BalticLover a écrit :+1 Ubu et Oso avec certains de vos arguments.
En réalité, on ne fait que tourner en rond puisque nos impressions d'écoute sont subjectives et le resteront toujours.
Le plus important est donc de prendre du plaisir à écouter de la musique sur sa propre chaîne, continuer à faire des écoutes comparatives dans les salons, auditoriums et chez les amis, faire venir chez soi des amis audiophiles qui auront une analyse et un regard légèrement plus objectif de la subjectivité , et ainsi continuer à faire évoluer son système en fonction de ses propres goûts.
Nous serons toujours entourés de certaines personnes malhonnêtes, qu'il s'agisse de fabricants, de revendeurs, de journalistes ou chroniqueurs, mais tous ne sont pas comme ça et heureusement. Il faut donc être vigilant, méfiant et privilégier encore une fois les écoutes aux discours.
Les impressions et émotions ressenties lors d'une écoute (bien que plus ou moins subjectives) doivent être les seules à nous guider vers la constitution de notre chaîne hifi et vers l'évolution de cette dernière.
Conseil donc : "Multiplier les écoutes sur des systèmes de marques et de conceptions différentes, comparez et choisissez celui qui vous convient, et pas celui qui convient le mieux à votre ami, revendeur ou voisin." Car en effet les goûts et les couleurs sont propres à chacun et encore plus dans les passions comme la hifi où l'on investit énormément d'économies. Ce qui explique d'ailleurs que beaucoup (moi le 1er) cherchent par la suite à justifier ou sublimer leur installation au travers d'analyses ou d'arguments subjectifs, dans le seul but de se rassurer et de mieux avaler la pilule liée aux dépenses.
Bref en attendant, le plaisir avant tout et les écoutes avant les discours...
Sur ceux bonnes écoutes Ubu, Oso et les autres.
J’accepte intégralement le point de vue exposé ici, et la démarche proposée car chacun est libre de suivre le chemin qui le satisfait. J’ai exploré cette même démarche pendant plusieurs années.
Cependant, je pense qu’elle n’est pas universelle. Ma démarche actuelle, très en accord avec la philosophie publiée par G. Cabasse, mais pas seulement, est opposée, et je vais tenter d’expliquer pourquoi. Avant de commencer, je vais poser 3 points qui me paraissent importants pour la remettre en perspective :
1) Mes gouts portent principalement vers la musique classique, basée sur des instruments naturels, ceux que j’entends chez moi, aux répétitions du conservatoire et au concert. (j’aime aussi beaucoup de groupes de rock, pop, mais les écoute peu souvent, même si c’est avec grand plaisir)
2) Je constate tous les jours que l’émotion musicale passe très bien sur des appareils très bas de gamme (mon radio reveil sony « dream machine » me procure des émotions intenses à l’écoute des programmes de F. Musique entre 4 et 6h du matin : un programme d’interpretations rares d’œuvres de toute beauté, je vous recommande). Pour moi, les appareils n'ont rien de "musical".
3) En installant une chaine dans mon salon, mon objectif est de reproduire autant que possible l’expérience du concert.
Ma démarche diffère principalement de celle décrite par BalticLover en ce sens que je suis de moins en moins interessé par les comparaisons entre les systèmes chez les uns et les autres. Trop d’éléments varient (la pièce) tout en étant loin d’être optimaux, et plus on monte en gamme, plus la subjectivité de chacun prend le pas. J’ai peu à peu remplacé ces expériences par celle de la confrontation de ce que j’entends chez moi avec ce que j’entends en vrai. Alors bien sûr, je n’ai pas les moyens de la rigueur absolue : pas de studio d’enregistrement pour confronter directement le réel à la chaine, mais cela ne m’empeche pas de tenter d’aiguiser ma culture d’écoute. En concert, je teste plusieurs places, je ferme les yeux pour me rendre compte de ce qu’est l’image (essauyez, c'est surprenant et agréable à la fois), je prends même le sonomètre aux répétitions pour mesurer quels sont les niveaux afin de mieux appréhender la question du volume de retour chez moi. Et puis quelques expériences que j’ai décrites ici en comparant l’instrument réel à un autre, enregistré : la Live Musique du pauvre. Si j’avais le temps, je tenterais d’enregistrer des sons pour faire de vraies comparaisons.
Cette démarche a commencé il y a 10 ans. Un peu découragé par ma pièce à l’époque, j’ai investi dans l’écoute au casque qui, si elle a des limites, permet de s’affranchir du local. La découverte de ce forum m’a conduit à reprendre le chemin de l’écoute sur enceintes en investissant dans une chaine conforme aux principes de la fidélité de reproduction. Le reste tient en peu de choses, mais passionnantes :
1) Très humblement, essayer de comprendre ce qui se passe de la prise de son à la restitution. Du coup, on a vite fait de s’interesser à ce que doit etre le comportement d’une enceinte. Idéalement, devrait on préférer une enceinte qui a été conçue pour une pièce d’écoute donnée (une enceinte mise au point dans mon salon?), ou bien une autre qui a été conçue pour rayonner de façon idéale (micro omni « à l’envers)? Beaucoup de lectures et de discussions m’amènent à penser que c’est la seconde solution qui est la plus souple et la plus riche, même si elle implique de soigner l’acoustique (et n’exclue pas une correction numérique ou autre globale à la fin). Vous l'aurez compris, ceci ne me pousse pas à faire modifier les paramètres d'une enceinte (filtre) dont le comportement a été réglé pour diffuser de la façon la plus homogène possible
2)Régler le système à l’oreille avec des disques étalon (ceux de PAV). Sur des signaux techniques, puis des enregistrements naturels. C’est fou les progrès possibles avec ces disques. Obtenir une image ponctuelle et en profondeur de la plage 1 du CD PAV1 par exemple, n’est pas une mince affaire. Il faut travailler le placement des enceintes, le décor de la salle, vérifier les liaisons (ce travail m’a permis de virer tout ce qui polluait l’image sonore : cables HDG, boucles de masse, box Orange, le CPT, etc…)
3)Et puis retourner au concert, aux répétitions, fermer les yeux pour s'imprégnier de l’image (sic), et réécouter la chaine avec des oreilles neuves, nettoyées en éloignant (autant que faire se peut) toute subjectivité pour se rendre compte que ça progresse au point de rendre le résultat troublant de vérité quand l’enregistrement est bon.
Les conséquences : le matériel devient en quelque sorte secondaire une fois le couple enceinte/ampli déterminé, et les hierarchies redeviennent qualitatives. Le « son » des Mulidine et de mon ancien ampli YBA ont fait place à du matériel neutre, sans signature…et moins cher que ce que proposent les marques ésotériques (qui d’après moi ont plutôt interet à proposer une signature sonore pour se démarquer puisque le courant de la subjectivité et du gout personnel assumés est très marqué à l’heure actuelle : le rôle des transfos de sortie des Mc à transistor ? question ouverte, je n’en sais rien).
En tout cas, moins je dépense dans le matériel, et plus le son est fidèle: je pourrais m’offrir 2 chaines sur la base Yawl/AM1000 avec les prix que j’ai tiré des YBA, Mulidine, cables et compagnie . J’ai même les fonds pour la biamplification active, mais c’est incompatible avec l’aménagement actuel . (Merci au marché de l'occasion!)
Désolé d’avoir été long. Je pense qu’il est nécessaire de montrer que plusieurs approches très différentes peuvent exister, même si elles ont en commun le gout de la musique et souvent le matériel. J’espère ne pas avoir pollué ce fil, je me suis permis cette digression car les remarques de BalticLover m’ont semblé interessantes par contraste avec ce que je pratique (et la philosophie G. Cabasse en général n’est après tout jamais un sujet déplacé dans un forum Cabasse ).
Olivier