Ouh là ça chauffe par ici
Ca m'ennuie car les interventions de Pleume et de Frederic75 sont généralement très interessantes: il doit bien y avoir un terrain d'entente.
Philippe Muller rapportait une citation de G. Cabasse (de mémoire): "Un briquet Dupont n'allume pas mieux les cigarettes".
Le véritable problème se trouve dans la promotion de la
musicalité des appareils. On a vu enfler des discours déplaçant la musique de l'enregistrement vers les appareils. L'amateur n'est plus l'utilisateur d'un outil visant à reproduire fidèlement un enregistrement, mais un artiste d'un nouveau type qui compose sa chaine selon sa sensibilité. A partir de là, toutes les colorations, tous les abus sont bons pour vendre du son au goût du client: c'est aberrant du point de vue de la haute fidélité, mais ça permet de vendre très cher de la merde tout en "valorisant" l'acheteur. C'est l'antithèse de la philosophie Cabasse.
De mon point de vue, peu importe le prix des appareils. On peut très bien se faire plaisir avec un appareil pas forcement meilleur, mais plus cher. Je ne serais pas contre un ampli Accuphase chez moi, pour la beauté technique de l'objet. Mais je sais parfaitement qu'un Nad ou un Yamaha vendu une fraction du prix fera aussi bien. Tant que l'appareil est neutre, tout va bien.
Bien sûr, mon discours se limite aux électroniques car il y a longtemps qu'on sait faire un ampli ou un lecteur de CD parfaitement transparent. Pour les enceintes, c'est une autre histoire car les hauts parleurs sont bourrés de défauts, et c'est la de la nature des compromis que dépend la réussite d'une marque ou d'un modèle: une excellente enceinte coûte cher, car sa mise au point nécessite une compétence technique poussée doublée d'une culture d'écoute extrêmement affûtée. De mon point de vue, c'est ce qui distingue Cabasse des autres marques et justifie l’intérêt que l'on porte à des modèles parfois très anciens.
En ce qui concerne les marques confidentielles, j'avoue avoir quelques réticences. Comment exister dans un marché ou des appareils accessibles remplissent déjà toutes les conditions nécessaires? Voici quelques réflexions qui n'engagent que moi et qui ne concernent pas forcement tous les appareils de marques dites "audiophile"
Ma crainte toute personnelle, c'est de se voir proposer des appareils
différents, avec des colorations introduites sciemment: la fameuse "musicalité". Par ailleurs, ces marques ont parfois une existence qui ne dépasse pas quelques saisons, ce qui laisse présager des craintes en terme de SAV (Mon préampli Yamaha CX1 de 1993 est toujours pris en charge par le SAV).
Que dire de marques comme YBA (j'ai eu un ampli YBA2), qui faisait des "instruments
" que l'on pouvait comparer selon le concepteur à des viens blancs (gamme classique) ou des vins rouges (gamme passion), et dont les schémas étaient jalousement tenus au secret, avec les références des composants effacées....J'ai d'ailleurs eu l'occasion d'échanger avec un réparateur "mystère" de la marque (lorsque celle ci a disparu) qui n'etait autre que YBA lui même. J'ai eu l'impression d'atterrir à Gourouland (les afficionados l'appellent 'le Maitre"
). J'ai tout revendu (très cher), et j'ai maintenant du Nad, du Yam et du Cabasse, merci bien
Pour conclure ce post trop long: ne nous trompons pas de combat, et acceptons la fantaisie de ceux qui acceptent de payer très cher des amplis par forcement meilleurs, tant qu'ils ne sont pas moins bons que les amplis "normaux"