Cette question du bruit de fond dans le contexte de la correction est interessante et me rappelle une remarque de Bernard Neveu lorsqu'il est venu installer ses enceintes chez moi. Nous parlions des résonances de mon séjour et des corrections éventuelles, et il suggéré que le cerveau intégrait très bien la couleur de la pièce dans laquelle on vit. Par contre, existe t il un risque qu'une correction active trop "parfaite" de la salle du point de vue des courbes ne finisse par troubler la perception?
J'en suis venu à la comparaison suivante, et je m'excuse d'avance si elle n'est pas tout à fait adaptée:
Imaginons une scène de théatre, dont l'éclairage est réglé comme l'exige le metteur en scene, avec des tas d'effets, une ambiance aux petits oignons, etc.... pour un spectacle donné.
Imaginons maintenant qu'au lieu de me déplacer au théatre, comme je suis très riche, je décide de louer la troupe et les techniciens pour faire jouer le spectacle chez moi. Le technicien me prévient que le contraste entre l'éclairage de la scène et celui de la salle doit être respecté pour préserver l'esprit de la pièce, et me remet un appareil de mesure.
Exemple 1)
Si mon grand salon est "correct", peut être le technicien aura t il besoin d'adapter légèrement ses éclairages d'une façon globale en fonction de la lumière ambiante, de la couleur des murs pour que tout soit respecté, conformément à ce qu'exige le metteur en scène. Dans le meilleur des cas, si j'ai fait aménager une salle dédiée au théatre, il n'aura rien à retoucher (puisque l'imagination c'est gratuit, autant imaginer que je vis dans un château avec un théatre).
Exemple2)
Imaginons maintenant que la salle soit inadaptée, avec une partie très sombre, une autre éclairée par les fenêtres, des murs brillants, des miroirs, etc... Poussons encore un peu plus les choses en admettant qu'un projecteur de la scène se reflète sur un miroir et me tape dans l'oeil lorsque je suis assis dans la salle.
Pas content, je demande des comptes au technicien qui me pose la console de réglage dernier cri sur les genoux.
Pour éviter ce rayon et tenter de compenser les contrastes de la salle et les reflexions sur les murs, je vais baisser l'intensité du projecteur jusqu'à cela ne me dérange plus, et en forcer d'autres pour compenser la luminosité induite par le soleil rasant, etc... A terme, les mesures seront peut être globalement bonnes (contraste global respecté), personne ne sera ebloui, la scène sera bien visible mais le metteur en scène risque de ne plus retrouver ses petits, et le public de trouver le spectacle bizarre. Si en plus, pendant l'entracte, le propriétaire décide de déplacer les miroirs (oui, je sais, mon exemple devient de plus en plus scabreux: le coup des miroirs déplacés pendant l'entracte est une allégorie de la scène réaliste intitulée "Cheri, cet après midi, je change la déco du salon, mais ne t'inquiète pas, je touche pas à tes enceintes!"): que vont donner les mesures et la seconde partie de la pièce ?
C'est un peu l'idée (caricaturale) que je me suis forgée d'une correction active numérique poussée en milieu semi réverbérant. Mon exemple est peut être trop mal dégrossi, ou même inadapté, je n'en voudrai à personne de le critiquer
Pour conclure, ce qui est bien avec le système de Brett basé sur les Pacific 600 Evo, c'est que tout peut etre expérimenté, sachant qu'il est toujours possible de revenir au reglage "sortie d'usine".