Philippe MULLER a écrit :Quelle est la valeur du délai appliqué au sub ou au satellite ?
Avez-vous une ou plusieurs corrections sur les satellites ? si oui, à quelles fréquences ?
Je ne me rappelle plus des valeurs. Je vérifierai, et vous répondrai.
Votre anecdote sur une coupure entre 100 et 200 Hz pour des Corvette, me motive à me lancer dans l'expérience.
Pour en revenir au choix de 2 caissons plutôt qu'1 seul; c'était vos propos sur votre blog, Mr MULLER, qui m'avaient convaincu.
http://philippemuller.unblog.fr/reprodu ... -fidelite/
Philippe MULLER a écrit :Un ou deux caissons en stéréo?
Rappelez-vous toujours ce principe fondamental:
Seuls des signaux corrélés en phase peuvent être mélangés entre eux sans conséquences fâcheuses.
Donc ma position est nette: quand il y a stéréo de phase, il faut deux enceintes, même dans les basses. Ceux qui affirment qu’un caisson fait aussi bien ou même mieux que deux feraient mieux de réviser leurs cours ou d’apprendre à lire ou même à entendre. Ce n’est pas parce que l’oreille ou le cerveau ne savent pas localiser les basses que le signal ne comporte pas de stéréo à l’origine. Certains enregistrements contiennent des informations en vraie stéréo avec différence de phase jusqu’à 40Hz, voire plus bas. C’est le cas de beaucoup d’enregistrements Passavant mais aussi BNL et Syrius. En effet, l’écartement entre les micros est parfois si grand que l’on peut relever des différences atteignant deux ou trois mètres entre l’instrument et chacun des deux microphones. Les temps d’arrivée à chaque canal seront donc très différents (près de 10 ms parfois). Si vous mélangez ces deux canaux dans les basses, vous allez obtenir un filtrage en peigne qui ruinera définitivement la qualité des graves de l’enregistrement; adieu naturel! Les basses seront pauvres et colorées. Il n’existe aucun moyen de corriger ce phénomène dans ce cas précis. Donc, la stéréo est possible dans l’extrême-grave et le mélange des canaux G+D en mono est une hérésie dans ce cas. Vous allez simplement perdre tout ce qui fait l’intérêt de tels enregistrements. Certes, beaucoup de disques actuels n’ont pas de stéréo dans les basses mais ce n’est pas le cas quand les prises de son sont réalisées en stéréo naturelle non compatible (comme le furent les plus vieux Decca d’avant l’arbre à trois micros, les meilleurs de ce label).
Seul le canal d’effets d’extrêmes-basses d’un système home-cinéma (le.1), qui est un véritable canal indépendant, doit être utilisé avec un seul caisson et pas deux, parce qu’il est mono et définitivement mono. Le doubler est donc déconseillé.
Beaucoup pensent à tort qu’il faudrait considérer les micros à l’égal des oreilles. Nous nous opposons à ce concept car les micros se comparent aux enceintes. Vos oreilles vous suivent partout, il n’est donc pas utile de les doubler. Les expériences Live Music que nous avions menées en public avec Cabasse au cours des années 80 et 90 ont définitivement consacré cette approche, la seule à soutenir la comparaison avec l’orchestre réel. Dès essais menés avec un ensemble dit « triphonique » se sont soldés par un cuisant échec.
Quelle que soit la qualité de votre installation, de votre pièce, de vos oreilles… un son dégradé à cause d’un mélange inopportun sera irrémédiablement dégradé.
En résumé: rien ne sert de se préoccuper du matériel, de la pièce et des caractéristiques de l’audition si le signal reproduit par la chaîne est mauvais à la source. On perd son temps.
La reproduction avec un seul caisson de basses ne sera possible :
- que si le son à reproduire est mono*
- que si la stéréo est de la mono dirigée avec les panoramiques de la table de mixage*
- que si les deux micros de la stéréo sont très proches l’un de l’autre (quelques dizaines de centimètres)*.
* Certains ingénieurs du son prétendent l’inverse mais ils semblent avoir mal lu mes propos. Leurs arguments ne seraient recevables que si tous les enregistrements du marché étaient en mono dans les basses. Je ne peux que leur conseiller d’expérimenter la stéréo un peu plus à fond avant de donner un goût d’universalité à leurs pratiques.
Quand on prétend faire de la haute-fidélité, on commence par s’inspirer de la nature. Le grave en mono est une facilité mais pas une réalité.
Les mélomanes le savent: dans la réalité du concert (qui doit être notre seul point de référence quand on parle de fidélité), on ne réunit jamais les basses d’un orchestre en un seul point, c’est d’ailleurs impossible quand les instruments sont nombreux (ne pas confondre un seul côté avec un seul point). Les contrebasses, violoncelles, piano, grosses percussions, harpe… représentent une masse très étalée. Même en jazz acoustique (sans sono), la basse, la grosse-caisse, le piano de concert… ne sont pas concentrés au même endroit. Le front d’onde qui se déplace de l’orchestre vers les auditeurs comporte donc bien de la stéréo dans les basses. Or, c’est ce front d’onde qu’on va s’attacher à capter et à reproduire en premier avant de s’intéresser au reste. Commençons donc par respecter ce qui existe avant de s’inventer des excuses dictées par des conditions essentiellement économiques.
Que ceux qui possèdent deux enceintes large bande normales se rassurent, ils disposent du nécessaire pour écouter tous les enregistrements stéréo.
Philippe MULLER a écrit :Avec les musiques actuelles et le vinyle, le grave est toujours en mono (99.99995 %). Un caisson bien placé est normalement le meilleur choix. En classique, surtout avec des enregistrements réalisés selon les préconisations de Georges Cabasse, il faut deux enceintes pour le grave. Ceux qui écoutent les deux devraient, idéalement, paramétrer deux setups. Quand deux caissons fonctionnent mieux qu'un seul à l'écoute de musiques actuelles, c'est parce qu'ils corrigent la pièce.
Philippe MULLER a écrit :zely30 a écrit :Pourquoi êtes-vous si certains qu'il n'y a plus de stéréo dans les basses fréquences avec les "musiques actuelles" ?
Parce que ce sont les normes du métier et vous n'avez pas le choix. En fait, il n'y a jamais vraiment eu de stéréo pour ces musiques. Quelques instruments sont parfois enregistrés de cette façon mais c'est rare.
Ces normes trouvent leur origine dans la recherche de compatibilité imposée par les radios, télés et lecteurs monophoniques et ça n'a pas changé. Chaque studio dispose d'un phase-mètre pour le contrôler. Cette norme est restée sauf pour le classique ou la stéréo comporte généralement des différences de phase.
Si un programme réalisé en vraie stéréo sur toute la bande est mélangé en mono, vous obtiendrez de la bouillie pour chats.

Soit j'ai mal saisi vos explications, soit doit-on en conclure qu'une personne recherchant la reproduction haute-fidélité, et désirant installer au moins un caisson de basse, ne pourra choisir qu'un seul et unique caisson que si elle a la certitude de n'écouter exclusivement que des enregistrements monophoniques, ou de la "musique actuelle" traitée selon la norme du métier ?
(je ne parle pas des utilisateurs de vinyles; eux ne peuvent pas prétendre vouloir faire de la haute-fidélité)