Comme Narscht et Alain, j'y suis allé d'une petite écoute ce we.
Donc, mise en carton des Goelette 500 (on ne conseillera jamais assez de conserver les emballages, c'est tellement pratique dans notre vie d'audiophile), et départ pour un samedi soir entre mecs.
La mise en place était facile. J'avais les pointes sous les enceintes, mon ami chez qui se déroulait l'écoute, du parquet chêne massif. Afin d'éviter les drames, j'avais des petits carreaux de faience... Ouf
2 mètres entre les enceintes, 3 de recule, enceintes pincées vers le fauteuil d'écoute, le tout décollé des murs (latéraux et arrière) d'un bon mètre.
Pour les faire chanter, un Jadis DA30, et un lecteur Wadia 6. Pour ceux qui les connaitraient pas, le Jadis est un ampli à lampes 30W classe A, push pull EL34. Le wadia 6 est un lecteur très haut de gamme des 90/95, et est construit comme un Panzer.
L'ampli comme il se doit, avait 48 h de chauffe.
La première écoute est vraiment déroutante, pour pas dire décevante. On a commencé par du pop rock, à tendance discothèque. On note immédiatement un manque de basses évident, qui rend la restitution fluette à tendance criarde. Nous avons avec mon ami l'habitude d'écouter la Goelette chez moi, collée au mur arrière, avec mon Marantz PM16 transistor. On a donc du grave chez moi, mais pas chez lui. Un de nos premier jugement est de dire que la personne qui écouterait un tel systeme dans de telles conditions, ne l'achéterait certainement jamais.
C'est l'appéro. On se sert des bulles, on piccore un peu, on refait le tri dans les CD pour éliminer tout ce qui n'est pas accoustique. On laisse tourner, on discutte, on passe à table.
Autant vous dire que je suis très déçu. J'attendais beaucoup de l'association des 94,5 db et du scs avec la Classe A en tube. Et ben c'est pas terrible. Certe c'est défini, mais preque trop. Et c'est tellement cours vers le bas, que ça modifie toute la perception de l'enceinte.
En mangeant, on écoute Jardin d'hiver d'Henry Salvador, qui est vraiment très bien produit. On est dans la cuisine, les enceintes deux pièces plus loin. On a monté le niveau pour compenser l'éloignement. On se surprend à se dire pendant le repas, que quand même, sur l'accoustique, ça a pas l'air mal du tout. Henry n'est pas à table avec nous, mais il est très crédible.
Et puis on repasse au salon, on commence à avoir l'écoute dans l'oreille, on fait moins attention au grave. On passe le reste des CD accoustiques.
Et alors là, on a pris une calotte ... Attention les yeux (enfin, les oreilles quoi).
Donc, autant le dire, l'écoute est vraiment grandiose. Dans les points carractéristiques, on note la transparence très poussée, la définition de très haut niveau, le naturel des timbres, la dynamique, l'image et la scène sonore, la profondeur, et aucune pointe d'aggressivité. Naturel en gros.
Les CD s'enchainent avec un égal bonheur. On fait un comparatif instentané Goelette / Davis 707 qui sont dans le salon. Le jour et la nuit. En gros, la 707 est brouillone et lourde. Il manque tout. Elle est plus agréable en écoute domestique, tant qu'on a pas de point de comparaison.
On rebranche les Goelettes. On se fait le Bolero de Ravel. Re calotte. Un orchestre symphonique, quand on a à la fois, la définition, les timbres, la largeur et la profondeur de la scene, c'est boulversant.
J'aime beaucoup la sensation que l'air entre les instruments a de la matière, qu'il est disons "palpable". Scène sonore d'une stabilité et d'une précision sans faille.
Ben Harper est dans la piece, sa guitare et sa voix ne se chevauchent pas du tout. Un frisson énormissime lors de l'écoute de la dernière piste du Live Lumière de Lianne Folie, avec Petruciani au piano. Genial Willy Deville sur Hey Joe en version latino et Bamboo Road Live.
Voici donc en gros les conclusions (les miennes et celle de mon ami) livrées en vrac :
- c'est un système de très haut niveau, nécessitant de la part de l'auditeur une écoute implicative. Il faut faire l'effort intellectuel d'écouter pour apprécier toutes les qualités
- il y a bien une philosophie du son cabasse. C'est bête à dire dans le sens ou 20H/20kHz devrait être reproduits le plus fidélement possible, et ne devrait pas influer sur un esthétisme sonore. Et ben non, on continue à dire qu'il y a un ''son'' Cabasse, et qu'il est très interessant
- un ampli à tube de qualité en classe A s'accorde à merveille d'une paire de Goelette, pour un faire un système de très très haut niveau, et on pèse nos mots.
- qu'ajouter un caisson genre Thor / Largo couvrant la bande 20/100 Hz ça doit apporter la touche finale, en propulsant le système vers une qualité exceptionnelle (disons qu'en tout cas, c'est comme cela qu'on l'a fantasmé)
- que cette enceinte qui a 15 ans, n'a pas prix une ride (ou au choix, qu'elle était en avance sur son temps). En plus, esthétiquement parlant, le bubinga sur un parquet chène massif, c'est super beau.
- qu'à 10 000 Fcs la paire avec les pieds en 1994, c'était finalement un très bon rapport qualité prix, qui même aujourd"hui s'il était vendu neuf à 2000 Euro, enterrerait toute la concurence (allez voir le prix d'une paire de JMR Offrande ... merveilleuse enceinte au demeurant)
- qu'ont se demande si un jour on trouvera la limite de la Goelette, vu qu'a chaque fois que nous y avons branché des maillons de meilleure qualité, l'enceinte s'est révellée de plus en plus haut de gamme.
En conclusion 2 chose :
1 - Merci à Walt pour cet excellent conseil sur le choix Goelette 500
2 - Merci à BD63 de s'être séparé de telles merveilles
Finalement, c'est tout simple le bonheur
PS1 : bien sur, nous sommes de parti-pris. Nous pensons tous, moi le premier, que nos enceintes sont meilleures que celles du voisin. Et c'est très bien comme ça ...

PS2 : dit Papa Nowel, c'est quand que j'aurrai une grande pièce ...
