Ben moi, j'ai vu ça !

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionants.
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BowiePop
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

holggerson a écrit :Bowie, tu parles bien du Livre de la Jungle réalisé par John Favreau et sorti en salle au printemps dernier ? Si oui, je suis d'accord : il s'agit d'un bon divertissement pour petits et grands !
Tout à fait, et pour ce soir, dans un tout autre registre, j'ai loué celui là :

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syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Electra Glide in Blue (1973) par James William Guercio et avec Robert Blake.

http://www.dvdclassik.com/critique/elec ... ue-guercio

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Nommé pour la Palme d'Or du festival de Cannes en 1973, ce très bon film a une genèse comme on les aime. Son réalisateur est un producteur de rock alternatif de la côte est ; tendance flower power, substances illicites et guitares énervées. De manière un peu improbable, il se voit confier par un producteur de cinéma, lors d'une soirée, un budget de 1 M$ pour faire ... son premier film. Le cahier des charges étant d'une grande simplicité : tu fais ce que tu veux.

Le producteur n'était pas un philanthrope et on soupçonne en fait de sa part une forme de pari avec l'espoir de refaire le coup de Easy Rider qui venait d'obtenir un succès public. Une manière de cinéma alternatif réalisé avec de petits moyens ... et générant une forte rentabilité en rencontrant un grand succès. Une sorte de Projet Blair Witch de son époque :lol:

Sauf que James William Guercio, cinéphile mais n'y connaissant pas grand chose en terme de production d'image, conscient de ses limites, va s'entourer de grands professionnels au scénario et comme chef opérateur. Il semble que le film n'eut pas un grand succès à sa sortie. Du moins pas un succès espéré "à la " Easy Rider. Le temps à fait son œuvre et pour ma part si Easy Rider est difficilement regardable de nos jours, ce Electra Glide in Blue est en revanche une réussite. Une sorte de road movie cantonné à une route d'Arizona, où les rêves d'une Amérique et de ses habitants se fracassent sur le réel.

L'histoire d'un flic à moto qui dresse des PV à longueur de journée et espérant intégrer à terme la brigade criminelle. A l'occasion d'une intervention il soupçonne qu'un suicide apparent serait en fait un crime maquillé. C'est l'occasion de briller pour obtenir sa mutation. Son enquête l'amènera à croiser un authentique fou, un flic velléitaire, un héros de film impuissant sexuellement, un truand innocent mais coupable, un hippy sympa mais truand, une communauté de Hippies qui méprise la vieille Amérique. Le tout filmé dans des décors de Monument Valley digne des plus grands westerns. Confrontation.

James William Guercio ne fit pas de second film. Etrange ! Et bien dommage. Ca renforce d'autant l'aura unique de Electra Glide in Blue :wink:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ca me fait penser par association d'idée, que Electra Glide in Blue est un film à la tonalité et à la destinée proche de celle de l'excellentissime The Swimmer. Deux précurseurs du nouvel Hollywood qui n'ont pas eu le succès qu'ils méritaient. Il faut dire qu'ils tendaient tous les deux à l'Amérique un miroir bien dérangeant.

The Swimmer (1968), de Frank Perry et avec Burt Lancaster.

Le film est traduit en français par "Le Plongeon", qui est une assez bonne traduction qui respecte les intentions du film.

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Film assez incroyable, à la limite du cinéma expérimental, dans lequel on a peine à croire que Burt Lancaster le héros hyper viril du Hollywood des années 50 puisse interpréter ce personnage.

Sauf que c'est justement là que réside l'intérêt. Ce film est en fait un road movie qui suit une double progression. Plus le personnage, Ned Merrill, interprété par Burt Lancaster va se rapprocher de sa destination, plus il va accomplir un travail d'introspection à la fois sur lui-même et à la fois sur la société et le monde qui s'écroule autour de lui. Ce monde, c'est justement l'Amérique idéalisée des années 50 et de la vacuité de son "Way of Life".

Le film débute par une scène bucolique, forestière, presque irréelle, où le long d'un cours d'eau se croisent un lapin, une chouette et un daim. On se croirait presque dans un Disney, sauf que la musique d'accompagnement nostalgique indique que quelque chose ne tourne pas rond, quelque chose ne colle pas. Apparait alors Burt Lancaster marchant dans la forêt pieds nus et en maillot de bain ! Et là on se dit que pépère a de beaux restes et que ce n'est pas pour rien qu'il a tourné "Trapèze" sans se faire doubler. Il est sacrément bien conservé pour son âge et adopte une démarche élégante de félin carnassier. Je ne manie pas ce cliché par hasard, car le scénario en joue de manière totalement assumée dans sa première partie. En sortant du bois, il se retrouve sur la propriété d'amis et plonge dans leur piscine, la traverse et sort de l'autre côté en même temps que la propriétaire des lieux lui propose un verre de gin. Plus cliché publicitaire, y'a pas ! S'en suit une discussion entre Ned Merrill et le couple d'amis, conversation la plus anodine et vide de sens qui soit, ou Ned Merrill passe pour le ravi de la crèche en trouvant le ciel merveilleux et l'eau si pure !

Toutefois dans la discussion, il apprend que tel couple d'amis vient de se faire construire sa propre piscine. Il réalise alors que de propriété en propriété, chacun de ses voisins possède une piscine et qu'il pourrait ainsi retourner chez lui de cette manière : plonger dans chacune d'elle.

Commence alors un ce qui va s'avérer être un calvaire où progressivement on va comprendre aux réactions de moins en moins amicales des gens qu'ils rencontre, à certains indices laissés dans les conversations, que le personnage présente de graves fêlures psychologiques et qu'il est probablement amnésique ou dans le déni de quelque chose. La structure du film va alterner ainsi les zones de répit, les piscines, et les zones de violences psychologiques de plus en plus forte, les jonctions à pied entre les piscines. Puis petit à petit, les piscines vont être vides et le répit ne sera plus possible, puis il va se faire progressivement éconduire par toutes les femmes qu'il rencontre (déconstruction du personnage de Burt Lancaster en maillot de bain dans "Tant qu'il y aura des hommes"), etc ... jusqu'à la fin du film qui ne nous donnera qu'un aperçu de l'explication, laissant ouvert le champ des possibles interprétations.

Film allégorique. Film contestataire. Film corrosif. Film à connaître absolument.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Amer Béton (2006) de Michel Arias

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Pour faire écho à Brendan et le secret de Kells, je vous propose cette autre magnificence visuelle.

L'histoire fantasmée de deux orphelins qui vivent dans la rue violente et se sont approprié et identifié à leur quartier, "La Ville Trésor". On suit - parfois avec difficulté - leur chemin initiatique et allégorique qui mélange le bien et la mal et où leur imagination débordante leur fait croiser le minotaure, des aliens qui veulent raser leur quartier historique pour en faire un parc d'attraction, des policiers bienveillants, des Yakuzas neurasthéniques, des caïds lassés de vivre, des rituels chamaniques et de purs moment de bonheur et de poésie. La vie, quoi !

On est dans la lignée de Paprika, visuellement beaucoup plus abouti mais au scénario moins allant.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Gene Wilder nous a quitté. Je crois bien l'avoir découvert d'abord dans "The Producers" de Mel Brooks. Il jouait un comptable névrosé face à Zero Mostel qui le dominait et le fascinait à la fois. La scène où il a une crise de panique lorsque Zero Mostel lui pique son doudou "blue blanket" est fascinante de vérité et de drôlerie.

Et puis ensuite il y eut le Docteur "Fronkonstine" dans "Frankenstein Junior", toujours de Mel Brooks, le savant qui ne voulait pas assumer sa filiation tellement évidente. Deux films qui adolescent, ont façonné mon sens de l'humour.

Plus tard, je le découvrais dans "Blazzing Saddles", toujours de Mel Brooks, où il faisait une très réussie parodie de Dean Martin alcoolique dans Rio Bravo.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Une question de point de vue !

On nous annonce la sortie prochaine d'une nouvelle version des 7 mercenaires et de Ben Hur. Ces nouvelles confortent l'idée selon laquelle le cinéma américain ne vivrait plus que de franchises (quel horrible mot pour qualifier ce que beaucoup de professionnels décrivent comme une industrie du prototype), de remakes et de reboots.

Toutefois, si on regarde dans le détail, les 7 mercenaires de 1960 n'avaient pas un scénario original puisqu'il s'agissait d'un remake des Sept Samouraïs de Kurosawa. On pourra apprécier ce remake en lui trouvant des qualités créatives en ce sens que l'histoire passe du Japon médiéval à l'Amérique du 19° siècle.

Et le Ben Hur de 1959 ? Était-ce un scénario original ? En fait non ! Il s'agit d'un remake du Ben Hur de 1925, tiré d'un roman du 19° siècle. Les deux films de 1925 et de 1959 sont américains, ont le même scénario et le réalisateur du second était assistant sur le premier ...

On pourrait parler également noter que le Cléopâtre de 1963 avec Elisabeth Taylor est lui-même remake du Cléopâtre de 1934 avec Claudette Colbert.

Etc ... etc ... la liste d'exemples est longue comme le bras et la pratique est donc aussi vieille que le cinéma et n'est en rien le signe d'un manque d'imagination de notre époque.

Reprocherait-on à tel théâtre de programmer une pièce de Sacha Guitry en 2016 ou à tel orchestre symphonique d'avoir Tchaïkovski à son répertoire ?

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

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j'ai vu le dernier visiteurs - la révolution.
c'est particulier... je vous laisse juger ou pas de ce que cela vaut

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

J'ai lu tellement de critiques mauvaises à son sujet que je n'ai pas pris la peine de le louer. Je suis pourtant un fan du I !

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

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Le film va très vite, cela bouge beaucoup, beaucoup plus que les épisodes précédents et pour finir il n'y a rien de cohérent.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Il repassait Duel (1971) de Spielberg, hier soir à la Tévé.

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L'occasion pour moi de le (re)(re) et probablement le (re)voir. Et ça fonctionne toujours aussi bien :-D On reste devant son écran jusqu'à la fin.

Voici une photo du conducteur :wink: , tirée du film :

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Il s'agit de Carey Loftin, un cascadeur réputé qui a également fait de la figuration.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

J'ai loué ça hier :

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Du Jason Statham, pur et dur! Rien à signaler de particulier si ce n'est la chaine hifi du héros que j'ai trouvé sympa :

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Je reconnait à gauche, le pré-ampli Macintosh C22. Pour les enceintes, on dirait du B&W.
Pour la platine vinyle et l'ampli à lampe, aucune idée!

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Je signale un très bon p'tit polar seventies sur Arte en seconde partie de soirée. Nerveux, ironique et désabusé avec des banques volées et des courses poursuites en voitures américaines ; souvent les meilleures à regarder !

Si vous avez école demain matin, vous pouvez toujours profiter de tout le confort moderne en l'enregistrant pour le visionner à des heures propices.

Tuez Charley Varrick (1973) de Don Siegel et avec Walther Matthau.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Kwaidan (1964) de Masaki Kobayashi

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Quatre histoires de fantômes magnifiquement mises en scène par Kobayashi, associé de Kurosawa dans leur société de production. Je découvre sur le tard Kobayashi et réalise qu'il n'y avait pas que Kurosawa au japon à cette époque. C'est un autre maître de la mise en scène et de l'art si rare de savoir faire naitre chez le spectateur des émotions complexes. Envoutant.

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EDIT : je vous ai ajouté quelques images.
Modifié en dernier par syber le ven. 23 sept. 2016 09:41, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

A cette même époque au Japon, Mizoguchi et Ozu, au crépuscule de leur vie, étaient déjà d'illustres cinéastes. Le Voyage à Tokyo (1953), réalisé par le second, est un immense chef d’œuvre pétri d'humanité.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Et Kaneto Shindo avec Onibaba, Kuroneko, L'ile nue ...

Et tant d'autres à découvrir encore. Kurosawa est l'arbre qui cache la forêt. Ceci étant, c'est un sacré bel arbre :-D

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

J'ai loué deux films complètement différents ce week end, plutôt bien joués :

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J'étais surtout impatient de voir Café Society et je n'ai pas été déçu, on peu certes trouver deux trois trucs à redire, notamment sur la reconstitution historique qui ne m'a pas semblé bien coller avec ce qu'on peut imaginer ou voir dans d'autres films. Mais le film de W. Allen est très plaisant et très divertissant.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Un nouveau chef d'oeuvre visuel !

Kubo et l'armure magique
Travis Knight (Studio Laika), USA, 2016


Dans le japon médiéval, Kubo vit auprès de sa mère, affaiblie et mélancolique. Il exerce la profession de conteur dans un village des environs. Lorsque qu'il frappe les cordes de son koto, tout un monde de papier s'anime, plongeant les spectateurs au coeur des combats de samouraï légendaires. Un soir, kubo outrepasse les recommandations de sa mère, et s'attarde jusqu'à la nuit hors de son abris. Ses tantes, deux créature célestes qui le pourchassent depuis 11 ans, menacent de lui voler son deuxième oeil. Dans un ultime combat, la mère de Kubo lui permet d'échapper aux griffes de ses soeurs et le projette loin de là, sur des terres inhospitalières. La-bas, il fait la connaissance de madame singe, sa protectrice, et d'un étrange scarabé. La compagnie se met en quête d'une armure magique afin de protéger définitivement l'enfant du courroux de sa famille maternelle. Ce voyage sera aussi pour Kubo l'occasion de remonter le fil de son histoire.

Voilà pour l'argument. Il attirera les spectateurs, petits et grands, intéressés par le merveilleux et ou l'imaginaire du japon médiéval. Mais si l'un et l'autre vous laissent froid, sachez que ce film mérite d'être vue pour une autre raison : sa splendeur visuelle. Celui-ci a été tourné avec maestria selon la technique du stop motion. Autrement dit, les sujets et les décors en volume sont filmés image par image. Il s'agit d'un prodige en soi lorsque l'on pense à leur complexité. Visuellement, cette technique apporte des textures inconnues du dessin animé : l'eau, le tissu, le papier, les cheveux, le métal, la fumée sont bien réels. Ainsi, la magie, omniprésente dans l'histoire parait imprégner l'image. Un ravissement de bout en bout.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Je viens d'aller regarder de nouveau la bande annonce de Kubo et j'avoue que sa vision sur un PC portable ne rend pas grâce au travail des animateurs et aux textures que tu décris. Lorsque j'avais vu la BA pour la première fois, je n'avais même pas réalisé qu'il s'agissait de stop motion ... je pensais qu'il s'agissait d'un film d'animation classique. C'est un malentendu dommageable pour le succès du film.

Le dernier film que j'ai vu en Stop Motion, c'est Pirates ! Bon à rien et mauvais en tout, par les créateurs de Wallace et Gromit. Le résultat était remarquable. Mais avec Kubo, un sacré cran semble avoir été franchi.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Pour apprécier le pas qui a été franchi par le studio Laika, il faut se rendre sur son site internet et visionner les vidéos proposées.

http://www.laika.com/

Ce studio a été créé par le patron de Nike. Le réalisateur de Kubo est son fils.

Just do it, Travis ! :lol:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Il est possible de produire des films d'animation géniaux à partir de moyens techniques beaucoup plus rudimentaires que ceux qui ont servi à créer Kubo. Deux productions françaises récentes illustrent cette assertion.

Le jour des Corneilles
Jean-Christophe Dessaint, 2011

Le " Fils " Courge vit au coeur de la forêt avec son père, un homme asocial qui a fuit la civilisation. Père Courge applique sur lui des méthodes éducatives très rudes afin de le former à la vie sauvage. Pour seul réconfort, l'enfant reçoit la visite de créatures fantomatiques qu'il est le seul à voir et qui le conseillent. Un jour, emporté par sa colère, le père se blesse gravement. Le fils n'a pas d'autre choix que de le transporter jusqu'au village le plus proche, brisant en cela un interdit majeur. Là-bas, il fera la connaissance de la jeune Manon et de son père. Leur exemple le fera s'interroger sur le sens de l'amour filial et sur le libre arbitre.

Une fable philosophique emprunt de poésie qui intéressera tous les publics. La France aurait-elle trouvé son Miyazaki ?

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Aya de Yopougon
Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, 2013

La chronique tragi-comique de la vie d'un quartier d'Abidjan dans les années 1970, où il est question d'amour et de trahison, d'argent et de distinction sociale, d'ambition et de concurrence, d'honneur et d'humiliation, de phallocratie et de combat féministe...

Il s'agit de la déclinaison filmique des deux premiers épisodes de la série de bande dessinée parues aux éditions Gallimard. Comparée aux standards actuels, la technique d'animation parait totalement dépassée. Les mouvements sont peu nombreux et saccadés, les sujets se déplacent à la surface d'images figées... L'on sent que les moyens mis en oeuvre en la matière sont très limités. Pourtant cet aspect n'est pas gênant et, pour tout dire, participe à l'esthétique globale du film qui est, elle, très séduisante. Le trait de Clément Oubrerie est superbe, la reproduction des ambiances très maitrisée, les dialogues pleins de verve et le scénario excellent. Marguerite Abouet est à Abidjan, ce que Marcel Pagnol est à Marseille. Les points de comparaisons entre Aya et la trilogie Marseillaise sont nombreux, car les deux fictions traitent de sujets à la fois communs et universels.

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