Ecoute des Sphères :
Et là, le problème qui se pose est le suivant :
Quels mots employer pour décrire l’indicible ?
Comment expliquer ce qui est hors norme ?
Quels sens vont avoir des mots et des expressions mille fois utilisées pour décrire des impressions d’écoutes sur des matériels dits "normaux" ? Quel sens donner à
"un grave net et descendant bas", des
"impacts saisissants", une
"scène sonore réaliste", lorsque l’on parle des Sphères … tous ces mots ont déjà été utilisé avec sincérité par leurs auteurs, pour parler des Samoa, des Java, des Bahia, des Baltic et des Kara !
Comment parler des Sphères ? En sur ajoutant dans l’emploi d’adverbes et de qualificatifs ? En inventant de nouveaux mots ? En trouvant des images inédites ?
Et puis surtout, sans grand talent d’écrivain, ni de reporter, comment rendre compte de manière juste du travail accompli par les équipes de Cabasse ?
J’avais déjà écouté les Sphères lors du Salon à Paris où elles étaient présentées en exclusivité en France. Une certaine fébrilité bien compréhensible de la part des équipes de Cabasse, doublée d’un temps de préparation sans doute trop court avaient rendu perfectible cette démo ; mais déjà tellement impressionnante !
Patrice Luc nous expliquera qu’ils auront eu besoin de 1,5 jour pour correctement adapter les Sphères à leur auditorium ; on se doute bien qu’il est impossible de bénéficier d’autant de temps dans un salon, alors que, circonstances aggravantes, les salles d’écoutes ne sont justement pas traitées acoustiquement.
A mon niveau de compétence et d’expérience, je ne vois pas de points faibles sur la restitution des Sphères !
L’écoute des Sphères est stupéfiante de douceur, de puissance et
de cohérence ! Bon sang ça fait de la musique ce
truc ! Pas question avec un tel système de couper les cheveux en quatre et de savoir si la bague à la main droite du contrebassiste du milieu, ne le gêne pas pour jouer un fa dièse. Fa dièse, la note la plus près du sol ! Niveau auquel je situe ce genre de débat !
Sur 1812 – la bataille de Wellington, les impacts des canons sont inouïs pour moi. D’une puissance et d’une clarté splendides. Je vous assure que la seule question que je me suis posé lors de l’écoute de ce morceau, c’est :
Mais bon sang, qui va gagner la bataille ? Avec les Sphères, on est dans la musique, on fait corps avec les orchestres, on partage les intentions du compositeur. C’est une expérience unique d’avoir vécu et compris cela.
Conférence de presse – Michel Petrucciani et Eddy Louiss. J’ai déjà écouté ce disque sur le fameux système McIntosh Haut de Gamme (plus cher que les Sphères, soit dit en passant). Sur le McIntosh, la scène était dramatisée. Les instruments étaient bien trop grand et leur son, emphatique. Sur les Sphères, rien de tout cela. Tout est à sa place avec la bonne taille et les bons timbres. J’ai retrouvé les sensations de la première écoute au Salon : le piano est un instrument extrêmement difficile à reproduire dans l’étendu de ses registres, dans son coffre et dans son volume physique. Les Sphères se sortent comme une fleur de cet exercice. Merci aux 55ND.
Vous vous êtes sans doute tous amusés, comme moi, à pousser un peu le son de votre ampli et de contempler, un peu fasciné, vos HP de grave de 21 cm ou 30 cm aller et venir dans un débattement de quelques millimètres. Peut être avez-vous approché votre main du HP pour ressentir le déplacement d’air provoqué par le mouvement de la membrane.
Mes pauvres enfants ! Et je m’inscrit dans le lot !
On ne joue plus dans la même cour. A niveau réel, la membrane du 55ND a un débattement d’un peu plus d’un centimètre. En plaçant sa main devant le QC55, on ne constate pas un déplacement d’air … on constate, interloqué, un VENT de force 4 sur l’échelle de Beaufort* !
Ca donne envie d’avoir un Saturn chez soi : peut-être un objectif intermédiaire réaliste et atteignable ?!
Pour finir, un critère qui ne trompe pas ! Lorsque j’ai écouté seul et à niveau réel les Karissima avec ma musique, il a fallut que l’on vienne me prévenir que l’écoute des Sphères allait débuter dans un second auditorium. Encore 2 minutes répondais-je. J’étais
dans la musique et y fallait pas me faire ch...
Lors de l’écoute des Sphères au Salon de Paris, j’avais été estomaqué par leurs performances, mais n’avait pas ressenti l’envie de procéder à une seconde écoute (il suffisait simplement de revenir 30 minutes plus tard, pour bénéficier d'une seconde écoute).
Avec les Sphères réglées chez Patrice Luc, je ne voulais plus, nous ne voulions plus, sortir de l’auditorium. Impossible d’être rassasiés d’une telle écoute.
SyberEmerveillé
* Force 4 = jolie brise