Il me parait temps de faire quelques commentaires sur l’arrivée des Baltic et du Thor II à la maison (les ex de Man
). Cet événement - je crois que l’on peut utiliser ce mot
- n’est plus très récent, quatre mois environ, mais je voulais avoir du recul avant de m’exprimer à leur sujet.
Tout d’abord, précisons, que le schéma du système a évolué depuis leur installation. En voici le synoptique :
J’ai profité de l’arrivée des Baltic pour passer au multicanal 4.1. Les Egéa ont été placées à l’arrière de la position d’écoute et elles sont désormais amplifiées par un amplificateur A/V Pioneer (SC LX85). Celui-ci étant arrivé presque un mois avant les Baltic, j’ai eu l’occasion de le tester avec les Egéa en principale. Ce mariage m’a spontanément étonné par sa qualité. Les réglages du MCACC, le système de calibration acoustique intégré aux amplificateurs Pioneer, n’est pas étranger à ce résultat. L’un des points forts de ce logiciel, la gestion de la phase, manquait à mon précédent système. Ce paramètre me parait qualitativement au moins aussi important, pour le résultat final, que la gestion de la réponse en fréquence.
En revanche, l’ampli s’est révélé un peu juste, à mon goût, pour amplifier les Baltics. Il aurait fallu pour s’en contenter, que ces enceintes permettent la bi-amplification, car comme tous bons intégré A/V moderne, le LX85 permet l’attribution de deux canaux aux principales, aux surounds et à la centrale. A défaut, mon bloc stéréo Gemincore s’est montré plus à l’aise pour mon style d’écoute à niveau réaliste. Je rappelle qu’il s’agit d’un amplificateur de classe D, architecturé en double mono et disposant d’une alimentation par canal. Chacun d’eux développe 250 W sous 4Ω et 1000 W en crête. Il est donc proche des limites théoriques de la Baltic et au niveau des capacités des amplificateurs Cabasse qui allaient avec.
La partie préampli du Lx 85 gère la phase : les distances, le niveau de chaque canal, le delay de groupes, ainsi que le filtrage du Thor, mais pas son égalisation. Ici, nous touchons du doigt le point faible du MCACC, à savoir la frugalité de son égaliseur intégré : un modeste graphique à 9 bandes assorti de trois paramétriques agissant sur la bande 63-250Hz. J’ai donc remis en service mon bon vieux deq 2496, au sortir du canal LFE, pour égaliser la réponse du Thor. Les Baltics, quant à elles, ne sont pas égalisées en amplitude, hormis une petite atténuation dans l’extrême aigu. D’après des mesures récentes, elle ne semblent pas avoir besoin de plus puisque leur réponse tient dans un intervalle inférieur à 5dB entre 100 et 5000 Hz. En revanche, la remontée « naturelle » de la Baltic vers 10KHz n’a pu être gérée autrement que par la correction électronique (-3dB à 16Khz).
L’écartement des Baltics est d’environ 2 m et la distance de leurs centres émissifs aux oreilles, d’environ 2,90 m. Elles sont largement décollées du mur arrière (1,3 m environ), et positionnées à 75 cm environ des murs latéraux. Comme tout placement, il s’agit d’un compromis entre la prise en compte des réflexions et la superficie de la pièce - la mienne ne fait que 19 m2 soit 3,5 par 5,5 m. Il permet en l’espèce de faire l’économie de correction sur le grave des Baltic. Le Caisson est placé contre le mur latéral, un peu à l’avant de l’enceinte droite. Les Egéa sont quant à elles adossées au mur du fond, à 1,5 mètre environ de la position d’écoute. Pour le placement de ces dernières, j’ai dû composer avec une contrainte forte de mon salon : une porte dans l’angle arrière droit. Il est claire que de part leur volume, ces enceintes ne sont pas les plus adaptées au rôle que je leur fais jouer dans cette pièce.
Et les résultats sonores ? Et bien, ils sont bons, très bons même
. Avec la Baltic ont progresse sur tous les critères de la reproduction stéréo. La définition et la spatialisation sont meilleures, les timbres superbes de réalisme. L’image stéréo est plus ample plus profonde et encore plus cohérente qu'avec l'Egéa. L’acoustique, l’ambiance sonore du lieu d’enregistrement sont mieux reproduits. Tous mes enregistrements, y compris les plus anciens, progressent en terme de lisibilité et de plaisir d’écoute. L’idée selon laquelle, la montée en gamme impose que l’on jette la moitié de sa discothèque, est sans doute l'une des pires bêtises colportées dans le milieu audiophile.