Ben moi, j'ai vu ça !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par KrysR »

Oui vu au cinéma la semaine dernière, pas tout à fait le même style que la série principale, plutôt une ode au sacrifice et à la bonne cause, un bon film je trouve. Il s'agit bien d'un épisode intercalé entre le 3 et le 4.
La bande son est toujours un régal, Giacchino a réalisé un petit miracle en peu de temps et prouve sa filiation a Williams. Je l'ecoute souvent depuis.

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Scytales
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par Scytales »

syber a écrit :Pas le meilleur, mais pas le plus mauvais non plus, j'ai trouvé. Si on excepte le fait que les scénaristes ne se sont pas foulés en reprenant les scénarios du IV et V. Les plus faibles sont les épisodes (attendez que je compte sur mes doigts afin de m'y retrouver) ... I et II. Le III avec sa fin particulièrement réussie et impactante est pas mal (même si on ne retient surtout que la fin). Je dirai que le VII est meilleur que les trois films de la première trilogie qui est sortie après la seconde trilogie.
Et si, comme syber (et moi :mrgreen: ), vous avez toujours jugé les films de la prélogie plutôt faiblards sans parvenir à en objectiver les raisons, je vous recommande de visionner les critiques, construites sous forme de fictions dans lesquelles un psychopathe (si !) commente ces films, sur le site américain RedLetterMedia : http://redlettermedia.com/plinkett/star-wars/

C'est à la fois très drôle et très intelligent... A tel point que je trouve ces critiques plus distrayantes à regarder que les films eux-mêmes. :shock:

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Séduite et abandonnée (1964) de Pietro Germi et avec Stefania Sandrelli

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Je commence mal l'année car je ne vais pas prendre la peine d'écrire une chronique sur ce film, mais simplement vous renvoyer vers la critique de DVDClassik : http://www.dvdclassik.com/critique/sedu ... nnee-germi

J'adore Divorce à l'italienne et Ces Messieurs Dames de Pietro Germi. Je n'avais pas encore vu Séduite et Abandonnée. C'est chose faire. L'erreur est réparée. Un authentique chef d'œuvre de drôlerie corrosive et une forme de témoignage sur l'évolution rapide des mœurs de nos sociétés. On parle dans ce film de nos parents !

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

La Isla Minima (2014) de Alberto Rodriguez et avec Raúl Arévalo, Javier Gutiérrez.

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N'y allons pas par quatre chemins, c'est une réussite et c'est ce qui m'a donné envie de vous signaler ce film. L'action débute par une successions de plans aériens de toute beauté représentant la région d'Andalousie, ses marécages et ses canaux. Ils ressemblent à s'y méprendre à des synapses de cerveau humain !

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L'effet est saisissant, le ton est donné, la géographie dicte aux hommes leur tempérament et les paysages sont des personnages à part entière. On ne décrochera pas de tout le film, passionnant à suivre.

L'histoire de deux flics, l'habituel Good cop et Bad Cop, dans l'Espagne de la fin des années 70, qui enquêtent sur des meurtres de jeunes filles. Le climat politique de l'époque, le sentiment religieux très fort, un peu de vaudou, les mœurs corsetées et une société un peu archaïque qui sont confrontés à un vent de modernité vont servir de trame aux rebondissements d'une histoire fort habilement racontée même si on peut lui reprocher un côté par trop évident. C'est vraiment le seul reproche bénin que l'on peut faire à ce film.

Du côté des points forts, on retiendra le casting, une magnifique mise en scène et mise en valeur des décors naturels tantôt écrasés de lumière tantôt moites allant jusqu'au déluge, une intrigue qui tient en haleine le spectateur et une gêne bien entretenue vis à vis de l'identification que l'on se fait par rapport aux héros du film.

C'est mieux qu'un film américain !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Poursuivons notre escapade hispanique avec :

El Infierno (2010) de Luis Estrada et avec Damián Alcázar, Joaquín Cosio (qui jouait le dictateur dans Quantum of solace) et Elizabeth Cervantes (que es muy bonita)

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Farce tragi-comique sur l'état de décrépitude de la société mexicaine en 2010, l'année du bicentenaire de son indépendance. Un mexicain qui s'est introduit aux USA pour y faire un paquet de "dolares" s'est retrouvé en prison pour 20 ans. A sa sortie il est expulsé vers le Mexique et en l'espace d'une journée de bus pour retourner chez sa mère, il est dévalisé par un bandit et racketté par l'armée. Il se retrouve face à sa mère sans un sous et celle-ci le gifle pour ne pas lui avoir donné de nouvelles pendant 20 ans. Bingo !

Rapidement, en tentant de renouer contact avec ses anciens amis, il réalise à quel point la société mexicaine est devenue violente et corrompue de bas en haut et dans les grandes largeurs. La seule industrie du pays est devenue la production de drogues en tout genre et se trouve aux mains de la mafia. L'inéluctable va se produire : il devient bras armé de cette mafia.

Règlements de comptes en cascade jusqu'à l'apothéose !



... et là, normalement, tout le monde se précipite sur Google ... image pour aller voir Elizabeth Cervantes :lol:

syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Un petit boulot (2016) de Pascal Chaumeil et avec Romain Duris, Michel Blanc

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Très joli film à l'humour noir mais pas seulement. Toutes les facettes y sont présentes, de la rupture de ton au slapstick en passant par le screwball, l'absurde, le comique de situation, de répétition. C'est très bien écrit et le scénario est solide ; Michel Blanc possède bien ses gammes.

Romain Duris par sa personnalité paradoxale de séducteur pas très beau et son physique de sportif malingre, incarne bien ce personnage d'ouvrier au chômage qui va se couler plutôt mal que bien dans le costume du tueur à gage calamiteux mais chanceux.

holggerson
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

La vie réglée et discrète du poète Paterson n’aurait pas pu convenir à Pablo Neruda, génie de la littérature mondiale, homme politique, dandy mondain et héro du présent film...

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Neruda
Un film de Pablo Larrain (Chili, 2016)

L’action se situe dans la seconde moitié des années quarante aux Chili. Le Président Gonzales Videla, élu en 1946 grâce au soutien du parti communiste, change subitement le cap de sa politique. Nureda, devenu sénateur, fulmine et dénonce « este traidor de mierda », les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement, le parti dissous et ses militants arrêtés. Le poète se résout à quitter sa vie confortable, peu de temps avant que l’ambitieux commissaire Oscar Peluchonneau ne perquisitionne son domicile.

Le jeu du chat et de la souris entre le lettré et le policier sert de fil rouge au film. Pablo Larrain semble avoir pris un malin plaisir à romancer cet épisode de la vie de Neruda. La narration elliptique procède par un enchainement de séquences courtes mais souvent flamboyantes. La personnalité complexe du poète y est dépeinte par touches impressionnistes : son charisme, son empathie pour les plus faibles, son amour sincère pour Delia sa seconde femme, mais aussi son orgueil, sa condescendance vis à vis de camarades prêt à risquer la prison pour lui ou encore son goût pour les plaisirs orgiaques et les prostituées… Issu du lumpenproletariat chilien, Peluchonneau rêve quant à lui de gloire et poursuit sa trajectoire individuelle. L’arrestation du poète le rendra célèbre. Il y croit. Peut-être deviendra-t-il un héro de la littérature policière. Mais de Sam Spad, il n’a que l’habit. Son esprit terre à terre bute sur l’énigmatique Neruda, qu’il approchera mainte fois, mais qui lui filera toujours entre les doigts. Le poète ne lui laissera en guise de consolation que quelques livres auxquels il ne comprendra rien. Devant cette caricature de détective, le spectateur s’interroge. Peluchonneau est-il réel ou fantasmé ? N’est-il pas sorti de l’esprit du futur prix Nobel qui est, dit-on, grand amateur de roman noir ? N’est-ce pas ce que laisse entendre Delia au policier durant un ténébreux face à face ? Le réalisateur ne répondra jamais clairement à cette question, préférant laisser planer le mystère. Cela ne retranche rien au plaisir que l’on a de regarder ce film suréaliste particulièrement bien écrit. Au contraire !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le nouveau film de Night Shyamalan, Split avec James McAvoy, arrive avec une bonne réputation établie outre-Atlantique. Ca faisait longtemps que ses films étaient "moyennement" appréciés. Peut-être une bonne surprise est-elle à en attendre ?

Un type possède 23 identités différentes qui cohabitent dans son esprit. Il passe de l'une à l'autre au gré des circonstances. Une 24° va voir le jour et prendre le dessus sur les autres.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Le prochain film de James Gray, The lost City of Z est la sortie cinéma du printemps 2017 que j'attends avec impatience. Selon moi, il présente un triple intérêt. Gray est l'un des plus grands cinéastes actuels et il est capable de réaliser des chefs d'oeuvre. Il s'agit d'un film d'aventure historique avec pour personnage principal l'explorateur Percy Fawcett, le chercheur britannique de l'eldorado, et j'apprécie cet imaginaire. Enfin, il s'agit d'une première pour Gray qui s'écarte pour l'occasion du cadre intimiste et new yorkais de ses précédents films. L'oeuvre d'un grand auteur sur la voie du renouveau ne peut que susciter le désir. Non ?

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Modifié en dernier par holggerson le mer. 18 janv. 2017 08:09, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

En attendant, j'irai probalement voir Silence, le nouveau film de Martin Scorsese, en salle début février.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le concept de Lost City of Z est intrigant. Un peu comme si Woody Allen tournait Indiana Jones 5, si je caricature.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

New York - Miami (1934) de Frank Capra et avec Clark Gable et Claudette Colbert

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L'incroyable sensation de voir le film matrice de toutes les comédies romantiques qui vont suivre. Ce film est devenu par la force de l'inspiration qu'il a engendré, une succession de scènes culte toutes plus délicieuses les unes que les autres.

Un homme et une femme qui tout oppose vont se retrouver coincés ensemble le temps d'un voyage allant de Miami à New York. De chien et chat au départ, il vont finir par se découvrir l'un a l'autre et tomber follement amoureux.


Repasse à Paris bientôt.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Two Girls From Little Rock (1953) de Howard Hawks et avec qui vous savez ! :wink:

Un film que je connais par cœur et qui file la banane à chaque vision. Idéal pour sortir de l'hiver.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ô toi ma charmante (1942) de William A. Seiter et avec le définitivement insurpassable Fred Astaire et la brillante Rita Hayworth qui arrive presque à lui voler la vedette lors des pas de danse à deux !

Bluette sentimentalo-argentine sur fond de musique d'Amérique du sud revisitée par les américains du nord. C'est d'un kitsh que plus personne n'oserait de nos jours devenus tellement sérieux.

Bref, après une petite demi heure de flottement où l'histoire a du mal à se mettre en place ... Fred Astaire se met à danser. Et là, l'affaire est pliée, peu importe l'excès de sucre et de miel du scénario, on est emporté jusqu'à la fin, on regarde ébahit virevolter la jupette de Rita, on essaye de suivre le rythme des pas de Fred et on fait comme Obélix à la fin du film : on est content quand les histoires d'amour se terminent bien.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

La femme aux cigarettes (1948) de Jean Negulesco et avec Ida Lupino, Cornel Wilde et Richard Widmark.

Film noir comme on les aime. Le personnage interprété par Ida Lupino, chanteuse brisée par les échecs comme sa voix est éraillée, est engagé pour animer les soirées d'un bar (Road House) par l'inquiétant, manipulateur et franchement psychopathe sur la fin du film, Richard Widmark, le propriétaire du bar. En réalité, Richard Widmark n'a pas les capacité pour gérer cette affaire. C'est un de ses amis d'enfance, interprété par Cornel Wilde, sain, honnête et athlétique, qui tient la boutique.

Richard Widmark est secrètement amoureux de Ida Lupino et bien entendu elle va tomber amoureuse de Cornel Wilde.

Ce sera le prétexte à la mise en place d'un complot ourdi par richard Widmark avec quelques rebondissements aussi peu crédibles en vrai qu'efficaces à l'écran par leur manipulation retorse.

C'est vraiment l'archétype du bon film noir dont les principaux atouts ne tiennent pas forcément à la solidité du scénario mais plutôt à une ambiance délicieusement malsaine, une mise en scène inventive et des plans recherchés qui compensent un budget souvent contraint et surtout une interprétation, une composition, une évolution des personnages au fil de l'histoire, extrêmement bien travaillés. Tout ceci fait que ces films à l'ambition artistique initiale modeste, mais fait par des gens de talent, en disent finalement bien plus que ce que leurs intentions pouvaient laisser présager.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Le vaisseau fantôme (1943) de Mark Robson et avec Richard Dix, Louis Onze et Pie Douze.

Film noir, là encore. Mais cette fois on est clairement dans le registre de la série B. Néanmoins, ce film possède quelques qualités qui font qu'il mérite d'être vu.

Malgré son titre, point de Hollandais volant ici, mais un pitch de départ qui ressemble bigrement à celui de Ouragan sur le Caine. Un jeune officier sortant de l'école navale prend son premier rôle à bord d'un navire dont son capitaine va se révéler progressivement être un pervers manipulateur qui pense avoir droit de vie et de mort sur son équipage. Comment se sortir de cette situation, coincé entre l'urgence vitale de la situation et le respect de l'autorité et de la hiérarchie ?

Le scénario est bien plus direct et âpre que celui du film avec Humphrey Bogart. Le style visuel, moyens limités obligent, rend finalement plus oppressante et confinée la confrontation entre le jeune idéaliste et le capitaine psychopathe. Le suspens est bien entretenu, la mise en scène sur des décors limités au bateau force le réalisateur à varier avec beaucoup de créativité le angles et les cadrages. Enfin l'interprétation du Capitaine, tout en rondeur et en componction en façade pour mieux cacher sa nature profonde est remarquablement interprétée. Quelques personnage secondaires vraiment bien trouvés viennent enrichir l'action. On pense en particulier à un matelot muet au visage inquiétant dont les pensées sont exprimés en contrepoint en voix off et sur une tonalité quasi littéraire. Cela crée un contraste intéressant et c'est ce personnage qui participera au dénouement de l'intrigue.

Enfin, voilà quoi ! Là encore on trouve dans ce film bien plus que ce à quoi on s'attendait. Une bonne petite surprise pour cinéphiles.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

L'Île du docteur Moreau (1932) de Erle C. Kenton et avec Charles Laughton


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L'histoire est connue. Un savant fou interprété par Charles Laughton, acteur prodigieux en ce qui me concerne et qui à lui seul peut motiver la vision d'un film, est isolé sur une île pour s'y livrer à des expérimentations éthiquement douteuses. Il fait évoluer des animaux sauvages vers l'Homme, engendrant plusieurs monstres et chimères à la condition incertaine. Malheureusement, le scénario se cantonne à cet unique aspect horrifico-fantastique du livre de H.G. Wells en occultant sa dimension sociale et contrôle des masses. Le sujet n'est effleuré qu'avec la scène où le Dr Moreau fait réciter à ses créatures soumises, une sorte de Table de la Loi sous la menace de son fouet.

Néanmoins, malgré cette restriction, le film a le mérite d'être dense avec une action qui rebondit sans cesse de manière relativement imprévisible dans le bon sens du terme, de bénéficier de décors magnifiques qui participent au scénario en l'enrichissant et puis il y a Charles Laughton, cruel, sournois, cajoleur, manipulateur, inquiétant. Il éclipse par son niveau de jeu, ses partenaires d'un film.

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La fin du film est un peu précipitée et simpliste par rapport au livre. Il fallait probablement une happy end.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Alexandre Nevski (1938) de Sergei Eisenstein et sur une musique de Prokofiev

Bon ...

Heu ...

C'est daté, hein !

Il s'agit d'un film de propagande soviétique afin de mobiliser la population contre une invasion possible de l'armée Nazi. Le pacte germano-soviétique allait rendre caduque le film. En regardant le film je me faisais la réflexion que si le communisme avait perdu contre le capitalisme, c'est aussi parce que leur propagande était un peu balourde par rapport à celle des USA ! On ne peut pas lutter contre Marylin Monroe et John Wayne :lol:

On pardonnera à Eisenstein qui a fait ce qu'il pouvait à partir d'un scénario imposé et pas très finaud et on se laissera porter par sa mise en scène symboliste et avec des personnages stéréotypés filmés en gros plans, ce que personnellement j'aime beaucoup. Prokofiev n'est malheureusement pas mieux loti et sa partition n'est pas mise en valeur. La déroute de l'armée teutonne s'étire en longueur et la musique qui la rythme est comme accélérée pour en tirer un effet comique qui met plutôt mal à l'aise par son outrance.

Etrangement, j'ai été très intrigué positivement par les décors - l'action du film se passe au 12° ou 13° siècle - où les bâtiments ne sont pas à l'échelle. Ils sont représentés plus petits qu'ils ne sont en réalité et un château tient en entier dans le cadre en même temps que les personnages. Cette distorsion de la réalité rappelle les peintures de notre moyen âge où la perspective n'était pas respectée et l'effet est bienvenu pour faciliter le dépaysement du spectateur. J'avais éprouvé le même sentiment à la vision de La Kermesse Héroïque (1935) avec toutefois un trait moins appuyé que dans Alexandre Nevski.


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Scytales
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par Scytales »

Il est à noter qu'il existe une version d'Alexandre Nevsky dont la bande son a été rénovée : la musique est jouée par la Philharmonique de Saint-Petersbourg sous la baguette de Temirkanov. De mémoire, cette version n'a été éditée qu'en laserdisc et jamais rééditée sur un autre format.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Peut-être à l'occasion d'une ressortie en salles d'arts et essais ...

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