars 2017 17:20, modifié 2 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

Je l'avais acheté en dvd celui là, c'est vrai qu'il est très rythmé et riche en rebondissement! Un bon souvenir.

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Oui, vraiment une belle surprise.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Silence
Martin Scorsese, USA, 2017, Avec Andrew Garfield, Adam Driver (le Paterson de Jarmush), Liam Neeson et une pléiade d'excellents comédiens japonais.

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Au XVIIème siècle, Sébastiao Rodrigues et Francesco Garupe, deux frères jésuites portugais, gagnent clandestinement le Japon, dans un contexte d’intense répression religieuse, afin de soutenir la foi clandestine des catholiques nippons et retrouver la trace de celui qui fut leur mentor, le père Cristovao Feirrera, dernier prêtre présent sur l’archipel, dont une rumeur annonce l’apostasie. Recueilli par une communauté de fidèles, les deux frères assistent aux sévisses infligés aux catholiques japonais, avant de se séparer en raison d’un désaccord sur les objectifs de leur mission. Après une marche solitaire dans les montagnes Japonaises, Rodrigues est capturé. Le gouverneur de la province de Nagazaki, homme intelligent et stratège va provoquer chez le père Jésuite un violent conflit moral. Ce dernier sera contraint de faire un choix : abjurer publiquement sa foi ou assister passivement à la mort cruelle des martyrs de la fragile église japonaise.

Silence est un bon film. Les plans sont virtuoses, la qualité des décors et des costumes remarquables. Il est intéressant d’observer Scorsese japoniser son regard à travers le prisme de Kurosawa. Son ombre tutélaire plane parfois sur la mise en scène ou sur l’usage discret de la musique minimaliste. Elle apparaît également à travers le traitement du personnage de Kichijiro qui, tel Kikuchiyo dans Les Sept Samouraïs, intrigue spontanément le spectateur de par son tempérament facétieux, avant de finalement révéler sa sagesse. Mais la grande force du film, réside avant tout dans son récit. L’histoire imaginée par Shuzaku Endo - l'auteur du roman dont le scénario du film est tirée - est érudite, subtile et mérite d’être découverte dans toute sa complexité.

Cependant Silence est long et souvent éprouvant à regarder en raison de nombreuses scènes violentes. Ce n’est pas en soi un défaut, mais un parti pris qui risque de tenir à distance du film de nombreux spectateurs. On pourrait aussi reprocher à Scorsese son casting anglo-saxon par toujours convaincant. Peut-être aurait-il mieux valu que le réalisateur ait pu faire aboutir le projet initial de ce long métrage, à la fin des années 2000, quand celui-ci envisageait d’accorder les rôles principaux à Daniel Day Lewis, Benedicio del Torro ou encore Gael Garcia Bernal (le Peluchoneau de Neruda-Larrain). Les choix du réalisateur en matière de rythme et de style narratif constituent un autre sujet d’interrogation. Dans la première partie, la plus longue, Scorsese adopte une narration de style direct, lente jusqu’à l’excès parfois, alors que dans la seconde partie, il privilégie le discours indirect et un rythme beaucoup plus nerveux. C’est un peu comme si le réalisateur new yorkais avait laissé les manettes à un autre durant les ¾ du film, avant de brusquement les reprendre et soumettre son discours aux tropismes à l’œuvre dans Les Affranchis, Casino ou Le Loup de Wall Street. Certes, je grossis volontairement les traits de cette rupture qui s'inspire en partie des procédés narratifs complexes employés par Shuzaku Endo dans son roman. Toutefois, nous étions, il me semble, en droit d’attendre mieux que ce bricolage un peu maladroit de la part de celui qui fut naguère très innovant en la matière.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ghost Dog (1999) de Jim Jarmush

Comme il semble que vous soyez nombreux à avoir vu ce film parmi les lecteurs de ce topic, je me bornerai à signaler qu'après l'avoir découvert, j'ai réalisé que le très original meurtre du dernier mafiosi était intégralement "pompé" du film La Marque du Tueur (1967) de Seijun Suzuki.

Très bon film que je conseille aux cinéphiles de découvrir si ce n'est déjà fait, pour son côté expérimental et joyeusement foutraque. Le film ne tient pas sur la solidité de son scénario mais repose uniquement sur l'audace de sa mise en scène qui est très réussie.

http://www.dvdclassik.com/critique/la-m ... eur-suzuki

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

holggerson a écrit :Le prochain film de James Gray, The lost City of Z est la sortie cinéma du printemps 2017 que j'attends avec impatience. Selon moi, il présente un triple intérêt. Gray est l'un des plus grands cinéastes actuels et il est capable de réaliser des chefs d'oeuvre. Il s'agit d'un film d'aventure historique avec pour personnage principal l'explorateur Percy Fawcett, le chercheur britannique de l'eldorado, et j'apprécie cet imaginaire. Enfin, il s'agit d'une première pour Gray qui s'écarte pour l'occasion du cadre intimiste et new yorkais de ses précédents films. L'oeuvre d'un grand auteur sur la voie du renouveau ne peut que susciter le désir. Non ?

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Finalement ce film est plutôt une déception... Il demeure intéressant mais ne tient pas toutes ses promesses. James Gray cherche à couvrir trop de thématiques à la fois : le besoin de reconnaissance, le triangle œdipien, la rencontre de l'altérité, la controverse scientifique, la quête... mais les survolent toutes. Il aurait fallu au réalisateur plus de temps pour traiter ces sujets avec la finesse et la précision qu'on lui connait. Il se dit que Gray a conservé dans sa mallette plusieurs heures de rush. En sachant cela, je reprends espoir : celui de voir apparaître prochainement un montage long pour offrir à cette fresque la durée qui lui permettra de s'épanouir, à l'instar des grands films de David Lean.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Je te sens déçu par tes deux derniers films vus ; de deux réalisateurs que tu apprécies. Pas grave, vivement les prochains :wink:

Oui, certains films s'épanouissent mieux si leur durée s'adapte bien aux thèmes qu'ils traitent. Je regardais hier soir Le Guépard de Luchino Visconti dans une version de 3 heures. Ca m'a fait penser aux 7 heures de film du Guerre et Paix de Serguei Bondarchuk. On ne peux pas traiter pas de tels thèmes en 1h30. Parfois, le temps du cinéma doit s'approcher de celui de la littérature afin de bien faire comprendre aux spectateurs les sujet exposés ainsi que leurs développements et conséquences.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Déçu par le dernier James Gray, oui assurément. Le résultats, sans être mauvais, n'est pas à la hauteur de mes attentes, certainement trop fortes. En revanche, Le Scorsese ne m'a pas déçu. Mon post ne le laisse peut-être pas suffisamment paraitre, j'insiste en effet beaucoup sur ses limites, mais ce film m'a beaucoup intéressé. L'intelligence de son propos fait oublier certains choix formels discutables. En tout cas, il m'a incité à acheter le Roman qui en est l'origine.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

J'ignore absolument tout de James Gray. Je viens d'aller faire un tour sur Wiki et sa filmo semble aux antipodes (haha) de The Lost City of Z. Peut-être ne s'est-il pas senti à l'aise avec ce type d'histoire ou de thème, par rapport à ses autres films semble t-il plus intimistes et autobiographiques ?

Conjectures de ma part ; on cherche à trouver des explications à un sujet que l'on ignore et dont on ne maîtrise pas les bases (nous sommes sur un forum HiFi, ne l'oublions pas :-D ).

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Les Forbans de la Nuit (1950) de Jules Dassin et avec l'immense Richard Widmark et la très belle Gene Tierney

Je connais finalement bien peu la filmo de Jules Dassin. Un authentique chef d'œuvre du film noir. A connaître absolument. Tendance nihiliste. Je suis épaté par ce film, il n'y a pas d'autres mots. Il n'y a pas de défaut.

Lire à ce sujet la critique de DVDClassik (mon site de chevet) : http://www.dvdclassik.com/critique/les- ... uit-dassin


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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le visage (1958) de Ingmar Bergman et avec Max von Sydow (parfaitement méconnaissable avec sa perruque)

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Une très fine analyse de mœurs sous forme de fable, sur l'art, les artistes, les apparences et les mensonges, les comportements de classe.

Nous sommes au milieu du 19° siècle. Une troupe d'artistes se déplace en calèche de ville en ville où ils donnent un spectacle de magie. Ils sont reçus dans leur nouvelle destination par le préfet de police, un gentilhomme et un médecin. En fait ces trois personnages veulent les soumettre à la question et démonter leurs tours de magie.

Mais finalement, qui sont les menteurs ? Est-ce qu'on peut le deviner en scrutant les visages ?

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

syber a écrit :Pour faire écho à Holggerson et le film Dersou Ouzala, je vous propose également un magnifique film où la nature impose aux hommes leur caractère.

Bandits à Orgosolo (1961) de Vittorio de Seta.

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L'action se passe en Sardaigne parmi un peuple de bergers vivant chichement de leurs petits troupeaux de brebis et du fromage qu'ils en tirent. Le paysage est âpre, aride et minéral et l'âme des Sardes s'en ressent. L'histoire est celle d'un berger qui se retrouve embringué dans un quiproquo concernant un vol de troupeau. La police le pourchasse à tort et il s'enfuie dans les montagnes avec son troupeau, sa seule richesse dont il lui reste des traites à payer et qui font l'objet d'hypothèque sur la maison où habite sa mère. Fierté, orgueil, instinct de survie, famille, valeurs propres qui sont différentes de celles du monde de la ville et de sa loi, tout est planté pour que le drame se noue entre le berger et la police.

La photo est très belle. Le noir et blanc sied parfaitement à cet environnement et ces décors. La mise en scène est réussie et les cadrages souvent forts beaux. On a là affaire à un film dans la mouvance du néo-réalisme italien, mais parfaitement moderne et non maniéré.

Et la fin est parfaitement imprévisible ! J'en suis encore baba !
Où l'on apprend cette semaine qu'une bande de malfaiteurs issus de Orgosolo, projetait de voler la dépouille de Enzo Ferrai afin d'en obtenir une rançon.

Faut-il y voir la manifestation d'un atavisme local ?

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Split (2017) de Night M. Shyamalan et avec James Mc Avoy et Anya Taylor-Joy

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Et bien c'est pas mal du tout. Effectivement, Shyamalan retrouve la main et ça fait plaisir. Le film est très bien mis en scène, parfaitement écrit et très logique, ce qui est très agréable et renforce la crédibilité d'un scénario qui traite franchement de paranormal. Le dénouement est également bien amené. Seul un léger ventre mou au milieu du film subsiste pour ma part : une fois que l'on a compris la mécanique qui se met en place, on trouve le temps un peu long à regarder deux ou trois scènes qui ne font qu'appuyer de nouveau la démonstration.

Un p'tit clin d'oeuil amusant à la toute fin du film, rappellera des souvenirs à ceux qui suivent la carrière de Shyamalan.

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Re: Ben moi, j'ai lu ça !

Message par syber »

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Chers amis, le débat est d’importance. Que penser de la version colorisée de Tintin chez les Soviets ?

Eh bien, il y a du pour et du contre.

Commençons par les aspects positifs en abordant la lisibilité de l’album qui s’en trouve très majoritairement améliorée. Ainsi, des détails m’avaient échappés comme le port des guêtres par le terroriste qui fait sauter le wagon en début d’histoire (ce qui est amusant car il critique les bourgeois mais en porte un des attributs vestimentaire), ou bien le port des gants lors de l’échappée de Tintin en voiture après qu’il ait sauté d’un arbre. Il saute de l’arbre sans gants ; mais une fois au volant, il en porte avant de démarrer. C’est un détail amusant car effectivement les directions étaient lourdes et les volants en bakélite de l’époque étaient glissants avec la sueur des paumes des mains et on devait conduire avec des gants, mais de là à prendre le temps d’en enfiler en plein escapade et en dérobant une voiture …

Sinon, un malaise diffus apparait au fil de la lecture concernant les couleurs. Leur choix et leur tonalité un peu pastel et terne sont bien choisis ; ce travail est bien fait et respecte une certaine idée que l’on se fait de nos jours des couleurs de cette époque. En revanche leur application est bien trop uniforme et fleure bon le logiciel où d’un clic de souris on emplit une zone d’un dessin délimitée par un trait. Il manque une vibration dans la couleur, de celle amenée par une application au pinceau. Cela engendre une forme d’anachronisme visuel entre le trait à l’encre d’époque et la couleur appliqué de façon moderne.

Enfin, sur certaines cases qui étaient particulièrement bien pensées pour le noir et blanc, la couleur vient amoindrir leur impact et leur pouvoir d’évocation. Je pense particulièrement aux scènes où Tintin est pourchassé sur la toundra avant d’arriver au repaire secret. Le contraste entre la neige et la nuit rendait bien mieux en noir et blanc que dans la version colorisée.

Donc bilan globalement positif avec quelques bémols. Il suffit d’avoir les deux versions, comme ça les bémols disparaissent d’eux-mêmes.

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