Ben moi, j'ai vu ça !

Les bons films, ou les DVD techniquement impressionants.
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syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ant-Man (2015) de Peyton Reed et avec plein d'acteurs que je ne connais pas hormis Michael Douglas.

Une très bonne surprise. Ca n'a pas le côté pompeux et amphigourique des autres films de la série Avengers and Co.

Au contraire, les personnages sont bien installés et leurs motivations claires. Le scénario est limpide, léger, amusant, avec une constante prise de distance humoristique par rapport à l'action. J'ai retrouvé, a un degré moindre, le plaisir que j'avais éprouvé à la vision de Iron man 1.

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holggerson
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

syber a écrit :
holggerson a écrit :Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle-Orléans (Werner Herzog, 2009) - La lutte ambiguë d'un flic épris de justice - mais toxicomane et amoureux d'une prostituée - contre des gros malfrats. Un scénario de grande qualité et la " patine " si particulière du grand cinéaste allemand font de ce film un petit chef d'oeuvre tragi-comique (qui n'a pas de lien avec le film éponyme d'Abel Ferrara).
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J'ai vu ce bon film. Werner Herzog est coutumier des acteurs un peu barrés avec Nicolas Cage. Ce qui me fait repenser à Aguirre et Klaus Kinski.

"Je suis la colère de Dieu. Qui est avec moi ?", disais Aguirre à un singe, seul sur son radeau et entouré de morts. Absolument inoubliable !
La collaboration avec Nicolas Cage fut probablement beaucoup plus reposante pour Herzog. L'acteur américain simule (fort bien) la folie et l'excentricité. Ce n'était pas le cas de Klaus Kinski, qui lui était réellement dérangé psychologiqument. L'amitié ambiguë qui liait ce dernier à Herzog a fait l'objet d'un film documentaire : Ennemis Intimes, sorti en 1998. L'affiche est éloquente :lol:
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Mais la patiente d'Herzog avec son ami bipolaire a été récompensée sur le plan artistique. Que serait Aguirre sans la performance hors norme de Kinski ?
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Parmi les collaborations Kinski-Herzog, une autre au moins mérite d'être mentionnée : son rôle de vampire dans Nosferatu, Fantôme de la nuit(1979), remake parlant du film de F.W. Murnau. Ci-dessous, le Vampire en compagnie de son homme-lige mangeur d'insectes, Renfield, incarné par un autre phénomème : Roland Topor...
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

syber a écrit :
syber a écrit :En attendant le 6 janvier 2016 où je serais probablement dans une salle obscure pour voir Les Huit Salopards, je me prends à rêver du prochain James Bond qui serait réalisé par Quentin Tarentino et où Bond joué par Craig et Blofeld joué par Waltz diraient des dialogues tarantinesques durant une scène de torture badine avant qu'elle ne se conclue par un acte de violence aussi soudain qu'inattendu.

Oui, à ce moment de l'histoire de la Saga, le prochain Bond par Tarentino, ça aurait vraiment du sens et de la gueule :wink:
Les Huit Salopards, seront projetés en 70 mm Ultra Panavision 2.76 dans certaines salles françaises.

A Paris, il s'agira du Gaumont Marignan sur les Champs Elysées. J'y serai et nulle part ailleurs !

Une avant première est d'ores et déjà prévue.

Qu'on se le dise !
Je l'attends aussi avec une certaine impatiente celui-là. Quentin fait monter la pression en affirmant qu'il s'agit de son meilleur scénario. Personnellement, je souhaiterais qu'il innove en s'éloignant du schéma de la vengeance paroxysmique qui a structuré ces deux derniers films.
Modifié en dernier par holggerson le sam. 19 déc. 2015 14:14, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

C'est un documentaire que j'ai vu également. Dans celui-ci Werner Herzog raconte que sur le tournage de Fitzcaraldo, la tribu indienne engagée pour la figuration ne comprenait pas les rapports entretenus en Herzog et Kinski. Malgré la différence de culture et l'incompréhension de la langue, les indiens avaient bien compris que le chef était Herzog. Et ils ne pouvaient pas comprendre ni admettre que Kinski s'en prenne à lui de cette manière hystérique et physique.

Herzog racontait que le chef indien était venu le voir avec sa délégation et l'interprète et lui avait proposé le plus sérieusement du monde de le "débarrasser" de Kinski. C'était leur manière de résoudre les conflits. L'Amazonie est grande ...

D'ailleurs à ce propos, toujours dans le documentaire se trouve la scène de Fitzcaraldo où les indiens abordent le bateau à vapeur et prennent l'équipage en otage dans la cambuse. Les indiens font une danse menaçante autour de Kinski.

La peur se lit dans ses yeux !

Je sais que tu sais tout cela, mais j'encourage les lecteurs de ce topic qui ne les connaitraient pas à regarder ces deux films et ce documentaire. Ce sont des types de films qui n'existeront plus avant longtemps. Le temps que les spectateurs se lassent des effets numériques avec lesquels tout est possible et donc rien n'est vraiment conséquent.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

En parlant d'effets numériques...

Si comme moi vous ne comprenez pas grand chose à Star Wars et que vous projetez - éventuellement - ( ou êtes forcé :lol: ) de voir le dernier Opus, sachez que Le Monde.fr a pensé à nous :
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http://abonnes.lemonde.fr/cinema/video/ ... rs&xtcr=23
http://www.dailymotion.com/video/x3gux4 ... ndras_news

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Guerre et Paix (1967) de Serge Bondartchouk

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Film absolument monumental de près de 7 heures, divisé en quatre parties. Le film suit scrupuleusement le roman de Tolstoï et a bénéficié de moyens quasi illimité de la part de l'état soviétique qui voulait célébrer la culture Russe.

En quoi ont-ils consistés ? Principalement en des moyens financiers qui ont permis de construire des décors grandioses et en l'aide de l'armée pour la reconstitution des batailles. Il se dit que le film eut 120000 figurants et utilisa plusieurs tonnes d'explosifs pour reproduire les bordées de canons.

Oui, mais cette débauche de moyen donne-t-elle finalement une œuvre cinématographique ou bien un pensum indigeste versant dans le pompeux comme on pourrait le craindre ? C'est bien là la question !

Indéniablement du cinéma. C'est bien là le tour de force de Bondartchouk que d'avoir su prendre à bras le corps le roman de Tolstoï dans toutes ses dimensions sans s'y perdre. Le texte est bien transcris en une mise en scène intelligente et qui fait sens.

Qu'apportent au déroulement de l'histoire ces 7 heures de film ? Un rapport au temps qui favorise la compréhension du non dit.

Avec 7 heures de film et des moyens quasi illimités, la scène de bal ou le prince André et Natacha se rencontrent, dure plus de 12 minutes avec des centaines de figurants, des décors somptueux, des lustres en cristal et des robes de satin toutes différentes les unes des autres. La bataille de la Borodina ou Napoléon et Koutouzov s'affrontent par armées interposées dure 45 minutes. Oui, 45 minutes et plusieurs dizaines de milliers de figurants tous en costumes ! Lorsque la cavalerie attaque, ce sont des centaines de chevaux que l'on voit à l'écran. Quand on nous montre l'issue de la bataille avec Napoléon à la fois victorieux et terrassé par son résultat, contemplant des dizaines de milliers de morts, ils ont tous allongés au sol ! Lorsque Koutouzov sacrifie Moscou et que la ville est incendiée par l'armée française, la séquence dure 35 minutes à l'écran et ce sont de véritables bâtiments qui brulent. L'effet produit sur le spectateur dépasse tout ce que les effets numériques actuels peuvent susciter. La durée des séquences fait que l'ont ressent parfaitement la progression du sentiment amoureux chez Natacha lors de sa première danse avec André. La durée de la bataille de Borodino fait que l'on comprend parfaitement les propos de Tolstoï rapportés à la fin de celle-ci sur l'inanité de ces guerres. Car c'est exactement l'enchainement des sentiments que nous avons vécu en visionnant la séquence qui nous a amené à cette même conclusion. Il eut été impossible d'obtenir le même effet chez le spectateur en réduisant cette bataille à quelques minutes à l'écran, même en y mettant les mêmes moyens humains et financiers. Nous n'aurions pas pu faire le même chemin émotionnel en tant que spectateur.

Je ne suis pas Tolstoï, n'ai pas son talent et si vous voulez un résumé du film vous pouvez lire son bouquin :lol: :wink: . D'autre part vous trouverez sur le net une foultitude de commentaires tous plus dithyrambiques les uns que les autres au sujet de ce film hors normes. Je me bornerai donc par conclure que chaque rouble dépensé à une justification à l'écran et sert l'histoire. J'ai dévoré les quatre parties en deux demies journées.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Les Huit Salopards (2016) de Quentin Tarantino.

Vu en avant-première en copie 70 mm avec Overture , Intermission (comme dans Les 10 commandements ou Ben Hur ou p'têt ben les deux, je ne sais plus) et 8 mn de film en plus ! :wink:

Bon déjà, le 70 mm ne sert pas à grand chose pour ce film car les scènes de paysage sont finalement très courtes. Le film est essentiellement un huis clos qui se déroule dans la mercerie de Minnie. D'autre part, le 70 mm présente la caractéristique amusante de scintiller dans les blancs ce qui est gênant pour les yeux de celui qui y est sensible ; dont moi, qui ai réalisé ce phénomène lors de cette projection hier soir. Hors, il n'aura échappé à personne qui aura vu la bande annonce ... que les scènes extérieures se passent dans des paysages enneigés.

En revanche, l'Intermission est judicieusement utilisée et l'Overture utile pour faciliter la concentration du spectateur et la transition entre le réel et le film. Donc, le format de cette séance est justifié. A noter un faux raccord gros comme un gros plan en cinémascope sur le visage de Jennifer Jason Leigh entre la première et la seconde partie :lol:

Que dire du film ? Il s'agit d'un scénario à la Agatha Christie sur fond de tensions humaines en général et raciales en particulier qui ont construit la nation américaine à la fin de la guerre de sécession. Personne n'est vraiment bon, ni vraiment gentil. Difficile de reconnaître les pleutres, les courageux, les menteurs et les honnêtes gens. Chacun raisonne en fonction de ses intérêts et se révèle au moment d'agir. Imaginez 10 petits nègres sur le ton du Grand Silence que j'ai chroniqué sur ce topic par le plus grand des hasards.

Et c'est là la faiblesse du film. Un huis-clos de 3 heures, ca a été un peu long à subir pour ma part, je ne vous le cache pas. Ca manque un peu de respiration. Sans compter cette maladresse de la bande son qui consiste à nous faire entendre le son du vent du blizzard de façon ininterrompue pendant toute la durée du film. Agaçant.

A côté de ça, la mise en scène est parfaite, les décors et les costumes sont réalisés avec un soin du détail remarquable. Quand à la direction et au jeu des acteurs, ils sont tout simplement hors norme avec une attention particulière pour Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh qui composent des personnages extrêmes et d'une solidité à toute épreuve. Le sheriff de Red Rock, interprété par Walton Goggins, est également très réussi dans son évolution tout au long du film. Les dialogues sont très écrits, encore plus que d'habitude. Du très beau boulot sur ces aspects.

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Modifié en dernier par syber le mar. 05 janv. 2016 23:37, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par pleume »

syber a écrit :Les Huit Salopards (2016) de Quentin Tarantino.
Ca c'est de la preview!!! J'avoue être tenté par ce film quand il sortira en salle demain

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Chef (2014) de Jon Favreau

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Une comédie familiale bon esprit et bien menée. Une histoire de rédemption avec happy end que l'on voit arriver de manière imparable, interprétée par une bande d'acteurs/copains : Jon Favreau, Sofia Vergara, Robert Downey Jr, Dustin Hoffman, Scarlett Johansson, ...

Très agréable et sympathique.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

J'ai regardé "No Escape" hier soir :

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J'aime bien les film avec Pierce Brosman (me viennent à l'esprit Matador ou Mamma Mia).
Un bon suspens avec quelques passages "tendus" plutôt bien mis en scène. On a beau se douter que les gentils vont s'en sortir, on se demande tout au long du film comment ils vont bien pouvoir s'échapper!

Sinon, récemment j'ai loué l'Oracle (pas trop accroché) et je suis allé voir StarWars au cinéma, j'ai trouvé ça pas mal sans être génial. J'aime bien cette nouvelle actrice, qui cache dans le scénario un certain mystère sur son origine plutôt bien amené. Par contre le nouveau méchant, bof.

J'ai loué également le dernier mission impossible la semaine dernière, on en a pour son argent :-D , bon film du samedi soir!

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Jolies cascades sponsorisées par BMW.

https://www.youtube.com/watch?v=dMFd1CmdhVg

Le fait de parler de Pierce Brosman, ça m'a donné envie d'en louer un autre. J'ai pris celui ci pour ce soir, avec un casting féminin "haut de gamme"! :

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

syber a écrit :Les Huit Salopards (2016) de Quentin Tarantino.

Vu en avant-première en copie 70 mm avec Overture , Intermission (comme dans Les 10 commandements ou Ben Hur ou p'têt ben les deux, je ne sais plus) et 8 mn de film en plus ! :wink:

Bon déjà, le 70 mm ne sert pas à grand chose pour ce film car les scènes de paysage sont finalement très courtes. Le film est essentiellement un huis clos qui se déroule dans la mercerie de Minnie. D'autre part, le 70 mm présente la caractéristique amusante de scintiller dans les blancs ce qui est gênant pour les yeux de celui qui y est sensible ; dont moi, qui ai réalisé ce phénomène lors de cette projection hier soir. Hors, il n'aura échappé à personne qui aura vu la bande annonce ... que les scènes extérieures se passent dans des paysages enneigés.

En revanche, l'Intermission est judicieusement utilisée et l'Overture utile pour faciliter la concentration du spectateur et la transition entre le réel et le film. Donc, le format de cette séance est justifié. A noter un faux raccord gros comme un gros plan en cinémascope sur le visage de Jennifer Jason Leigh entre la première et la seconde partie :lol:

Que dire du film ? Il s'agit d'un scénario à la Agatha Christie sur fond de tensions humaines en général et raciales en particulier qui ont construit la nation américaine à la fin de la guerre de sécession. Personne n'est vraiment bon, ni vraiment gentil. Difficile de reconnaître les pleutres, les courageux, les menteurs et les honnêtes gens. Chacun raisonne en fonction de ses intérêts et se révèle au moment d'agir. Imaginez 10 petits nègres sur le ton du Grand Silence que j'ai chroniqué sur ce topic par le plus grand des hasards.

Et c'est là la faiblesse du film. Un huis-clos de 3 heures, ca a été un peu long à subir pour ma part, je ne vous le cache pas. Ca manque un peu de respiration. Sans compter cette maladresse de la bande son qui consiste à nous faire entendre le son du vent du blizzard de façon ininterrompue pendant toute la durée du film. Agaçant.

A côté de ça, la mise en scène est parfaite, les décors et les costumes sont réalisés avec un soin du détail remarquable. Quand à la direction et au jeu des acteurs, ils sont tout simplement hors norme avec une attention particulière pour Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh qui composent des personnages extrêmes et d'une solidité à toute épreuve. Le sheriff de Red Rock, interprété par Walton Goggins, est également très réussi dans son évolution tout au long du film. Les dialogues sont très écrits, encore plus que d'habitude. Du très beau boulot sur ces aspects.

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C'est un bon film ! Avec un milieu meilleur que le début et la fin, mais un bon film quand même, souvent drôle, en dépit de son aspect gore souligné par plusieurs litres de sang, de vomissure et de cervelle chaude.

Outre les clins d'oeil assumés à Corbucci, Léon ou Agatha Christie, je trouve que Tarantino s'inspire surtout de lui même et de l'imaginaire qu'il a développé film après film, plus particulièrement dans Réservoir Dogs, Pulp Fiction et Boulevard de la Mort : excellent film dans lequel Kurt Russel a déjà de gros problèmes dans ses rapports avec la gente féminine :lol:.

Sur le fond du propos, une fois écarté, pour les besoins de l'analyse, les farces macabres, les provocations faussement misogynes et racistes (qui semblent avoir décontenancées la critique) et quelques ruses du réalisateur, dont la principale réside dans le titre même de l'oeuvre ; alors il me parait possible de comprendre cette histoire comme une parabole de la réunion entre le Nord et le Sud au sein de la Fédération, postérieurement à la guerre civile meurtrière, guerre qui fonda néanmoins les états Unis modernes, en permettant notamment aux esclaves de se libérer de leur joug et de gagner partiellement le droit de cité, victoire morale qu'arbore fièrement le Major " Marquis " Warren, personnage central du film.

Tarantino a peut-être réalisé son film le plus politique, mais à sa manière... : :idea: .
Modifié en dernier par holggerson le dim. 17 janv. 2016 15:48, modifié 2 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

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Un film d'aventure, un film anthropologique, un film critique, un film esthétiquement sublime dans son magnifique noir et blanc. En un mot : un film rare !

L'Etreinte du serpent
de Ciro Guerra (Colombie, 2015)

Dans la jungle amazonienne, durant les années 1920, Theodor Koch-Grünberg, un anthropologue allemand épuisé par la maladie est conduit par son guide près de Karamakate, un sorcier amazonien afin que ce dernier tente de le guérir. Celui-ci accepte, non sans mal, d'aider l'explorateur allemand et pour se faire l'entraine dans une aventure au fin fond de la forêt primaire. Quelques décennies plus tard, Richard Evans Schultes, éthnobotaniste américain au mobile trouble, part à la recherche d'une plante indigène rarissime, la Yakruna, en suivant les traces laissées par Koch-Grünberg dans son journal. Il finit lui aussi par rencontrer Karamakate, plus âgé et plus ermite que jamais.

Le scénario intercale le récit de ces deux périples aux nombreux points communs. Cette narration enchevétrée permet au réalisateur de montrer habilement l'évolution des lieux sous l'influence grandissante des missionnaires, des aventuriers de tous poils et des exploitants de matières premières. Néanmoins les deux expéditions ne se termineront pas de la même manière : l'homme honnête ne sera pas récompensé, le menteur le sera d'une manière inattendu et l'on peut supposer que cela changera le cours de sa vie. Karamakate a lui même évolué en trente ans : plus résigné, plus sûr de lui et, désormais, impassiblement prêt à accepter la disparition inexorable du savoir accumulé par son peuple.

Ce film peut rappeler sous certains aspects Aguirre dont nous parlions il y a peu - Guerra reconnait d'ailleurs une certaine filiation entre lui et Herzog. Il pourrait aussi faire penser à Dead Man, de Jim Jarmush, par le choix du noir et blanc et pour l'intérêt porté au mysticisme, ou encore à Dersou Ouzala pour le réalisme de la " reconstitution anthropologique " inspirée par le récit d'explorations menées par des scientifiques. Néanmoins ces références, réelles ou hypothétiques, ne doivent pas faire oublier la singularité du propos de ce film et la subtilité du regard porté par Guerra sur les populations indigènes amazoniennes durant le processus d'acculturation avec " l'homme moderne ".
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Modifié en dernier par holggerson le lun. 18 janv. 2016 10:10, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Ca a l'air très intéressant. J'ai pensé à Claude Lévi-Strauss, bien entendu. Le film n'est visible que dans quelques salles à Paris. J'espère qu'il sera encore à l'affiche la semaine prochaine, histoire d'avoir le temps d'y aller. Merci de nous l'avoir signalé :wink:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Un voyage initiatique sous le tropique du Cancer !

Cabeza de Vaca
Nicolas Echevarria, Mexique, 1990

C'est en lisant une critique de l'Etreinte du Serpent, que j'ai appris l'existence de ce film. Intrigué, je me suis procuré une copie. Le film met en image la relation de voyage au Mexique d'Alvar Nunez Cabeza De Vaca, rare rescapé de l'expédition malheureuse emmenée par le conquistador Panfilo de Narvaez durant la première moitié du XVIème siècle. C'est dans le dénuement le plus totale que Cabeza de Vaca débuta sa traversée du Mexique d'est en ouest. Durant huit ans, il multiplia les aventures et les mésaventures parmis les populations autochtones, vis à vis desquelles il acquit progressivement du prestige en tant que thaumaturge. Au terme de son périple, il retrouvera les colons espagnols en Californie, humainement transformé par son expérience.

L'errance du héro dure huit ans mais elle est condensée par Echevarria en un peu moins de deux heures. Le réalisateur a fait le choix de mettre en avant les aspects mystiques de cette expérience. L'apprentissage de la sorcellerie par Cabeza de Vaca, l'épreuve morale de sa solitude, les miracles accomplis et le lien aux autres qui en découle sont les éléments majeurs du film. Le propos était donc difficile mais le cinéaste s'en tire globalement très bien. Les scènes " indiennes " constituent la grande réussite du film. Elles frappent par leur réalisme et par les surprises qu'elles réservent aux spectateurs, tout particulièrement durant la longue séquence de l'initiation. Les scènes " espagnoles " au début et à la fin du film, et certaines scènes intermédiaires sont de mon point de vue moins intéressantes en raison, principalement, du jeu des acteurs quelque peu emphatique. Malgré son aspect inégal, ce film mérite largement d'être vu par les cinéphiles amateurs d'anthropologie.

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Modifié en dernier par holggerson le dim. 24 janv. 2016 09:40, modifié 1 fois.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

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Une fois de plus la prestation de Meryl Streep est excellente, l'histoire est assez originale et plutôt bien racontée, mais ce n'est pas trop mon style de film (gros plan sur les relations familiales) !

holggerson
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par holggerson »

Meryl Streep est en effet une immense actrice qui a, selon moi, obtenu l'un de ses plus grands rôles dans le chef d'oeuvre de Clint Eastwood : Sur la Route de Madison.

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syber
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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Je suis allé voir L'étreinte du serpent au Louxor à Paris. C'était l'occasion pour moi d'en profiter pour aller voir ce cinéma qui vient d'être rénové.

Effectivement, le film est bon et entêtant plusieurs jours après sa vision. Entêtant pour l'histoire et sa tonalité, mais également car je n'arrivais pas à identifier ce qui le rendait proche de moi. Je cherchais dans la mauvaise direction et j'ai eu le déclic hier soir dans mon lit.

Corto Maltese !

C'est exactement un film de Corto Maltese.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Séance de rattrapage avec Le pont des Espions (2015) de Steven Spielberg qui est encore projeté en salles.

Film à la structure classique et au déroulement linéaire. L'histoire est simple. Au début de la guerre froide, les US ont arrêté un espion soviétique sur leur territoire. Peu de temps après, les soviétiques font de même en abattant un avion espion et en capturant son pilote. Un échange est proposé. Une négociation commence. Pendant ce temps, un étudiant US se fait arrêter sur le territoire de la nouvelle RDA ; ce qui complique les choses. Nous avons tous en tête ces images d'échanges d'espions sur un pont reliant les territoires des deux blocs. Ce sera le lieu choisi. Avec cette histoire simple, les scénaristes (dont les frères Coen) ont su à la fois nous la rendre proche et à la fois en tirer une morale qui nous dépasse. Tom Hanks est d'une crédibilité à toute épreuve en endossant un rôle comme ceux de James Stewart ou Henry Fonda à leur époque, celui d'un type indécrotablement honnête, idéaliste, actif et obstiné. Ajouté à cela le talent de conteur de Spielberg et on obtient les ingrédients d'un excellent film. Il ne s'agit pas du meilleur de Spielberg mais on se régale pendant deux bonnes heures devant de la belle ouvrage.

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par syber »

Les Chaussons Rouges (1948) de Powell et Pressburger (The Archers :wink: )

Film dont le sujet est la création artistique et qui utilise le ballet comme une représentation d'un art complet, afin d'illustrer cette thèse qui englobe tout ses aspects (création mais également égo, rapports de force, marchandisation, plagiat, etc ...). Il s'agit d'un mélodrame car la création artistique n'est pas un chemin pavé de fleur, mais plutôt un chemin de croix par les compromis et les sacrifices demandés.

Je ne ferai aucun commentaire superflu sur ce film qui est le meilleur film de l'univers sur ce sujet de la création artistique :wink: . Il s'agit d'un film parfait, formellement à la fois parfaitement classique et profondément novateur et aucune contradiction ne saurait m'être opposée ! :lol:

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Re: Ben moi, j'ai vu ça !

Message par BowiePop »

Ce que j'aimerais bien venir regarder les films chez toi!

A nouméa, c'est plutôt difficile de trouver ce genre de trucs et je n'ai pas envie de les acheter sur internet, j'en ai déjà trop dans mes armoires qui prennent la poussière.

Ah, j'ai trouvé celui là, en location, pour ce soir :

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Par contre, l'étreinte du serpent, ils ne connaissent pas sur iTunes Store. :?

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