Akai : Une histoire qui finit mal....

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fred-o
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Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par fred-o »

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Voici l'histoire d'une société bien connue de tous les audiophiles un brin nostalgiques : Celle d'Akai. Elle se terminera tristement malheureusement, mais cette société aura marqué pendant quelques décennies, le monde de la Haute-Fidélité de qualité, sans artifice et sans concession à la médiocrité ! (ça vous rapelle une autre marque?)




Juillet 1929 : La "Akai Electric Company" est fondée par Masukichi Akaisan à Tokyo. La société est installée dans un hangar d'arrière-cour, et tous les employés sont de la famille proche d'Akaisan. Dans un premier temps, elle fabrique et assemble toute sorte de materiel éléctrique (prises, fiches, etc...) et quelques composants pour l'industrie radio.

Début des années 30 : Masukichi envoie son fils Saburo à l'université de Tokyo pour y étudier l'electricité, ceci dans le but d'apporter des compétences additionnelles à sa nouvelle société. Saburo réussi ses études, et va permettre grâce à ses connaissances, de diversifier les activités, et notament de développer la fabrication de moteurs éléctriques.

La société prospèrera durant toute les années 30, mais malheureusement les restrictions économiques dûes à la seconde guerre mondiale contraignent Masukichi à fermer sa société... au moins pour un temps.

1946 : La compagnie est recréée avec de l'argent mis à l'abri avant la guerre par la famille d'Akaisan

1948 : Akai propose des moteurs pour éléctrophones, et réalise déjà une partie significative de ses ventes à l'export.

Début 1950 : La firme américaine Roberts-Electronics, qui conçoit du materiel éléctroacoustique, attribue le contrat de fourniture des moteurs à Akai. Un jour, un membre de la société ( sûrement plus curieux que les autres) écrit à la firme Roberts en lui demandant : " Que faîtes-vous de tous nos moteurs?" A quoi Roberts-éléctronics répond en lui envoyant un magnétophone... Akai ne perd pas un instant, et copie l'appareil...

1954 : Création du tout premier magnétophone Akai, le AT-1... Expédié aussitôt à Roberts-Electronics!



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Le premier magnétophone de la marque, le AT-1



Mi-1955 : Roberts se rend compte qu'il peut faire de meilleures affaires s'il sous-traite la production de ses magnétophones à Akai, et accepte de vendre sous son nom les produits Akai aux Etats-Unis.Les produits des deux marques seront d'ailleurs très semblables...

1956 : Création de la série 900, alors que le magnétophone vertical se démocratise de plus en plus.

1957 : Saburo succède à son père Masukichi à la tête de la société.

Années 60 : Akai se diversifie encore et propose à présent des magnetoscopes, des caméras et autres materiel audio-visuel.

1961 : La tête "Crossfield" est développée et sera utilisée l'année suivante dans le magnétophone M-7.

1969 : La tête de lecture GX est présentée et sera utilisée l'année suivante sur le magnétophone GX-365D; une garantie à vie est offerte sur celle-ci.

1971 : Saburo Akai décède subitement.

1973 : Minokichi Saito est nommé président à sa place.Tout au long des années 70, 90% des ventes d'Akai seront réalisé à l'exportation, la plupart du temps vers les Etats-Unis.

1980 : Tadasu Waki est nommé président de la société.



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Le GX-400D pro, (1974) machine semi-professionelle



Entre le milieu des années 80 et le milieu des années 90, Akai doit lutter contre des ventes en baisse, un Yen fort et des investissements mal réalisés dans différentes sociétés étrangères. Elle n'est pas une grande compagnie au Japon, de fait est contrainte de vendre certains de ses biens immobiliers pour réunir des capitaux nécessaires à sa survie. Les choses ne vont pas en s'arrageant, et elle va se mettre à emprunter de l'argent à la banque du conglomérat Mitsubishi. Et finalement, le président d'Akai devient un jour, un employé de Mitsubishi...

1988 : Akai abandonne les marchés des Etats-unis et Canadien.

1998 :
La firme subit un redimensionnement drastique, en fermant la plupart de ses bureaux à l'étranger. Par dépit, des ingénieurs et des cadre vont décider de mettre le feu au siège social au Japon, afin que Mitsubishi ne puisse pas s'emparer des brevets, plans, schémas et autres documents de "leur" société...

Mitsubishi se débarassera finalement d'Akai en la revendant à une société taïwanaise, Grande-Group, spécialisée depuis peu dans le rachat de compagnies Japonaises en faillite.

Août 2000 :
Akai Electric Co. publie ses derniers résultats, qui accusent un déficit de 48.338.000.000 Yens. Les instances financières de Tokyo lancent la procédure de mise en faillite selon la "Civil Reorganization Law", loi de réorganisation civile. A partir de novembre 2000,l'on peut dire que s'en est terminé de la firme nippone telle qu'on l'avait connue ( et aimée aussi!). Tout ce qui restera de son héritage, c'est son nom et son logo...

Grande-Group continue actuellement de vendre du materiel audio-vidéo grand-public sous son nom. Aux Etats-Unis aussi la marque a réapparue et commercialise des éditeurs, sampleurs etc....sous le nom "Akai Professional". Cela sans relation avec la société d'origine. ( à noter qu' Akai Professional est une marque de Numark Industry).


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L'aboutissement : le GX-747DBX (1982) (à noter: existe en noir, certaines versions recevront un vu-mètre constitué de 2 rampes de diodes LED)


Les principales causes de la faillite de la marque:




- Akai, trop centrée sur la production de magnétophones à bandes (qui représente plus de 75% de sa production au début des années 80) ne voit pas venir le virage du numérique. De plus, elle n'est pas assez présente dans d'autres domaines, comme la vidéo par exemple. Or le marché change rapidement, et ses ventes s'écroulent d'autant... Elle sera incapable de se renouveller aussi vite que nécessaire et restera à l'esprit d'un grand nombre comme un fabricant de magnétophones.

- Les systemes DBX et Crossfield ne s'imposeront jamais dans les studios d'enregistrement : D'une part, les principales parts de marché sont déjà tenues par Studer-Revox, Tascam/ Teac... et le DBX est en concurence directe avec le système Dolby, qui ne cesse de gagner du terrain. De plus, les studios se tournent eux aussi vers le numérique avec le PCM... là aussi c'est un revers pour la marque Nippone.

Le prix très élevé des appareils: Dotés d'une technique évoluée, ils restent dans le créneau du Haut-de Gamme et tardent à se démocratiser. D'ailleurs le magnétophone à cassette a aquis ses lettres de noblesse (grâce notament à Nakamichi et Teac) et compte maintenant parmi les maillons "sérieux" de la chaîne HIFI: là encore, Akai prend le train en marche...




Inutile de revenir sur les investissements hasardeux de son patron : il n'en faudra pas d'avantage pour mettre la firme en deshérence. Pour courte qu'elle soit, l'histoire d' Akai restera une belle aventure humaine, qui finit tristement... (malheureusement elle n'est pas seule ).Mais il n'est pas rare, si l'on fréquente des magasins comme la Trocante ou autre Cash-Converter, de voir des appareils de cette marque en vente. Le plus souvent, l'on peut encore aquérir pour un prix modique un appareil de sa " grande époque" fontionnant parfaitement et offrant des performances encore d'actualité : la qualité de fabrication et les possibilités techniques sont caracteristique d'Akai...



Image Vue de l'un des 3 moteurs du GX-747



Image
Quand on parle qualité de fabrication.... (GX-285 / 1973)
Modifié en dernier par fred-o le sam. 03 févr. 2007 22:37, modifié 6 fois.

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Message par dédé46 »

Excellent fred-o :wink:

dédé46

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Message par Sergail »

Belle histoire...

Je pense à Philips et à son BETAMAX "battu" par SONY et le VHS...

Quid du V2000 ?

fred-o
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Message par fred-o »

Sergail a écrit :
Je pense à Philips et à son BETAMAX "battu" par SONY et le VHS...
rectificatif : Philips = VCR, Video2000,
Sony = U-Matic,Betamax
JVC = VHS
Quid du V2000 ?
Je vous prépare un topo en MP sur le sujet pour un de ces jours, Maître Sergail.

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Message par Sergail »

:oops: Merci pour le rafraichissement de mémoire à fred-o...

J'aurai du vérifier :

http://fr.wikipedia.org/wiki/V2000
http://fr.wikipedia.org/wiki/Betamax
http://fr.wikipedia.org/wiki/VHS

Mes souvenirs ne sont plus ce qu'ils étaient... Le Chouchenn surement !
:(

reglisse
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Message par reglisse »

Sergail a écrit :Mes souvenirs ne sont plus ce qu'ils étaient... Le Chouchenn surement !
:(
Pourquoi surement?... :biere:

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Message par Sergail »

J'en ai plus à la maison : le manque !


:mrgreen:

Walt Distrait
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Message par Walt Distrait »

Trés bon sujet, Fred-o, vraiment interressant.
Par contre, pour moi, Akai c'etait plus des trucs pas chers et pas trés solides, de l'entrée de gamme.
Vraiment interressant.

fred-o
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Message par fred-o »

Merci à tous pour vos remarques.
Walt Distrait a écrit : Par contre, pour moi, Akai c'etait plus des trucs pas chers et pas trés solides, de l'entrée de gamme.
Oui c'est sûrement le cas actuellement. Mais Akai n'est pas la seule marque dont on a profité de l'image pour vendre du materiel " d'entrée de gamme "... (voir Scott, Dual....). Les magnetoscopes Akai ont longtemps été des Mitsubishi rebadgés par ailleurs.

Image Image
Un GX-747 noir

reglisse
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Message par reglisse »

Bonjour

Une petite photo d'un ampli tuner Akai AS 980 que j'ai eu il y a longtemps:

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C'était l'époque de la quadriphonie...

Une autre pour donner une idée de l'engin


Image
Modifié en dernier par reglisse le dim. 04 févr. 2007 13:20, modifié 1 fois.

TitoPuente
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Message par TitoPuente »

Ca me rajeunit pas tout ça :x

Le seul magneto à bandes que j'ai jamais possédé

Akai 4000DS MkII

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reglisse
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Message par reglisse »

Il était mignon le petit Akai 4000DS MkII j'ai failli en acheter un à l'époque pour faire du transfert avec un Teac 3340...
Modifié en dernier par reglisse le dim. 04 févr. 2007 15:25, modifié 1 fois.

TitoPuente
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Message par TitoPuente »

reglisse a écrit :Il était mignon le petit Akai 4000DS MkII j'ai failli en acheter un à l'époque pour faire du transfert avec un Teac 3240...
Certes oui :wink:

Je me verrai mal utiliser ce genre d'appareil aujourd'hui :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:

l'ancien
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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par l'ancien »

Bonjour. Je passe sur ce forum et sur le sujet Akai une histoire qui finit mal, par hasard en recherchant autre chose sur Saint Web. J'ai sévi 22 ans chez Akai France, 1972-1994. Et je constate quelques imprécisions dans l'article de fond de ce sujet et aussi dans les réponses des lecteurs.
Le grand drame d'Akai fût l'apathie congénitale de son staff à Tokyo. Apathie que l'on ne peut pas soupçonner en France compte tenu du succès que nous avons eu dans l'hexagone. Cette marque n'a jamais eu un vrai patron charismatique comme l'a été Akio Morita chez Sony. L'équipe dirigeante à Tokyo réunissait un bon nombre de bras cassés dont un qui a tenu longtemps le top niveau, un dénommé Nemoto.
Akai a été distribué sous différentes marques dans le monde A&D au Japon, Roberts aux USA, Tensaï en Suisse (changement de nom pour faire plaisir au distributeur local, mais si mais si). Et bien sur Akai un peu partout. Bonjour pour obtenir une image de marque globale au niveau mondial. Quand je me baladais à Akihabara, le quartier électronique de Tokyo, personne ne connaissait Akai. Remarquez que ce cas n'est pas exceptionnel puisque j'ai aussi connu en photo la marque Konica qui était dévolue aux appareils photos, leurs pelloches et papier s'appelaient Sakura (c'est traduisible par couleur blanche du cerisier en fleur) et Ubix pour les photocopieurs, et à la bourse pas de trace de ces noms puisque la société était sous le nom de Konishiroku. Donc pour Akai aucune chance d'avoir une bonne image de marque au niveau mondial.
Seulement deux distributeurs ont fait le succès d'Akai commercialement dans le monde, en Hollande un indépendant Fodor, et en France une filiale Akai France mais dont le capital était détenu majoritairement par un français : Christian Paillot qui dirigea cette filiale à la mode de chez nous jusqu'à ce qu'il jette l'éponge en 1993. Petite anecdote pour bien visualiser la capacité intellectuelle de l'équipe de direction à Tokyo, dont le fameux Nemoto, quand Paillot s'est pointé à Tokyo pour négocier le rachat de ses parts il y est arrivé avec un prix demandé assez élevé en s'attendant à une discussion. Et bien que nenni, la discussion a duré 5 minutes et Paillot a empoché le prix qu'il demandait sans une seconde de négo de la part des japonais.
Akai France pesait plus de 30 % dans le CA d'Akai Japon, le Hollandais dans les 15 % (il arrivait à exporter dans des pays ou Akai n'était pas présent et pire dans certains pays européens où Akai avait des filiales directes notamment en Allemagne). Selon les stats du ministère du commerce japonais la France est en moyenne à 7% de PDM, la Hollande dans les 3%. Alors est ce que ça veut dire que nous étions des surhommes ? Non pas du tout ça démontre seulement que dans les autres pays personne ne bossait sérieusement. En particulier dans deux pays européens majeurs l'Angleterre et l'Allemagne qui pourtant bénéficiaient d'une filiale directe à 100% d'Akai Japon. Mais ces filiales étaient tenues par un état major de japonais expatriés sans ambition et qui appliquait le principe japonais de la pyramide hiérarchique : ne pas faire de vague qui pourraient perturber la sieste de mon supérieur. Sur demande je pourrai vous décrire le syndrome Minolta qui illustre parfaitement ce sujet.
Une autre filiale était particulièrement gratinée, basée en Australie elle couvrait toute la zone sud Pacifique. On en en entendait tellement peu parler que lors de mon dernier passage au siège à Tokyo j'ai demandé à son directeur que je croisais dans un couloir "hello dear (j'ai oublié son nom) but you are still alive…" ce qu'il a particulièrement apprécié.
Comme le dit l'article aux USA Akai a existé sous la marque Roberts mais uniquement pour les magnétophones à bobine, ils se vendaient surtout dans les magasins pour GI's au Vietnam, Corée et Japon. Mais un jour Roberts a arrêté et l'état major décida d'ouvrir une filiale yankee. Opération confiée à l'impayable Nemoto. Il a réussit très bien l'ouverture du siège social du côté de LA, avec logo en relief sur le gazon devant les bureaux, ça a couté une fortune pendant 3 ans pour un chiffre d'affaire inférieur à celui qu'on faisait nous dans le Massif Central.

Fin des années 1970 la mode en hifi était aux chaînes d'éléments séparés d'une seule marque vendus dans un meuble genre tour avec casier de disques en bas. Dans notre catalogue nous avions une vingtaine de magnétos à bande, une poignée de cassette, quelques cartouches 8 pistes (eh oui !) 2 ou 3 amplis, 1 ou 2 tuners et zero platine disque ! même moi j'ai acheté une PL12 chez mes copains chez Pionner. De plus les façades de nos appareils étaient d'une finition hétéroclite dans le brossage de l'aluminium, ce qui donnait une fantaisie d'un goût douteux aux assemblages. Il a bien fallu 3 ans pour que tout ce merdier soit corrigé et comme d'habitude seuls les hollandais et les français étaient à la manoeuvre.

Fin des années 1970 il y avait un problème pour faire grandir notre CA, comme les chaines se vendaient complètes (je ne parle pas ici pour les audiophiles) la quantité maximum à vendre était égale à l'allocation de tuners que les autorités françaises nous accordaient, le tuner et tout ce qui comportait une radio était limité quantitativement à l'import. Avec nos petits bras, nos bérets et notre baguette on est allé à Tokyo convaincre les japonais de créer une usine en France. Ce ne fût pas très facile, d'abord chez un sous traitant (Didier Pierson si tu me lis…) puis mi 1982 dans notre propre usine à Honfleur, où dès l'été 82 les tuners Akai voyaient le jour entre les vaches normandes.
Mais 1982 ne fût une année tranquille. C'est aussi en septembre 82 qu'un certain Laurent Fabius (eh oui déjà lui !) premier ministre (sinistre) sine un arrêté obligeant les importateurs à dédouaner les magnétoscopes à Poitiers. Charmante ville mais un peu éloignée des ports où arrivaient nos marchandises (Le Havre pour nous , bien souvent Anvers pour les autres). Et attention le dédouanement n'était possible qu'au vu de la marchandise, donc des convois de semi remorques transportaient, parfois sous escorte privée, les VHS à Poitiers avant de revenir dans nos entrepôts de Honfleur.
Dès que cet arrêté fût publié nous avons chez Akai France organisé un pont aérien pour amener à Honfleur tous l'outillage pour produire des magnétoscopes en parallèle des tuners. Les premiers scopes sortirent des chaines normandes pour Noël 1982, sans avoir besoin d'aller se faire voir à Poitiers. Bernard Vaudin si tu lis ce passage je crois que c'est cet épisode qui t'a fait prendre un gros coup de vieux . Deux ans plus tard Fabius a fait pire en laissant couler le Rainbow Warrior par nos barbouzes.

Contrairement à ce que j'ai lu ici tous les magnétoscopes VHS que nous avons commercialisé étaient de purs productions d'Akaï. Tout du moins à l'exception des 2 premiers modèles (VS10, l'autre je sais plus) qui étaient des purs produits JVC comme le contrat avec JVC l'obligeait, non seulement à nous mais à tous ceux qui voulaient vendre du VHS. Cette obligation a duré que quelques mois et le premier modèle 100% Akai fût le VS2 avec en exclusivité l'affichage des menus sur l'écran de la télé.

L'article de ce blog passe aussi sous silence l'incursion d'Akai dans le domaine de l'électronique musicale. C'est au salon de Francfort, plus grand salon du monde pour la musique, que Akai a présenté en septembre 1983 deux prototypes, l'un le AX80 était un synthétiseur avec clavier, l'autre s'appelait MG1212 et c'était avec ses quasi 50 kg et un mètre carré un studio complet d'enregistrement : console de mixage, magnéto 12 pistes à K7 spécifique (je peux justifier ce choix…) , dispatching électronique voies/pistes. Ce MG1212 arrivait pile poil dans la tendance home studio qui naissait à l'époque. Ces matériels furent commercialisés fin 1984 sous la marque Akai Professional, ils furent suivi dès 1985 par le premier sampler grand public le S 612 puis par une plein d'autres produits. En parallèle une marque plus pro que la "professional" commercialisa sous le patronyme Akai Digital des produits tels que DR 1200 un magnéto numérique 12 pistes sur cassette vidéo 8mm, un éditeur numérique DD 1000 qui fit le bonheur de Radio France et d'Euronews entre autres, et surtout fin 1994 un direct to dis le DD1500. Ce dernier fît un carton en France mais hélas les distributeurs des autres pays n'ont pas su exploiter ce filon. Là aussi énorme faute d'Akai Tokyo qui avait bâti son réseau musique uniquement sur des importateurs catégorie musique et pas du tout audio pro. Disons que le DD 1500 fût un peu dans leurs mains comme un couteau trouvé par un poulet.

Bon je m'arrête là c'est l'heure de déjeuner, mais si ça intéresse certains je peux détailler dans la limite du raisonnable et de mes soupçons d'Alzheimer. D'ailleurs je me creuse les méninges depuis le début pour retrouver le prénom du fils Cabsasse qui était bien copain avec nous et en particulier avec JBS de chez nous. Si il me lit….

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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par madorre »

Pour un premier message, c'est un coup de maitre.
Merci pour toutes ces précisions "de l’intérieur" qui à coup sûr intéresseront les membres qui comme moi ont connu la Hifi des années 80 (et des années 70!) et qui ont souvent rêvé devant les appareils Akai.

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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par zely30 »

J'avoue ne pas avoir été spécialement fan de la marque, mais je me suis régalé à te lire. Merci. :-D

l'ancien
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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par l'ancien »

Séquence nostalgie, je ne fournis pas les kleenex... Pour les JO, encore une mauvaise pioche de Tokyo, c'est l'année où ils ont été boycotté, ça tient de la scoumoune.
Fichiers joints
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l'ancien
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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par l'ancien »

Et pour finir deux liens pour voir deux annonces pub d'Akai

Celle ci est de 1972, https://docs.google.com/open?id=0BwrIBJ ... lBWamlvSVk et c'est la toute première parue dans les news magazines. C'est sur les magnétoscopes avant la VHS.

La 2e est de 1977 https://docs.google.com/open?id=0BwrIBJ ... 09nZ3hYM1k on y parle d'un magnétophone en test longue durée, le "testeur" est Charles Oliverés, il fût le rédac chef de Hifi Stéréo une bible de l'audiophile, un pavé mensuel qui avait comme frère le Haut-Parleur, tous deux publiés chez Ventillard.

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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par madorre »

Ah oui, là quand ça veux pas, ça veux pas.
Je possède plusieurs éléments hifi des années 80. Comme ça, car j'ai pu en acheter quelques uns à des prix encore raisonnables ces dernières années, et parce-que je ne les avais vu que sur des catalogues quand j’étais gosse à l’époque. J'ai du JVC, un peu de Pioneer, du Technics, Curieusement, à part une platine cassette Akai, je ne possède rien de chez eux.
D'ailleurs leurs platines cassettes étaient redoutables. Pour le reste, sans vouloir vous froisser il me semble que c’était un peu moins bien construit. Le seul amplis qui m'ai lâché était un Akai.Pire, il était irréparrable car les modules d'amplifications étaient introuvables. Alors que mon fidèle Pioneer SA620 m'accompagne depuis 1982, et est constitué de composants discret. . Et je lui en ai fait voir le bougre.

Du poins de vue son, idem c’était un peu moins bon. Je l'avais comparé à mon Pioneer SA620 et à un JVC AX1, tous les trois dans la même gamme de prix, le Akai, était loin derrière. C'est la d'ailleurs que je me suis rendu compte qu'un amplis pouvait jouer un rôle important, et combien mon Pioneer marchait vraiment bien. Sans etre un monstre non plus, ça reste du grand public.

Je ne me base pas uniquement que sur mon expérience personnelle, mais sur des avis rencontré ici et la. Sans non plus tomber dans l’excès inverse, n'allons pas lire que c’était mal fichu, c’était bien plus solide que beaucoup d'appareil que nous rencontrons, mais un cran en dessous de certaines autres marques Japonaise. Ceci pour le grand public des années 80. Pour le Professionnel, ou le haut de gamme, je ne sais pas.
Je me souviens avoir été enregistré sur le fameux MG1212, c’était exceptionnel pour l’époque. Je crois que c’était une cassette qui ressemblait à une cassette de magnétoscope.

Mais certains produits avaient un aspect vraiment sympa. Les platines cassettes, mais aussi les systèmes, avec les volumes à touche sensitive, ou les minichaines d'un coté doré et noir. Leur gammes avec les touches lisses, et leurs splendides bargraph. C’était vraiment très réussi à l’époque. Surement parmi ce qui se faisait de mieux.
Même en entrée de gamme, j'avais un copain qui avait un petit amplis, avec deux vues mètres à aiguilles places l'un contre l'autre en position centrale. C’était très original, et très sympa à regarder. :amour:

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Re: Akai : Une histoire qui finit mal....

Message par madorre »

Nos message s’étant croisés :-D , effectivement, la qualité des têtes Akai était réputée.

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