Re: Rencontre avec Bernard Neveu
Posté : jeu. 02 juin 2016 22:24
Non, je ne lui ai pas posé la question de l'origine de sa méthode. cela doit remonter à loin car il m'a dit à peu près "que même un enfant comprend pourquoi il faut 1 micro par enceinte".Ubu a écrit :Je ne sais pas si la question a été posée mais est ce que tu sais si il enregistrait déjà avec le principe des deux micros omnis ou si c'est venu après sa rencontre avec Georges Cabasse et le fruit d'expérimentations à partir de leur collaboration ?oso a écrit : C'est vrai, c'est passionnant: le fruit d'une démarche qui n'a pas varié dans ses objectifs.En effet sa démarche pourrait paraître surprenante, au premier abord, de par sa "simplicité". Lorsque l'on regarde la débauche de moyens de certains studios, le dépouillement de son installation passerait pour de l'amateurisme : pas de traitements acoustiques lourds, des enceintes qui ont plus de 30 ans (ce n'était certes pas le tout venant de l'époque), pas de 16Hz (pourtant il est spécialisé dans l'orgue qui est un des rares instruments à descendre réellement dans l'extrême grave). Mais lorsque l'on passe un de ses enregistrements on se rend compte que tout ça n'a rien à voir avec du bricolage (je viens de prendre les oeuvres polyphoniques de Kodaly).oso a écrit : La question de la marque d'enceintes m'a semblé moins importante à ses yeux que l'équilibre et la neutralité. Il se trouve que les Cabasse d'une certaine époque correspondaient à son exigence de vérité sonore, et que les BW801 aussi: rappelons nous que PM a souvent déclaré que les BW801 ressemblaient beaucoup aux grandes Cabasse mises au point par Bellec et GC. BN m'a également confié que ses Goëland étaient proches des 801 de PM.
J'ai trouvé B. Neveu très pragmatique. Si un jour il jette une oreille sur les Sphères, je serais très curieux de connaître son opinion.
C'est un point que je trouve très interessant pour nous, amateurs de musique fidèlement reproduite: l'avis de professionnels qui passent leur temps à comparer le son réel et sa reproduction. C'est précieux. Chez BN, cela trouve un aboutissement avec la mise au point d'un format d'enregistrement (stéreo en 6 canaux). Accessoirement, on peut se faire la réflexion que si des modèles comme les Catalane lui conviennent, nul doute qu'elles conviennent aussi à beaucoup d'entre nous.
Tout ça aide à relativiser la débauche de moyens parfois rencontrée sur des installations d'amateurs comme nous. Pourtant comme tu le dis justement quelqu'un comme BN passe son temps à entendre et comparer le son réel et sa reproduction, si quelque chose de grave clochait dans son installation il aurait beaucoup plus de chances de trouver ça dérangeant que quelqu'un qui n'a pas assisté à la prise de son.
Je ne parlerais pas de dépouillement: j'ai plutôt eu l'impression d'un matériel "nécessaire et suffisant". Du lecteur au enceintes, il n'y a que du matériel sérieux "qui fait le boulot". Une Catalane, c'est déjà quelque chose.
Pour le 16 Hz, je ne sais pas, mais je ne jurerais pas que ça ne descend pas jusque là. En 2.0, il n'y a que 2 enceintes pour faire le grave. ici, il y en a 6. La surface de membranes et le volume cumulés sont très supérieurs à ce que proposent bien des caissons: imaginez, l'équivalent de six 30 cm correctement chargés .
N'oublions pas non plus le room gain qui remonte naturellement le niveau des basses. Et pour nous aider encore, il y a l'effet Tartini qui permet au cerveau de reconstituer la fondamentale à partir des harmoniques.
En tout cas, je n'ai ressenti aucune frustration dans les basses en comparaison avec un orgue en vrai. C'est a dire que c'etait vraiment naturel, sans aucune sensation de limite.
Pour la pièce, elle est effectivement très agréable déjà en 2.0. Mais là encore, le 6.0 aide à l'effacer au profit de l'acoustique de l'enregistrement sans doute le bénéfice de l'augmentation de la définition du front d'onde (Huygens toujours!)